Test : Gravity Rush (PS Vita)

Depuis la sortie de la PS Vita fin février, le manque de jeux se fait cruellement ressentir. Dans ce contexte de disette, la sortie de Gravity Rush ne peut pas passer inaperçu. Ce titre, aux faux airs de déjà vu, peut-il prendre le titre de meilleur jeu de la console ? Le verdict sans plus attendre !


Une jeune fille dans un monde de brutes

La jeune héroïne, qu’on va appeler Kat, se réveille un beau jour dans les bas fonds d’Hekseville. Elle a perdu la mémoire et découvre qu’un chat étrange, Poussière, lui donne le pouvoir d’inverser la gravité. Une particularité très recherchée dans une ville ravagée par des tempêtes gravitationnelles et qui disparaît peu à peu. Un héros qui a perdu la mémoire dans une ville au bord du chaos, cela ne vous rappelle rien ?

La comparaison avec InFamous est évidente, aussi les fans de ce jeu d’aventure/action peuvent craquer sans conteste pour Gravity Rush. Mais ce titre n’est pas qu’une simple copie d’InFamous : en effet s’il en reprend les fondements, c’est-à-dire une ville ouverte à explorer de fond en comble avec des tas de missions et des pouvoirs à améliorer, Gravity Rush fait beaucoup mieux !

Hekseville est une ville qui flotte dans le ciel et son architecture complexe, avec des quartiers imbriqués sur plusieurs niveaux, en fait un territoire idéal pour les « Gravitéens » (nom donné aux personnes capables de manipuler la gravité). Grâce à son chat, Kat possède des facultés étonnantes que le joueur pourra améliorer tout au long de l’aventure : santé, jauge de pouvoir, coups de pied, coups spéciaux, glissade, durée de rechargement et bien plus encore¨. Il sont tous sous la forme de plusieurs niveaux qui ne demandent qu’à être augmentés pour toujours plus de puissance.

Mais développer les pouvoirs de Kat nécessitent des gemmes particulières disséminées partout dans la ville. Ces pierres spéciales ne servent d’ailleurs pas uniquement à renforcer Kat mais aussi à réparer la ville, ce qui donne accès à des mini jeux qui permettent de gagner encore plus de gemmes.

L’exploration intensive du monde est donc une étape incontournable que chacun pourra effectuer à son rythme, selon son envie, ce qui est toujours appréciable.

Un gameplay sans gravité

Concernant le gameplay, Gravity Rush est un titre facile à prendre en main : une petite pression sur la gâchette droite permet d’inverser la gravité. Un curseur apparaît alors et le joueur le positionne où il veut pour désigner la direction dans laquelle Kat va « tomber ». Une jauge de pouvoir commence alors à se vider. Quand elle est totalement vide, la gravité « normale » reprend ses droits. Le jeu repose donc sur une utilisation intelligente et un peu tactique des pouvoirs de Kat pour avancer tranquillement et battre tous les ennemis.

Car Hekseville n’est pas un petit bourg paisible : en plus des tempêtes qui la font progressivement disparaître, des monstres étranges, appelés « névis », font régulièrement leur apparition. L’anéantissement de ces êtres n’est possible qu’en frappant leur point faible, parfois assez bien dissimulé. Là encore une légère dose de stratégie est nécessaire pour s’en sortir sans encombre.

Même si Kat a perdu la mémoire, elle n’en demeure pas moins une combattante redoutable capable de sauter, glisser, donner des coups de pieds et envoyer tout ce qui l’entoure à la tête des ennemis. En effet, la belle peut générer un champ de gravité (avec la touche « rond ») capable de faire flotter même les gros objets qui l’entourent afin de s’en servir comme projectiles d’une simple pression sur la touche « carré ».

Les fonctions tactiles de la PS Vita sont également mises à contribution dans les menus, pour naviguer plus efficacement sur la carte ou pour faire des glissades gravitationnelles.

Changer la gravité sans arrêt peut donner le tournis et perdre le joueur qui se met la tête à l’envers pour un rien. Heureusement, les développeurs se servent de la longue chevelure et de l’écharpe de Kat : ces dernières pendent toujours dans la direction de la gravité « normale », ce qui permet d’anticiper les déplacements de la belle. Une idée très ingénieuse pour corriger rapidement la trajectoire de l’héroïne et éviter les mauvaises surprises.

