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Test : Distrust (PC – Steam)

Tiens, en voilà une idée sympa et plutôt rare : le studio Cheerdealers nous propose un jeu de Survival Horror en point’n click. Quelle bonne idée ! Cela faisait longtemps que je n’avais pas stressé dans un jeu d’aventure de ce type. Sachant, de plus, que la plupart de ces prédécesseurs sont des réussites, j’ai sauté sur l’occasion de tester ce jeu.
Alors, est-ce une réussite ? Rien n’est moins sûr !

Un peu d’histoire

Le jeu se déroule en plein milieu d’un désert de neige. Un appel de détresse vient d’une base scientifique perdue dans la tempête. Une équipe de secours est envoyée en hélico pour intervenir. Mais malheureusement, il s’écrase aux abords de la base. Est-ce à cause de la tempête ou d’une raison inconnue ?
Vous jouez donc 2 rescapés de l’hélico, vous découvrez très rapidement que les chercheurs de la base scientifique ont tous disparu, mais qu’ils ont laissé des messages faisant référence à des anomalies qui les chassent et les tuent les uns après les autres.
On retrouve dans ce pitch une atmosphère oppressante et pesante que ceux qui ont vue le film de John Carpenter, The Thing, connaissent déjà.
Malheureusement, l’analogie s’arrête là. En effet, à la place d’un monstre pouvant entrer et contrôler des êtres vivants, ce qui nous stressait car il était impossible de savoir d’où venant la menace, ici on se retrouve avec des sphères lumineuses qui apparaissent quand un de nos personnages dort. Non non non, l’horreur n’est pas au rendez-vous !

Le gameplay

Distrust est un jeu d’aventure/horreur en « point’n click » avec une vue du dessus de type 3D isométrique. Le but est de garder nos 2 héros en vie et de les amener à quitter la zone où ils se trouvent. Malheureusement, cela ne sera pas une tâche facile, car il faudra gérer 3 facteurs.
Premièrement, chaque personnage à une barre de « faim ». Lorsque que la barre arrive à 0, votre barre de vie diminuera jusqu’à la mort du personnage. Du coup, il faut trouver de la nourriture, mais bien sûr, celle-ci ne sera pas forcement directement consommable, il faudra la contrôler ou la cuire.
Vient ensuite une barre de chaleur. En effet, l’action se déroulant dans le froid, à chaque fois qu’un personnage se retrouve à l’extérieur, cette barre diminuera. Mais ce n’est pas tout, s’il entre dans un bâtiment non chauffé, il faudra vite trouver le système de chauffage pour le réactiver. Et bien sûr, il faudra trouver du bois ou du pétrole comme combustible. Et gare au gâchis, car si vous alimentez votre chaudière et que vous vous rendez compte qu’une fenêtre ou qu’une porte est cassée, le bâtiment ne chauffera pas, mais par contre, vous aurez perdu votre précieux combustible. Sans compter que le bois ne se trouve pas tel quel, il vous faudra trouver des outils pour démonter des meubles, couper des planches, etc.
Et finalement, il y aura une barre de fatigue, qui diminuera au fil du temps. Une fois à 0, votre personnage commencera à perdre la boule et aura des hallucinations. Si vous trouvez un lit, il vous sera possible de dormir pour vous reposer. Malheureusement, les anomalies sont attirées par les ondes générées par le sommeil et viendront vous vider de votre vie ou avec un peu de chance, juste vider votre chaudière.
Résultat, le jeu qui était censé nous stresser de peur, se révèle être un jeu de gestion. Qui plus est, plutôt agaçant, car finalement, on se rend compte très vite qu’à vouloir gérer sa température, on perd beaucoup de temps et le sommeil et la faim deviennent pénalisants et réciproquement.

