Test : Flipper (PC)

flipper-jaquette-coverGrâce à la popularité des smartphones et tablettes, devenus des pions essentiels du monde du jeu vidéo, de jeunes développeurs ont enfin pu partager leurs idées. Cette audience a donné l’envie à certains de permettre aux indépendants de proposer leurs jeux sur de nouvelles consoles, à la limite de leur dédier. On en a un exemple concret avec Flipper, un puzzle game créé par le studio Just A Pixel, sorti sur les indéboulonnables PC, Mac et Linux, mais aussi Android et enfin la petite dernière, la Ouya ! Et oui sus aux mauvaises langues, des jeux sortent sur cette machine, hip hip hip Ouya ! Promis, aucun autre jeu de mots sur cette dernière n’entreverra la critique, qui elle porte sur la version PC.

On danse le Flip and Flap

Contrairement à ce que son nom indique, Flipper est bel et bien un jeu de puzzle. Si pour les francophones cela peut étonner, le studio de Brighton à l’origine de celui-ci n’en a pas la même signification. Rendant ce nom encore plus énigmatique, car on n’y retrouve pas véritablement de nageoires ou de palmes. Le design est au contraire on ne peut plus classique et minimaliste. Ce qui se prête bien au puzzle game, probablement même le genre auquel cela s’accorde le mieux, il n’y a qu’à regarder les excellents Polarium, Tetris et tout autre plagiat de ce dernier. Du carré, du rectangle, des couleurs très simples, le tout dans un enrobage blanc ultra épuré.

Les couleurs et les formes sont justement à la base du gameplay de Flipper, du moins pour son premier mode de jeu : Puzzles. Concrètement un rectangle de 12 cases en longueur, sur 8 en largeur, contiendra un puzzle, fait de carrés et / ou de rectangles, ainsi que de diverses couleurs dans les cases formant ces figures, que vous devrez reproduire. Il faudra donc avoir l’œil pour savoir où placer ces carrés de 9 cases, pouvant devenir des blocs de 4 ou bien encore des rectangles de 3 x 2 ou de 2 x 3, s’ils sont placés sur les bords de la surface de jeu.

En ce qui concerne leurs couleurs, celles-ci changent lorsque vous superposez les cases de vos formes géométriques entre elles. Plus vous avancez dans le jeu, plus vous débloquerez de nouveaux coloris, en sachant qu’il existe 8 stages, avec 8 niveaux également au sein même de chacun. Débutant par le bleu, vous découvrirez tour à tour les jaune, vert, rose, orange, cacadois ou encore violet, une bien belle brochette de couleurs de sentaïs, avec notamment cet inédit qu’est force cacadois ! A noter qu’en passant la souris par-dessus l’endroit où vous souhaitez cliquer pour y ajouter votre forme, vous pourrez voir à l’avance en quelles couleurs les cases se transformeront. Ceci évitant les mauvaises surprises lors de l’arrivée d’un nouveau coloris.

Le modèle à reproduire est montré durant un bref instant en début de partie, mais il est possible de le regarder à tout moment, aussi longtemps qu’on le souhaite. Chacun peut donc doser sa difficulté, en revanche le puzzle disparait lorsque vous relâchez la case « Show me », ce qui est obligatoire afin de vous attaquer à la reconstitution. Mais vous pouvez très bien y aller case par case et jeter un œil entre chaque coup, ce qui évidemment n’est pas sexy comme façon de jouer, se fixer ses propres défis est bien plus intéressant. Ce système s’accorde tout de même parfaitement aux enfants, qui pourront sans souci pratiquer Flipper, sans pour autant que cela ne soit trop simple. De quoi faire remuer les méninges de cette marmaille, tout en s’amusant. Le nombre de coups, nommés « flips », nécessaires à la confection est inscrit en haut de chaque tableau. Obtenir le chiffre ou le nombre annoncé permet de classer sa performance en 5 étoiles, cette récompense diminuant si besoin de flips supplémentaires. Nous avons d’ailleurs conclu en 30 coups, un puzzle réalisable en seulement 16, ce qui nous donna un score d’une seule et unique étoile. Mais cela démontre aussi qu’une erreur peut parfois être rattrapable, ce qui n’est pas toujours le cas dans Flipper évidemment.

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Chase me if you can

Un second mode de jeu, Chaser, vous confrontera lui à l’intelligence artificielle, mais pas dans un concours du plus rapide à terminer son puzzle. L’ordinateur enchainera le placement de carrés et de rectangles, qu’il vous faudra reproduire en y superposant les formes et les couleurs demandées. Le tout sans attendre qu’il ait terminé, la durée étant limitée. Vous démarrez avec dix secondes et plus vous irez vite, plus vous pourrez conserver de temps pour la suite. Chaser joue donc sur la vitesse et place une pression constante sur le joueur, soit l’opposé de Puzzles. Plutôt intéressant de retrouver ces deux aspects, alors que l’on pensait être dans un game très posé.

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Flip flap le dauphin

Le choix d’une musique ambiante, calme et reposante va plutôt bien à Flipper et à son univers graphique lui-même délicat, de par sa teneur épurée. On y retrouve comme une sensation d’univers sourd autour de nous, tel un voyage au beau milieu des fonds sous-marins. Son côté apaisant est le bienvenu lors des puzzles nous triturant l’esprit. Celle-ci n’est pas non plus indispensable, nous ne sommes pas en présence d’un casse-tête musical comme QbQbQb ou Meteos. On peut donc s’en passer sans aucun problème, lui ouvrant ainsi immédiatement l’accessibilité mobile, puisque jouer dans le brouhaha des transports en commun ne vous gâchera pas les sensations de jeu. On imagine aussi aisément s’y adonner tout en écoutant d’autres musiques, ce que l’on a d’ailleurs fait et il faut bien avouer que « Marotte et Charlie » sied parfaitement au game. Il faudra peut-être juste éviter les musiques cognant un peu trop le crane et celles vous empêchant de vous concentrer, Dance Machine prohibé donc.

Dommage que les puzzles ne soient que rarement très recherchés esthétiquement parlant. Les formes sont génériques ou font dans le simple amas de cases symétriques ou non. On retiendra tout de même ce puzzle en forme de visage, si coloré qu’il s’apparente à celui d’un clown cyberman. On aurait grandement apprécié faire face à plus de défis de ce type.

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Dans ce marché si impitoyable des puzzle games, où chacun essaie de se donner un genre différent sans que cela ne soit forcément prouvé, Flipper se démarque lui justement par sa simplicité. Simplicité du moins au premier abord, car on se retrouve vite accroché par son système nous triturant l’esprit.

Les points forts :

– On dose sa difficulté
– Challenge relevé sans être inaccessible
– Tout le monde peut jouer

Les points faibles :

– Puzzles peu originaux
– Pas de mode multijoueurs
– On ne serait pas contre une bande-son plus variée

La Note Gamingway : 15/20

Editeur : Just A Pixel
Développeur : Just A Pixel
Genre : Puzzle
Supports : PC, Mac, Linux, Android et Ouya
Date de sortie : 09 août 2013

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