Test : Dark Souls 3 Ashes of Ariandel & The Ringed City

Il aura fallu attendre un an, mais ça y est, l’aventure Dark Souls se termine définitivement, finissant sur deux DLC sortis respectivement en octobre 2016 et mars 2017. Ce dernier chapitre maintenant clos, il est temps de faire un point.

From Software, mais surtout Miyazaki Hidetaka, créateur de la série des « Souls » et président du studio Japonais, s’était engagé à terminer la série commencée en 2011 sur ce troisième épisode. C’est maintenant chose faite, Dark Souls 3 et son final d’anthologie auront conclu la saga de bien belle manière. Bien entendu, comme pour chaque épisode, les DLC complétant l’aventure étaient attendus, prolongeant toujours un peu l’histoire et étoffant un lore déjà fort dense.
J’ai choisi de faire la critique des deux extensions en un seul article, car ils sont complémentaires, tant au niveau des apports sur le gameplay que sur l’histoire elle-même. Ils seront détaillés l’un après l’autre, mais notés comme une seule entité.
La plupart des lecteurs de cet article étant maintenant rompue à l’univers Dark Souls, je ne reviendrai pas sur les mécaniques classiques du jeu, afin de me concentrer sur les ajouts apportés.

 

Toujours plus de cendres

Premier DLC sorti, Ashes of Ariandel peut paraître un peu décevant par son contenu au premier abord, la nouvelle zone à explorer étant assez courte et linéaire. From Software avait d’ailleurs prévenu que cette extension serait assez chiche à ce niveau là. L’idée était surtout de proposer un rééquilibrage du gameplay (notamment la caractéristique équilibre, buguée à la sortie) et offrir une vraie interface PVP. Concernant ce dernier, le pari est amplement réussi, avec son matchmaking efficace qui satisfera les adeptes de combats entre joueurs. Il sera ainsi possible d’organiser des duels (ou des combats à trois joueurs) dans différentes arènes créées pour l’occasion et même en conditionner l’entrée par mot de passe. Du très classique pour la plupart des jeux multijoueurs, mais une nouveauté dans la série des Souls.
Mais revenons en au cœur du jeu lui-même, cette prolongation de l’aventure et les nouveaux ajouts à l’histoire (déjà bien dense).
Contrairement aux habitudes qu’avait pris la saga, il est ici très facile de trouver l’entrée de la nouvelle zone, en parlant simplement à un nouveau PNJ que vous trouverez près du feu de camp de l’église des profondeurs. Gael, le chevalier esclave, viendra littéralement mendier votre aide et vous enverra dans une zone qui rappellera de nombreux souvenirs aux joueurs de Dark Souls premier du nom.
Vous aurez à vous frotter à de nouveaux ennemis, peu dangereux au début, mais en grand nombre, rappelant un peu plus la dynamique apportée par Bloodborne. En avançant, vous allez rencontrer une opposition nettement plus forte et des adversaires extrêmement coriaces, plus que certains boss du jeu de base.
Le nouvel environnement, sans décrocher la mâchoire, offre néanmoins quelques panoramas de toute beauté. Son principal défaut venant de son level design intelligent, mais peut-être trop condensé, donnant un fort sentiment de linéarité ; les détours et raccourcis étant assez dispensables. Ce sentiment de linéarité est renforcé par la facilité que le joueur aura à découvrir les objets disposés un peu maladroitement tout au long du parcours. Les nouvelles armes, extrêmement puissantes et jouissives à utiliser, sont toujours à portée ; la seule difficulté pour les obtenir viendra des combats contre certains monstres, mais ne sera jamais due à une malice de l’environnement. Pour tout vous dire, je n’ai eu aucun mal à ramasser l’intégralité des objets lors de ma première partie et cela sans sortir des sentiers battus. Pour rester dans le même ordre d’idée, le boss facultatif de la zone (un classique de la série) est très simple à trouver, mais surtout bien trop anecdotique. Le joueur expérimenté arrivera très vite à la conclusion et c’est là qu’il retrouvera le sourire, se souvenant pourquoi il aime la licence, grâce à un boss d’anthologie, l’un des plus réussis de la trilogie.
Il faut prendre Ashes of Ariandel comme ce qu’il est, la petite partie d’un tout, l’introduction à une aventure plus grande. C’est aussi pour ça que je recommande au joueurs de parcourir les deux DLC à la suite, regrettant ce choix de From Software d’avoir espacé les dates de sorties. Les amoureux de lore seront d’ailleurs vraiment comblés par les ajouts à l’histoire qui, sans répondre clairement à toutes les questions, apportent un vrai complément au background.

