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Test : Dark Souls (Xbox 360)

Les RPG japonais étant en perte de vitesse depuis l’arrivée des RPG occidentaux qui misent sur l’action et un scénario plus « mature » ou apocalyptique, Namco Bandai avait eu la bonne idée de proposer Demon’s Souls l’an dernier pour redonner du sang neuf à un genre sur le déclin. Devant son succès assez inattendu, Namco Bandai livre aux joueurs les plus assidus Dark Souls, basé sur le même gameplay exigeant. La sauce prendra-t-elle une fois de plus ?

Un RPG qui sort des sentiers battus

Dark Souls est un A-RPG (RPG d’action) dans lequel le joueur incarne un mort-vivant qui rêve de redevenir humain. Après une cinématique d’introduction qui plante l’histoire, la narration est réduite à sa plus simple expression. Ici, il n’y a pas des tonnes de PNJ avec qui discuter pendant des heures ni des scènes larmoyantes ou comiques qui montrent les liens entre les différents protagonistes.

Les héros ici ce sont les joueurs. Dark Souls est un RPG « communautaire » : après avoir battu le deuxième boss du jeu, on obtient un objet qui permet d’être invoqué par les autres, une façon rapide et directement intégrée au jeu de passer en mode multijoueur online en quelque sort. Chaque joueur évolue dans une sorte de monde parallèle qui lui est propre mais il a aussi la possibilité de jouer en coopération ou d’envahir un autre univers.
D’ailleurs, on croise constamment les fantômes des personnes qui viennent de périr au combat et on peut regarder le replay de leur mort en activant la tache de sang qu’ils ont laissé derrière eux. Surprenant mais original!

Une ambiance mature pour un jeu difficile

Les graphismes sont plutôt réussis mais l’ambiance est sombre : le monde des morts-vivants est en ruine et la météo n’est guère réjouissante. On traverse des niveaux délabrés et déprimants, où les couleurs froides et ternes dominent, et qui grouillent de monstres et de démons terrifiants. Même le valeureux guerrier contrôlé par le joueur fait froid dans le dos car il ne faut pas oublier que c’est, lui aussi, un mort-vivant. Les musiques se limitent à des bruitages d’ambiance peu rassurants. Tout contribue à donner à ce titre une ambiance obscure et déprimante rarement égalée.

Au niveau du gameplay, on retrouve ici un savant mélange d’action et de RPG occidental. On commence de façon classique en personnalisant son héros (nom, visage, cheveux, sexe, couleur de la peau etc) et en choisissant sa classe (10 en tout, dont voleur, mendiant ou prêtre) ainsi qu’avec quelques objets de départ. Ces choix ne sont pas anodins et certaines classes rendront le jeu bien plus difficile que d’autres !

On est ensuite lancé dans le monde de Dark Souls, tout en 3D et à la troisième personne. Un monde fait pour éliminer les faibles : les ennemis n’hésitent pas à se jeter sur le joueur qui doit avancer avec prudence s’il veut rester en vie plus de 30 secondes ! Impossible de foncer dans le tas car même un squelette faible en apparence peut infliger de gros dégâts à l’imprudent qui aura baissé sa garde ! De plus, la fuite n’est pas vraiment une option car le bestiaire est suffisamment malin pour traquer sa proie !

Et c’est là que repose toute la subtilité des combats de Dark Souls : il faut sans arrêt attirer les ennemis à soi, un par un, puis trouver la meilleure façon de les éliminer sans se prendre une raclée monumentale. Heureusement, on dispose de nombreux mouvements : course, roulade, saut, coup de pied, coup normal ou puissant, attaque à une ou deux mains, il y en a pour tous les goûts ! Pour progresser, il faut donc apprendre à frapper puis reculer ou bloquer en attendant de voir le point faible de l’ennemi. Ces principes de base s’appliquent également aux boss gigantesques dont le moindre coup qu’ils infligeront au joueur, réduira fortement ses points de vie !