Plus on avance dans l’histoire et plus la ville s’agrandit. Heureusement, un système de raccourcis permet de se rendre plus rapidement à destination. Si on a peur de se perdre, un système de guidage est aussi activable depuis la carte : il est impossible de tourner en rond pendant des heures ! De même, lors des missions, la position des objectifs et des objets/personnes à trouver est indiquée par des flèches. La distance s’affiche également à l’écran, ce qui se révèle très pratique.

La difficulté est assez progressive et bien dosée. Les défis déverrouillés en réparant la ville sont variés et exploitent correctement tous les pouvoirs de Kat. Ils offrent aussi aux joueurs des challenges de tailles mais la récompense est à la hauteur des efforts déployés : les programmeurs ont vraiment pensés aussi bien aux joueurs novices qu’aux chevronnés.

Ainsi, Gravity Rush ne commet pas les mêmes erreurs que d’autres titres PS Vita et ne propose que ce qui est réellement utile, tout en l’intégrant naturellement au jeu. C’est simple et efficace.

Une direction artistique incroyable

Là où le jeu fait très fort, c’est sur le point visuel. Les graphismes en cell shading sont de toute beauté : l’architecture gothique de la ville est magnifiée par un tas d’effets de lumière. Même si la cité est au bord du chaos, le monde de Gravity Rush reste plutôt coloré. Les dessins font penser à des bandes dessinées. D’ailleurs, la narration exploite ce format : plutôt que de proposer des cinématiques, l’histoire se développe dans des cases de BD que le joueur doit lui-même explorer. On a vraiment l’impression de lire une bonne BD, d’ailleurs on peut incliner la console pour voir la page s’incliner également. Un autre bon point pour se titre très alléchant.
Mais ce n’est pas tout !

Le scénario est habillement construit et se renouvelle constamment, réservant toujours de nouvelles surprises avant que la routine n’attrape le joueur qui n’aura de cesse de vouloir comprendre ce qui arrive.

Kat n’est pas seule dans sa quête : elle va découvrir un vieillard mystérieux qui dit avoir créé le monde, un oracle qui joue à la poupée, une jeune femme qui a les mêmes pouvoirs mais aussi une foule de personnages normaux qui vont vivre des histoires d’amour. Une galerie très variée et pittoresque qui permet aussi de faire un peu d’humour dans un jeu toutefois assez sombre.

Les musiques et bruitages sont également de qualité avec des sonorités assez classiques et envoutantes au piano mais également des morceaux énergiques lors de l’affrontement des boss. Gravity Rush propose, comme tout bon jeu qui se respecte, des combats contre des ennemis gigantesques qui permettent également de faire réfléchir le joueur sur la meilleur stratégie pour les vaincre en exploitant toujours habillement les pouvoirs de Kat.


Le meilleur de la littérature

Gravity Rush n’est pas un simple jeu. C’est une œuvre à part entière qui s’inspire de ce qui se fait de mieux en matière de jeu d’aventure/action mais pioche aussi dans des classiques de la littérature comme Alice au Pays des Merveilles. Certains éléments font aussi penser à Matrix. Quelle est cette force qui attire la ville et ses habitants dans un autre monde ? Et pourquoi ? Pour les sauver, Kat devra passer de l’autre côté du miroir et découvrir ce que cache le créateur. Les joueurs, eux, vont pouvoir savourer un jeu à la réalisation sans faille qui les tiendra en haleine pendant une vingtaine d’heures, selon la motivation de chacun pour explorer en détail chaque recoin de la ville. Les subtilités du gameplay et du scénario permettent de toucher un public très large. Gravity Rush dépoussière le jeu d’aventure/action bien mieux que ne l’a fait InFamous et transporte le joueur dans un univers étrange et merveilleux très bien construit. C’est sans conteste le meilleur jeu de la petite dernière de Sony et il est bien difficile de lui trouver des défauts. Vivement la suite !

Enguy

Points forts :

– Un mélange de jeu et de BD

– Un univers étonnant à explorer librement

– Des tas d’améliorations

– Une héroïne charismatique

– L’utilisation de la gravité

Points faibles :

– Un petit temps d’adaptation pour s’habituer à certains pouvoirs

– Quelques petits problèmes de caméra

La note Le Mag Jeux Video : 18/20

Développeur : Team Siren

Editeur : Sony

Genre : aventure, action

Support : PS Vita

Date de sortie : 13 juin 2012

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