Test : Heroland (Switch)
Sorti au Japon sous le titre « Work x Work », ce RPG déjanté change de nom et sort chez nous sur PS4 et Switch en tant que Heroland. Apprêtez-vous à incarner un guide de parc à héros, grâce à Marvelous !
Un parc à thème d’un nouveau genre
Dans le royaume imaginaire de Knowble, il y a une petite île qui abrite un parc d’attractions innovant : Heroland. Dans ce parc, les visiteurs s’embarquent dans des aventures inspirées de celles vécues par le roi de Knowble, quand il est parti vaincre le terrible Dark Lord, ce qui lui a permis de gagner le trône. Pour la sécurité des visiteurs, des guides accompagnent des groupes de 4 personnes pendant les attractions.
Issu d’une famille pauvre, Lucky se dit que travailler à Heroland serait un bon moyen de subvenir aux besoins de ses parents. Cependant, à peine arrivé, il casse un vase précieux et hors de prix, ce qui l’oblige à travailler pour le parc jusqu’à sa mort. Les choses ne seraient pas si bizarres si l’ex-prince héritier du trône, maintenant retombé à la 18e place, n’avait pas débarqué soudainement, pensant regagner sa place s’il venait à bout des donjons du parc. Avec lui, une multitude de personnages, tous plus étranges les uns que les autres, débarque : une famille un peu agitée, les groupies du prince 18, les princes 16 et 17, un vicomte âgé amateur de femmes, une jeune voleuse qui pense trouver de vrais trésors, un mercenaire puissant, un haut dignitaire religieux, une loutre qui se croit humaine et bien plus encore ! Tout ce joli petit monde va semer la zizanie dans le parc, surtout qu’ils confondent souvent rêve et réalité et ont parfois du mal à se mettre dans la tête qu’Heroland n’est qu’un simple parc d’attractions !
Un RPG tactique personnalisable
Heroland est découpé en chapitres. Chaque chapitre comporte un certain nombre de jours. Un jour se termine quand on finit le donjon prévu sur l’agenda. Les donjons déjà terminés auparavant sont tous accessibles et rejouables à volonté, afin de gagner de l’expérience et des trésors.
Avant chaque donjon, on choisit une équipe de 4 aventuriers parmi tous ceux qu’on a débloqués (soit plus de 20 en tout !). On peut changer leurs armes, chaque personnage pouvant manier n’importe quelle arme (baguette, marteau, épée, tablette), même si, à la base, ils ont des rôles spécifiques (tank, mage, etc.). Lucky peut également choisir les objets qu’il souhaite emporter afin d’apporter son soutien à l’équipe en cas de besoin.
Les donjons sont des successions de combats contre des groupes d’employés déguisés ou de monstres. Chaque donjon est associé à un thème spécifique : mine, grotte, maison hantée, jungle, etc. L’équipe combat de façon automatique, mais on peut changer son comportement ou donner des directives en cas de besoin, comme attaquer tous le même monstre ou s’enfuir. Après chaque intervention, Lucky doit attendre un moment avant de pouvoir recommencer, il faut donc bien surveiller les combats et intervenir au bon moment. Le côté tactique est donc de mise ! À la fin d’un combat, on récupère les trésors éventuellement laissés par les adversaires : soit des peluches, soit des armes. Le but étant de tous les récolter, chaque nouvelle trouvaille sera pour Lucky afin de décorer sa chambre. En cas de doublon, on peut choisir à quel héros donner la récompense ; cette action fera monter son niveau de satisfaction, ainsi que l’affinité avec Lucky. Donner un coup fatal à un ennemi fait aussi grimper la satisfaction du combat. Parfois, on a le choix entre 2 ou plus groupes de monstres à affronter. À la fin du donjon, un boss attend puis on récupère le trésor qu’il gardait et, enfin, on obtient des récompenses ; c’est à ce moment que les personnages engrangent l’expérience accumulée pendant les combats ainsi que l’affinité. On gagne aussi de l’argent et de la renommée en tant que guide, selon la satisfaction de l’ensemble des personnages. Il faut donc veiller à tout pour satisfaire ses clients, car plus l’affinité avec un personnage augmente, plus ses attaques spéciales se renforcent. On a également accès à des quêtes annexes en devenant ami avec les héros.
Plus on cumule de trésors, plus on a de chances de dénicher de nouvelles armes. Ces dernières sont ensuite accessibles à l’armurerie. Parfois dotée d’un élément (feu, eau, électricité…), chaque arme possède une durabilité et des points de magie propres, en plus d’une puissance et d’une capacité spéciale spécifique : si, à la fin d’un donjon, une arme n’a plus de points de magie, la probabilité qu’elle casse est forte. Même si on peut racheter les armes à volonté selon nos finances, on veillera quand même à emporter des objets pour redonner des points de magie aux armes, si besoin !
Un tas de quêtes annexes délirantes
Plus on joue avec certains personnages, plus on resserre les liens qui nous unissent. Au bout d’un moment, des saynètes spécifiques vont se déclencher, donnant ensuite accès à des quêtes annexes. Malheureusement, les dialogues sont en anglais, et il faut un plutôt bon niveau pour suivre correctement les échanges verbaux qui partent dans tous les sens, avec un sens de la dérision énorme ! Chaque personnage possède 2 à 4 quêtes annexes, ce qui fait un grand nombre de quêtes possibles !
Centrée sur la vie ou les délires d’un personnage, ces quêtes permettent d’en apprendre plus sur ses origines ou ses motivations, ou simplement d’embarquer dans ses délires. De grands moments attendent les joueurs, car la situation dérape très souvent. Les personnages ne savent souvent d’ailleurs plus trop où ils ont sont, et confondent très souvent fiction et réalité, ce qui peut conduire à de grandes déceptions !
Un jeu cartoonesque pas très sérieux
Très coloré, Heroland affiche des graphismes au style dessin animé (non, pas manga, pas cette fois !) très prononcé. Les protagonistes ressemblent à des créations en perles à repasser et l’ensemble est assez exubérant. Les musiques et bruitages, même si un brin répétitifs, sont assez amusants et ont du rythme ! Bref, visuellement comme du point de vue sonore, cela colle bien à l’ambiance décalée du titre ! D’ailleurs, certains noteront des ressemblances avec des titres connus : on retrouve Takahiro Yamane, créateur de Fantasy Life, et Nobuhiro Imagawa (Mother 3). Assez linéaire, HeroLand a une durée de vie plutôt bonne (plusieurs dizaines d’heures pour le finir et bien plus avec les quêtes annexes), une réalisation excellente et un brin de stratégie. Sans parler de son charme indéniable qui fait oublier l’absence de textes français et le fait que, si notre équipe a un bon niveau, on se contente de regarder sans rien faire.
Heroland est un RPG coloré qui fait du bien : certes, il est un peu linéaire et on passe plus de temps à regarder les combats qu’à les vivre quand on rejoue les missions, mais il est tellement déjanté qu’on est sous le charme. On a vraiment envie de savoir ce qu’il va advenir de tous ces personnages étranges, malgré la barrière de la langue. Après The Alliance Alive HD Remastered, Furyu nous propose à nouveau un titre de qualité.
Enguy
Points forts :
– Très bonne durée de vie
– Ambiance délirante à souhait
– Style graphique très cartoon
– Nombreux personnages hauts en couleur
Points faibles :
– Assez linéaire
– Textes en anglais uniquement
– On regarde plus souvent les combats qu’on y participe
La note Gamingway : 15/20
La note Gamingway : 15/20
Développeurs / Éditeur : Furyu
Genre : RPG
Supports : PS4, Switch
Date de sortie : 31 janvier 2020