Heureusement, tout n’est pas si noir ! Dès qu’on connaît les pièges d’une zone, il devient presque facile d’éliminer les monstres pour récolter de l’expérience afin de monter en niveau puis d’explorer les alentours, une fois le personnage principal devenu plus puissant. D’ailleurs, le jeu propose plusieurs endroits avec un feu où l’on peut se reposer et regagner tous ses points de vie et objets de soin. Mais attention, se reposer fait aussi revenir les ennemis ! C’est la dure contrepartie du système. Cela peut être assez pratique quand on veut faire monter son expérience facilement.

Les autres joueurs comme seuls guides

Comme les PNJ sont assez rares, le joueur est livré à lui-même et doit explorer des zones immenses avec des chemins de tous les côtés. Des messages sur le sol permettent d’en savoir plus sur les pièges à venir. Chacun a même la possibilité d’écrire une note pour prévenir les autres ! Le communautarisme est vraiment de mise dans Dark Souls !

Malgré tout, le niveau de difficulté élevé et l’absence de repère risquent de déplaire à de nombreux joueurs, trop habitués à être pris par la main pour avancer dans un jeu. Là, on en revient aux années 1980 et il faut se jeter à l’eau pour savoir si le chemin emprunté était le bon ou pas. En éliminant les adversaires, on récolte des âmes et des objets. Quelques vendeurs permettent d’échanger des âmes contre d’autres éléments pour mener à bien l’aventure. Cependant, on n’a pas beaucoup d’indications sur les effets des objets ramassés et les statistiques requises pour s’en servir. De même, on est quelque peu perdu au moment de passer un niveau car on ne sait pas quelle caractéristique monter. Il est vrai que la liberté d’évolution est totale, mais le but est quand même de faire un personnage puissant ce qui pousse à augmenter toujours les mêmes caractéristiques de peur d’innover. Il faut perpétuellement essayer pour découvrir les secrets de Dark Souls que ce soit pour améliorer les armes, lancer des sorts, se battre ou devenir plus fort, tout est question de tentatives plus ou moins fructueuses. C’est frustrant ou gratifiant, mais cela ne laissera personne indifférent.

Un grand jeu réservé aux plus téméraires

Ce retour aux sources et à l’exploration, la peur au ventre, fait du bien. Cependant, il exclut de fait un grand nombre de joueurs mis en confiance par des directives à suivre. Le manque d’information et la difficulté du jeu rebuteront les casual gamers et les plus jeunes. La persévérance est la clé et un sentiment de fierté nous envahit quand on a enfin réussi à surmonter un passage délicat. D’ailleurs, tout a été pensé pour valoriser la réussite du joueur. Le level design est bien pensé et regorge de recoins inquiétants où la mort guète. Néanmoins, une narration plus étoffée ne serait pas superflue et permettrait de s’immerger un peu plus dans ce monde à part. Il est donc difficile de juger ce jeu qui divisera les joueurs : d’un côté on va le trouver insipide et exaspérant, de l’autre on va crier au pur génie.

Dark Souls est un challenge sans cesse renouvelé à la durée de vie conséquente (plusieurs dizaines d’heures) qu’on peut parcourir seul ou à plusieurs, en coopération ou en PVP, ce qui diversifie et enrichit ce titre. Ce jeu remet le joueur à la place qui lui revient par une claque qui le réveille et lui montre combien il subit les autres productions.

Enguy

Points forts :

– un mélange d’action et de RPG

– un univers captivant

– une difficulté extrême qui récompense le joueur

– possibilité de jouer seul ou à plusieurs

Points faibles :

– une difficulté peut-être trop extrême

– peu d’éléments de scénario (cut scene ou cinématiques)

– des musiques et bruitages vite lassants

La Note Le Mag Jeux Vidéo : 18/20

Éditeur : Namco Bandai
Genre : Action RPG
Support : Xbox 360, PS3
Date de sortie : 7 Octobre 2011

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