 

Au début de la fin des temps

The Ringed City est une suite directe du premier DLC, et disons le tout net, si vous n’avez pas fait le premier, il vous manquera un pan de l’histoire. Son entrée « officielle » se trouve d’ailleurs placée après le boss de la précédente extension (même si vous pouvez également y parvenir à partir du Kiln de la première flamme). Le placement de ces accès devraient d’ailleurs vous donner un indice quant au niveau qu’il est recommandé d’avoir avant de vous jeter dans la mêlée et soyez convaincus que la fin s’atteindra au prix de quelques cris de rage.
Il semble rapidement évident que nous sommes face au gros morceaux des DLC, le plat résistance, renforçant cette idée que les deux contenus téléchargeables étaient une seule entité à la base, découpés pour des raisons commerciales. Alors que Ashes of Ariandel pouvait être intégralement complété en trois ou quatre heures, il faudra ce coup-ci compter sur plus d’une dizaine d’heures de jeu.
De la même façon que dans le DLC précédent, la plupart des sorts et des objets trouvés seront extrêmement puissants (mention spéciale pour les doubles espadons du chevalier enclavé), cependant, cette fois-ci, il vous faudra aller les chercher en suant sang et eau.
Si la première zone de l’extension est relativement impressionnante, c’est la cité enclavée qui vous en mettra réellement plein la vue, il s’agit de l’un des environnements les plus réussis de la saga, rien de moins.
Le level design est lui aussi bien plus travaillé que celui de Ashes of Ariandel, on se sent beaucoup moins engoncé et le sentiment de linéarité est nettement moins présent.
Les plus gros reproches que l’on pourrait faire à The Ringed City sont liés à une difficulté à laquelle la trilogie ne nous avait pas habitué jusque là. L’habituelle exigence est, à mon sens, un peu trop remplacée par un palier de difficulté brute, une trop grande abondance d’ennemis puissants. Déjà costauds pris individuellement, ils deviennent monstrueusement ardus à battre lorsqu’ils sont en groupe, chose qui arrive à peu près tout le temps. Vous ne rencontrerez que très peu de monstres faibles et il vous faudra sérieusement vous accrocher ou opter pour la course en avant. Malgré tout, la formule restant la même, il n’existe aucune situation insurmontable et vous finirez par naviguer tranquillement dans les nouvelles zones.
La seconde grosse critique concerne les passages secrets, bien moins évidents à trouver que dans les précédents titres. L’un d’eux nécessitera une solution ou un coup de chance phénoménal pour être découvert, et cela pour une récompense relativement peu intéressante (plus un easter egg qu’autre chose).
Sans rien dévoiler du scénario, je vous confirme que The Ringed City met bien un terme à la saga, apporte quelques réponses et quelques nouvelles questions, mais laisse un vrai sentiment de bout du voyage.

 

Le feu s’éteint, la légende reste

Durant six ans, la saga Dark Souls aura imposé son style à la scène vidéo-ludique, souvent imitée jamais égalée, elle aura marqué définitivement joueurs et créateurs. Ces deux DLC marquent donc la fin de ce voyage et peuvent réellement être pris comme un aboutissement, ne laissant transparaître quelque déviance marketing que dans leur découpage.
S’il sera facile de leur reprocher certaines errances, telles qu’une paresse du level design pour le premier et une difficulté un peu forcée pour le second, il n’en demeure pas moins qu’ils offrent une conclusion flamboyante à la série. La générosité de contenu, ,dont ils gratifient le joueur vaut à elle seule l’investissement. Que ce soit au niveau du bestiaire, des environnements intégralement renouvelés, des nouvelles mécaniques de jeu ou de l’intégration maîtrisée du PVP, tout est fait pour que vous ne regrettiez pas l’investissement. Je n’aurais d’ailleurs de cesse de répéter que les DLC ne peuvent être appréciés qu’ensemble et vous déconseille donc de n’en prendre qu’un (en fonction du contenu).
Indispensables pour les fans, fortement recommandés pour les autres, Ashes of Ariandel et The Ringed City se hissent sans problème au niveau de Artorias of the Abyss, l’extension mythique de Dark Souls.

Ominae

Points forts :

  • Une magnifique conclusion à la saga
  • Le contenu global ultra généreux
  • L’un des combats de boss les plus épiques de la série
  • Le nouveau bestiaire
  • Les nouveaux environnements
  • Des armes jouissives

Points faibles :

  • DLC vendus séparément
  • Certains boss peu inspirés
  • Level design du premier DLC paresseux
  • Dark souls, c’est terminé

La Note : 18/20

Développeur : From Software
Éditeur : Namco Bandai
Genre : action RPG
Date de sortie : 24 octobre 2016 (Ashes of Ariandel), 28 mars 2017 (The Ringed City)  
Support : PC, PS4, Xbox One
Configuration machine de test : i7-4790K, GeForce GTX970, 16GB RAM

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