Test : Double Dragon Gaiden : Le Réveil des Dragons (PS5)

Attention, licence culte ! La saga Double Dragon revient sur toutes les consoles et PC ! Bien des années après Double Dragon 4 (2017), cette série peut-elle encore faire rêver les joueurs alors que les beat ’em up ne font plus fureur ? La réponse, sans tarder !


J’en suis resté à Double Dragon III sur NES, qui n’était pas vraiment facile ou alors je n’étais pas vraiment doué. Mais l’idée de jouer à un nouvel épisode de Double Dragon m’a plu, et c’est avec plaisir que je me suis lancé dans cette nouvelle aventure.

Double Dragon sauce Mad Max

Pour redynamiser la série, un scénario plus sombre a été envisagé. Il y a toujours une jeune femme en détresse, mais cette fois elle n’a pas été enlevée. La belle Marian est même jouable dès le début du jeu, afin de se venger des gangs qui l’ont agressée ! Car la belle ville de New York est maintenant aux mains de quatre gangs, du punk au yakuza en passant par la secte des adorateurs d’Anubis. Il faut dire que l’action se situe en l’an 199X, après une apocalypse qui a ravagé le monde. Ainsi, le nouveau maire fraichement élu implore les frères Lee de l’aider à ramener l’ordre dans un monde très influencé par les années 1980.

Les deux frères ne se font pas prier et mettent donc leur art martial légendaire au service de la justice en tentant de nettoyer la ville. Mais cette fois, la saga Double Dragon emprunte quelques éléments au style rogue.

 

Une sauvegarde pour une nouvelle vie

Si le jeu permet de créer plusieurs sauvegardes, au début de chaque partie il faut définir soi-même la difficulté. Cette fois, pas la peine de choisir entre « facile », « normal », « difficile », « hardcore » ou autre. À la place, plein de modificateurs à changer : on peut donner plus ou moins de points de vie aux héros, faire de même pour les ennemis, doser leur agressivité, etc. C’est très bien pour choisir un défi à sa mesure. Mais on ne peut plus rien modifier par la suite ! À chaque fois qu’on termine une section, après avoir combattu un boss ou un mini boss, on peut acheter des améliorations pour chacun des membres de l’équipe. Ces dernières sont proposées de façon aléatoire parmi un choix plutôt vaste et certaines sont cumulables : on peut augmenter les points de vie, renforcer des attaques ou des attaques spéciales, augmenter le remplissage de la jauge d’attaque spéciale quand on a peu de vie, etc. Chaque partie ne sera donc pas pareille que la précédente ! On a vraiment l’impression d’être dans un roguelike beat ’em up, avec la sensation qu’on peut tout perdre à tout moment car le jeu propose d’effacer une sauvegarde pour encaisser des jetons, qui sont les objets ultimes à collectionner. Mais nous y reviendrons plus tard.

L’autre point crucial qu’on ne peut plus changer est l’équipe : il faut choisir nos deux combattants, parmi les quatre disponibles au début, à savoir Jimmy Lee, Billy Lee, Marian et Uncle Matin. Plusieurs autres personnages pourront être débloqués en refaisant le jeu. Une fois ces choix importants réalisés, on peut commencer l’aventure. On est libre de faire chacune des quatre missions dans l’ordre qu’on souhaite, ce qui permet aussi de modifier la difficulté, le jeu proposant, par défaut, la mission la plus facile pour commencer.

Quatre missions, quatre niveaux très différents

Chaque mission correspond à un niveau. Un thème graphique et musical lui est donc associé, ainsi qu’un boss final et des pièges et ennemis spécifiques. Ainsi, la Forteresse des Killers sert de mise en bouche sans difficulté particulière, mais avec un thème musical que je trouve vraiment excellent : une sorte de musique pop rock très dynamique, avec parfois des sonorités électro, qui me font de temps en temps penser à du Mega Man, autre série que j’apprécie beaucoup, notamment pour son OST qui charme les oreilles.

Le QG du Clan Okada lorgne du côté des yakuzas et propose des drones un brin embêtants, des rochers qui tombent du ciel, de la foudre, des pièges à piques… Il faut faire très attention où l’on met les pieds ! Sans compter que c’est l’un des niveaux où l’on peut le plus tomber dans le vide ! La Casse des Triangle propose des pièges électriques, des piques, des combats dans la pénombre et des scorpions qui rendent confus, ce qui a pour effet d’inverser les directions pendant quelques instants. La Planque des Royal permet de combattre des beaux gosses musclés qui se veulent raffinés, toujours dans le plus pur style des années 1980.

Ce Double Dragon Gaiden repose donc en grande partie sur des mécaniques anciennes, mais propose également de la nouveauté.

Une série remise au goût du jour

Chaque combattant dispose d’un coup de poing, coup de pied, saut, course, prise et de trois attaques spéciales. Toutes ces attaques peuvent être renforcées si on achète leurs améliorations. Pour cela, il faut gagner de l’argent en battant tous les ennemis et en cassant un maximum de choses : de l’argent supplémentaire peut se cacher n’importe où !

