Test : God Eater 2 Rage Burst (PS4)
En 2010, Bandai Namco sort une nouvelle licence de type Monster Hunter sur PSP : God Eater.
Ce jeu connaissant un beau succès, une version améliorée est commercialisée et une série d’animation est créée. God Eater devenant populaire, un remake du premier jeu est développé sur PS4et PS Vita : God Eater Resurrection. Une suite finit par débarquer, God Eater 2, rapidement suivie par une extension, God Eater 2 Rage Burst sortie en février 2015. Comme nous avons dû patienter plus d’une année pour pouvoir toucher à cette série, nous avons droit directement aux versions les plus complètes, God Eater 2 Rage Burts et God Eater Resurrection. Cette licence peut-elle rivaliser avec Monter Hunter ? La réponse dans quelques instants.
L’enfer des Aragami
Dans un futur proche, les Aragami, des créatures démoniaques étranges apparaissent et représentent rapidement une terrible menace pour l’humanité. Constitués de cellules d’oracles, les Aragami détruisent les villes et déciment l’humanité dont la population chute de façon dramatique. Une unité pharmaceutique crée rapidement l’organisation Fenrir et ses recherches sur les cellules d’oracle permettent de développer des armes spéciales, les Gods Arcs, qui sont l’unique moyen de blesser un Aragami. Mais il faut des personnes aux qualités génétiques spéciales pour manier ces armes sans danger sinon les cellules d’oracle qui les composent les dévorent. Ces personnes si particulières sont appelées God Eater et enchaînent les missions pour tenter de débarrasser le monde des monstres qui le détruisent. Dans God Eater 2 Rage Burst, le joueur contrôle un jeune chômeur qui vient d’intégrer l’élite des God Eater : la section SANG. Ses membres sont les seuls à pouvoir activer des capacités spéciales uniques leur conférant de grands pouvoirs.
Deux jeux pour le prix d’un
Bandai Namco a eu l’excellente idée d’inclure un code pour God Eater Resurrection avec God Eater 2 Rage Burst. Non seulement c’est l’occasion pour le joueur d’apprécier les différences et les améliorations qu’apporte Rage Burst, la suite directe de Resurrection, mais aussi de s’imprégner un peu plus de l’univers de God Eater en incarnant un membre « classique » puis un membre du SANG dans le 2. Une belle initiative que les fans devraient apprécier, même si certains détails vont les faire hurler. D’ailleurs, nous allons voir ça immédiatement.
Un niveau technique très faible
Cela semble à la mode en ce moment sur PS4 : de nombreux jeux sont édités et présentent souvent un niveau technique oscillant entre PS2 et PS3. God Eater 2 Rage Burst n’échappe pas à cette règle : textures pauvres, couleurs fades, décors, personnages et monstres assez carrés…
Encore une fois, ce jeu ne fait pas honneur à la PS4 : peut-être parce qu’à la base, la série a été pensée pour un format nomade et ensuite transposée sur console de salon. Le résultat n’est pas flatteur. Néanmoins, la comparaison avec Resurrection permet de constater malgré tout une amélioration graphique pour Rage Burst ainsi que des cinématiques et séquences d’introduction plus réussies. Le jeu est intégralement en français à part les voix, qui sont en anglais. Le doublage est correct à part pour certains personnages qui semblent moins bons que les autres. Les fans déploreront l’absence de voix japonaises. Absence d’autant plus cruelle et incompréhensible qu’Alissa, Ciel et Nana sont présentes dans Project X Zone 1 et 2 avec leurs voix japonaises. Outre ce problème, la compression des voix ne semble pas très bonne non plus, donnant un rendu un peu fade alors que les musiques, très influencées j-pop, sont excellentes.
Comme d’habitude, les séquences d’introduction et de fin sont de qualité et on apprécie toujours autant les superbes chansons.
Un monster hunter-like qui a trouvé son identité
Action-RPG dans le style de Monster Hunter, God Eater 2 Rage Burst n’en est pas moins un simple clone au rabais. Bien entendu, comme d’habitude dans ce genre de jeu, le départ est un peu lent mais le jeu dévoile très rapidement tous ses attraits. Après avoir créé son avatar, le joueur choisit son arme parmi épée, lance, marteau etc. Chaque God Arc peut passer d’une forme de corps-à-corps à une forme pour l’attaque à distance. Là encore, on a le choix : fusil, arc… Mais les munitions sont limitées. Il faut donc choisir soigneusement le type de balle qu’on veut emporter, chacune pouvant être associée à un élément (feu, glace, éclair etc) ou à un type particulier (rapide, perforante, explosive etc). On peut associer plusieurs types de balles afin de créer des effets dévastateurs mais attention aussi à ne pas faire d’associations dont les effets vont s’annuler. C’est un système complexe mais intéressant que le joueur devra découvrir par lui-même.