Le jeu devient donc un jeu d’exploration où il faut chercher dans tous les recoins, armoires, tiroirs, poubelles, le moindre équipement. Malheureusement, à chaque recherche, on prend le risque de blesser son personnage qui peut à tout moment se couper, ce qui peut entraîner la mort au bout d’un moment ! Pffff, on est poursuivi par des anomalies, mais le stress vient des coupures à chaque ouverture d’armoire. Les denrées et combustibles étant rares, on se retrouve plusieurs fois à être obligé de prendre des risques inconsidérés qui rendent le jeu complètement aléatoire.
Finalement, on se rend compte très vite que si vous prenez le temps de tout fouiller, la faim, la fatigue, le froid par manque de combustible aura raison de vous, sans parler des blessures agaçantes à chaque ouverture de caisses. Du coup, la question tombe : doit-on vraiment fouiller et jouer le jeu de Distrust ou aller directement à l’objectif et quitter le niveau ?
En ce qui concerne le maniement des héros pour effectuer une action, un simple clic sur le personnage à diriger permet de prendre son contrôle et il suffit ensuite de cliquer sur l’objet à ramasser ou la machine à utiliser. Par contre, l’ensemble des actions est symbolisé par des icônes pas toujours très claires. Résultat, il m’est arrivé de mettre plusieurs doses de mon dernier bidon de fuel dans une chaudière inutile. Nous dirigeons donc 2 personnages, mais je n’ai pas trouvé l’intérêt d’avoir 2 personnes. En effet, je n’ai jamais eu l’occasion d’avoir des actions combinées. Le seul intérêt a été jusqu’à présent de multiplier par 2 la capacité d’exploration. Ici, les niveaux sont créés de manière aléatoire, mais ce qui peut être parfois une bonne idée pour la rejouabilité, devient ici un vrai cauchemar, car d’une partie sur l’autre, on ne réussi pas à aller aussi loin. Résultat, l’impression de ne pas progresser est fort et le découragement arrive vite. De plus, le gameplay ne se renouvelle pas et après avoir fait plusieurs niveaux à chercher dans tous les recoins le moindre objet sans vraiment identifier de nouvelles réelles énigmes, on se demande si on a vraiment compris l’essence du jeu. Et au découragement vient s’ajouter l’ennui.

Un peu de technique

Sur le plan graphique, le jeu est plutôt joli, mais reste dans l’esprit d’un jeu 2D old school. On est loin du photo réalisme. Les décors sont assez peu détaillés, car assez répétitifs. L’ambiance graphique ne retranscrit pas l’esprit d’un jeu d’horreur, car les environnements sont plutôt éclairés. Il y a peu d’animation dans le jeu et clairement, ce n’est pas ce qui va ralentir votre PC. En ce qui concerne l’ambiance sonore, c’est tout à fait acceptable.
La durée de vie est difficile à évaluer, car le jeu est assez court, mais la difficulté est énorme, ce qui vous fera recommencer plusieurs fois. Le jeu se décompose en 6 niveaux qui prennent en moyenne 40 minutes chacun si on les fouille en détail, mais à peine 15 minutes si on fonce directement aux objectifs. Les niveaux sont générés aléatoirement, ce qui permet une rejouabilité, mais comme le gameplay ne varie pas, c’est plutôt l’ennui qui aura raison de vous.

Pour conclure

Distrust, présenté comme un Survival Horror, est plutôt un jeu de gestion et de recherche d’objet. L’horreur n’est clairement pas au rendez-vous.
Néanmoins, le stress lié à la gestion de vos paramètres de survie tels que la faim, la fatigue, la chaleur est bien présent et vous demandera de trouver le parfait équilibre entre le temps consommé à la recherche d’objet pour survivre et l’atteinte de l’objectif qui est de quitter le niveau. Malheureusement, ce stress se transformera en agacement à cause de son caractère aléatoire, et le peu de renouvellement de gameplay amènera l’ennui.

Acerico

Points Forts

  • Une collection de personnages à débloquer
  • Un côté kitsch sympa

Points Faibles

  • Pas de renouvellement de gameplay
  • Les coupures des personnages à chaque ouverture de tiroirs
  • On passe la moitié du temps à courir dans la neige

La note : 10/20

Éditeur : Alawar Entertainment
Développeur : Cheerdealers 
Genre : Survival Horror
Plateforme : PC Steam
Date de sortie : août 2017

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