Dès que la jauge d’attaque spéciale est remplie, on peut l’utiliser pour un coup dévastateur ou changer de personnage. C’est un élément stratégique d’importance : quand un personnage se fait frapper, il perd des points de vie mais peut en régénérer une partie s’il laisse sa place à son coéquipier. En étant attentif, on peut ainsi garder notre équipe en bonne santé. L’autre façon de récupérer de la vie est le « contrôle de la foule ».

Dès qu’on abat trois adversaires (ou plus) avec un KO spécial, on obtient un « contrôle de la foule » et on gagne un plat qui redonne de la vie. Plus on met KO d’adversaires de cette façon et plus on peut regagner de points de vie. On veillera également à enchaîner les combos et les KO spéciaux pour marquer un maximum de points et gagner toujours plus d’argent.

L’autre aspect retouché, et ce point va diviser les joueurs, est la direction artistique. Double Dragon Gaiden : Le Réveil des Dragons opte pour des graphismes en pixel art, mais avec les standards d’aujourd’hui. On n’est pas sur du pixel art un peu sombre et mature mais austère. On est passé au style plus cartoon et chibi : c’est coloré, c’est fun mais les têtes sont grosses et l’ensemble paraît plus enfantin. Il y a quelques effets de lumière lors des attaques et des attaques spéciales pour rendre les affrontements plus attrayants. Cependant, le gameplay reste caractéristique de la série.

Un beat ’em up pur et (pas si) dur

Double Dragon Gaiden : Le Réveil des Dragons reprend les bases de la série. Des vagues d’ennemis arrivent et on doit tout faire pour les massacrer sans trop se faire démolir avant de passer à la section suivante. On peut toujours désarmer les ennemis et retourner leurs armes contre eux : couteaux, tuyaux, bouteilles, dynamite, etc. L’IA est meilleure que dans Double Dragon IV : les adversaires ne restent pas passifs et ne se contentent pas de foncer sur l’équipe, ce qui est une bonne chose.

En revanche, le jeu est un peu court : l’histoire se boucle en 2h maximum, encore plus vite si vous faites le mauvais choix après avoir démoli les quatre gangs. Mais la rejouabilité est grande. En effet, finir le jeu sert uniquement à engranger un maximum d’argent. Cet argent est ensuite converti en jetons qui servent alors à acheter des personnages supplémentaires, des musiques, des images… Pour tout débloquer, il va falloir finir le jeu un grand nombre de fois ! Surtout que la difficulté influe sur les jetons : plus elle est basse, moins on en gagne à la fin !

Les plus combattifs voudront aussi prouver leur valeur en prenant la tête du classement mondial : les meilleurs scores en jetons sont affichés ! De quoi inciter à rejouer en augmentant la difficulté et en veillant à ne pas trop dépenser en continu !

Un bon défouloir à l’ancienne remis aux goûts du jour

Double Dragon Gaiden : Le Réveil des Dragons est un beat ’em up typique et digne représentant de la série. Secret Base a essayé d’adapter sa formule aux joueurs actuels. Si le gameplay reste très bien, en revanche la direction artistique, qui vise un public plus jeune, risque de déplaire aux fans les plus anciens. Le jeu est court, mais la rejouabilité est élevée. On apprécie les textes en français, la bande son qui colle bien au jeu mais on aurait aimé plus d’interactions avec les environnements. Par exemple, dans la Forteresse des Killers, on ne peut pas casser les caméras de sécurité. Il y a également un camion qui traîne dans la cour, mais on ne peut rien faire avec. On n’est pas non plus assailli d’ennemis quand on prend l’ascenseur. Il y a quelques efforts dans les niveaux pour introduire les vagues d’ennemis avec une certaine mise en scène, mais cela reste un peu simpliste. C’est dommage, car on a l’impression que les développeurs sont passés à côté de petits détails qui font un grand Double Dragon. Le jeu reste néanmoins très agréable, seul ou à deux.

Double Dragon Gaiden : Le Réveil des Dragons a su dépoussiérer une série ancienne : bande son dynamique, graphismes modernisés, gameplay réactualisé. Même si le jeu ne va pas jusqu’au bout des choses, notamment au niveau de l’inventivité et des interactions, on est quand même très content de retrouver Jimmy et Billy Lee dans un beat ’em up défoulant, agréable à l’œil comme aux oreilles et à la rejouabilité élevée.

Enguy

Points forts :

– Plein de modificateurs de difficulté
– Textes en français
– Plein de choses à débloquer
– Pixel art et gameplay remis aux goûts du jour

Points faibles :

– Un peu court
– Peu d’interactions avec les environnements
– Il faut aimer la DA colorée et chibi

La note : 16/20

Éditeur : Modus Games
Genre : Beat ’em up
Support : PC, PS4, PS5, XBox One, Xbox Series X/S, Switch

Date de sortie : 27 juillet 2023

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