Au niveau de l’équipement, en plus des 2 formes d’arme qu’on préfère, on a aussi un bouclier et, éventuellement, diverses pièces d’amélioration. Le but étant toujours dans ce genre de jeu de s’équiper du mieux possible en fonction des ennemis à affronter afin de pouvoir exploiter leurs faiblesses. Pour les missions, on a le choix des équipiers et on peut leur attribuer les compétences spéciales qu’on souhaite, après les avoir préalablement débloquées grâce aux points de compétence gagnées après chaque mission. On notera que God Eater permet d’activer des compétences en fin de mission, pour tenter de récupérer des récompenses encore meilleures, ce qui est un système original.
Mais ce n’est pas ce qui fait de God Eater son originalité. Comme mentionné plus haut, les God Arc sont constituées de cellules d’oracle, être capables de dévorer tout ce qu’ils touchent. En combat, en plus des 2 attaques au corps-à-corps, des 2 attaques à distance, des attaques chargées, sautées et des parades-ripostes classiques au genre, on peut tenter d’assimiler un aragami encore vivant. Non seulement cela permet de récupérer leur noyau, mais surtout cela permet au joueur d’entrer en mode Burst et de déclencher des effets dévastateurs. Combiné avec le pouvoir du SANG des personnages, cela donne des affrontements titanesques. D’ailleurs, débloquer tous les pouvoirs du sang d’une arme va s’avérer long : chaque type d’attaque qui fait mouche permet de remplir la jauge de SANG de la capacité correspondante pour la renforcer et débloquer la suivante. Cependant, plus l’Aragami est faible et moins la jauge augmente. De même, plus le niveau de pouvoir du sang est élevé et moins la jauge augmente. Néanmoins, cela permet de varier les pouvoirs et complète le système de « buff et debuff » d’un Monster Hunter-like traditionnel.
Entre chaque mission, on a la possibilité de discuter avec chaque personnage. Parfois, on a assiste à des scènes particulières. Les emblématiques sandwiches à l’oden sont de retour et vont encore sévir – les fans ou ceux qui ont joué à Project X Zone comprendront. Il est important de préciser que le hub du jeu donne accès à un terminal regroupant toutes les informations sur les personnages, les zones et les aragami rencontrés, permettant de bien comprendre l’univers de God Eater et de s’immerger un peu plus dans ce mode post-apocalyptique. Personnellement, j’adore.
Enfin, le mode solo se complète agréablement d’un mode online permettant d’accomplir n’importe quelle mission avec jusqu’à 3 équipiers humains, ce qui est toujours une bonne idée.
Un gros manque de finition
Une fois qu’on s’est habitué à l’aspect visuel assez ingrat du jeu, on prend beaucoup de plaisir à chasser les aragami. Ces derniers ont tous un comportement propre et peuvent attaquer en groupe, appeler des renforts, etc. Comme dans tout bon Monster Hunter-like, on peut cibler certaines parties du corps pour obtenir des récompenses spécifiques une fois ces dernières détruites. Les gros monstres ont toujours l’habitude de fuir pour reprendre des forces quand leur santé est faible. Présenté ainsi, God Eater 2 Rage Burst paraît un sous Monster Hunter. Mais c’est compter sans le système de création et d’amélioration du jeu, vraiment complet, complexe et prenant. Qu’il s’agisse de l’équipement, des compétences personnelles ou des capacités de SANG, il y a de quoi faire et de quoi satisfaire tout le monde. L’aspect tactique n’est pas oublié et chacun peut partir en mission avec l’équipe qu’il préfère. Il y a également un tas de bonus à acheter comme de nombreuses tenues pour tous les personnages, ce qui permet aux fans de se faire plaisir. La durée de vie est excellente : on dépasse les 100 missions en mode histoire et le mode online permet de gonfler un peu plus la durée de vie. La difficulté est progressive et bien adaptée.
Toutes ces qualités font regretter un peu plus le niveau technique indigne de la PS4 et de la PS Vita. Avec des graphismes à la hauteur, on disposerait là d’un grand titre et d’un sérieux rival à Monster Hunter. En attendant, on prend quand même beaucoup de plaisir à suivre les aventures des God Eaters et on rêve d’un troisième épisode chatoyant.
Enguy
Points forts :
– Jeu en français (à part les voix anglaises)
– Système d’amélioration des balles
– Pouvoirs du sang / mode burst
– Nombreuses missions solo et online
– God Eater Resurrection offert
Points faibles :
– Graphiquement dépassé
– Problème avec l’audio
– Absence des voix japonaises
– Bestiaire légèrement trop classique
LA NOTE : 15/20
LA NOTE : 15/20
Développeur : Bandai Namco
Genre : action RPG / aventure
Supports : PS Vita, PS4
Date de sortie : 30 août 2016