Test : Chants of Sennaar (PS4)

Si vous avez une âme d’archéologue, mais aussi de littéraire, traducteur, linguiste, un peu détective et quelque peu aventurier, une âme de curieux en somme, il serait dommage de passer à côté de Chants of Sennaar. Ce jeu indépendant français, développé par Rundisc (des Toulousains) et édité par Focus Entertainment, vous plonge dans un monde totalement inconnu qui abrite bien des mystères.

De Babel à balbutier

Chants of Sennaar est déjà sorti depuis un petit moment, en fin d’année dernière, mais peu de gens en parlent, alors qu’il s’agit d’un jeu vraiment unique en son genre et prenant.
Tout commence alors que vous vous réveillez dans un endroit dont vous ne savez rien mais qui ressemble à un crypte (non, ce n’est pas Zelda: Breath of The Wild ou TotK) et, très vite, au bout de quelques pas, il va falloir essayer de comprendre l’univers qui vous entoure et notamment de décrypter (car on est dans une crypte haha) des sortes de hiéroglyphes. Et c’est bien là tout le cœur du jeu : déchiffrer une langue inconnue pour arriver à appréhender toute une civilisation et comprendre enfin les différents écrits ou même dialogues avec les autres personnages du jeu.
Ici pas de stress, pas de monstres (bien qu’il y en ait un plus tard en fin de compte), juste une progression, tranquille, avec malgré tout différentes phases de jeu afin de ne pas s’ennuyer.

On a parfois de l’infiltration, parfois il faudra être ingénieux et suivre quelqu’un ou se glisser dans la masse, ouvrir des portes, actionner des leviers, résoudre des énigmes, comprendre des situations pour mieux les appréhender, toujours dans le but de progresser et d’essayer de grimper en haut d’une tour (qui, bien sûr, est un clin d’œil à la mythique tour de Babel, personne n’est dupe).
De plus, beaucoup plus loin dans le jeu, on se surprend à trouver encore des nouveautés comme un mini tape-taupe ou une sorte de Flappy Bird d’un autre temps. On ne s’ennuie jamais.


Au premier abord, Chants of Sennaar est un jeu simple mais qui finalement cache une richesse insoupçonnée. Déchiffrer une langue n’est pas donné à tout le monde, après tout, et si parfois, surtout au début, les éléments sont d’une logique implacable, tels que “ouvrir/fermer”, les choses se compliquent de plus en plus par la suite, sans pour autant que cela devienne un casse-tête.

Et quelle sensation unique lorsque vous arrivez enfin à déchiffrer des mots, puis un texte et même à trouver un sens à une phrase ! On a l’impression d’avoir résolu le mystère de la pierre de Rosette et on se sent extrêmement intelligent. C’est grisant ! Bien sûr, parfois c’est la sensation inverse qui se produit, quand on bute 20 fois sur la même énigme à ne rien comprendre ou qu’on a l’impression de tourner en rond.

Lost in Translation

Si, au début, le joueur est parfois perplexe devant des signes qui ne veulent rien dire, rapidement son cerveau se met en marche dans le but de déchiffrer toutes les découvertes qu’il va faire. On commence même à dérouler une logique, une grammaire même, une complexité inattendue qui éveille nos sens.

Le personnage principal est muni d’un carnet et y notera chaque nouveau symbole, mais pourra également y ajouter des significations possibles, prendre des notes afin de ne pas se retrouver débordé, car il faudra également de la déduction et parfois un peu de chance pour tout révéler. Des dessins illustrant des mots ou des actions viendront confirmer le vocabulaire acquis.
Quel plaisir lorsque, notre carnet tout griffonné, on réussi enfin à comprendre la langue entière ! Et quelle surprise de voir qu’il ne s’agissait là que d’un début et que, plus on monte dans la tour, plus on découvre des civilisations totalement différentes avec, bien évidemment, chacune leur langue propre. Leur environnement et leur façon de vivre ne sont également pas les mêmes, ce qui permet au jeu de se renouveler et de ne pas être redondant.
Un nouvel étage, et c’est reparti !


Entre Mœbius et le Ruban de Möbius

Graphiquement, le jeu vous rappellera très probablement l’ambiance des BD franco-belges, notamment avec les bulles remplies de caractères inconnus prononcés par les personnages. L’environnement sonore est simple et efficace, à l’image du jeu, avec une petite musique encourageante lorsque vous résoudrez des énigmes, mais également des petits détails comme chaque peuple qui est apparenté à un chant d’oiseau différent, faisant probablement écho au titre “Chants of Sennaar”.

Vous voilà prêt à découvrir la langue des dévots, celle des guerriers qui s’approche des runes nordiques remplies d’ordres et de verbes, puis une écriture tout en rondeur, qui évoquera la douceur de calligraphie arabe, ainsi que bien d’autres.

Chants of Sennaar, d’apparence simple, est en réalité un jeu complexe, aussi diversifié que les différentes populations qui habitent la terre, mais il reste facile d’accès et apporte une foison de sentiments différents. C’est une aventure à part entière dans laquelle il faut s’immerger totalement et oublier tous ces repères, comme lors d’un bien singulier voyage.

Sironimo

Points forts :

– La joie indescriptible de déchiffrer une langue inconnue
– Une écriture intelligente
– La diversité des civilisations et tout ce que ça entraine
– Relative diversité de gameplay
– Concept très original

Points faibles :

– Quelques ralentissements ou bugs de caméra (pas vraiment dérangeants)
– Il faut être bien en face de l’escalier pour pouvoir le prendre (voir la vidéo haha)
– Semble austère au premier regard et va en décourager certains

Si une vidéo de let’s play est plus parlante pour vous, voici toute la découverte du jeu (replay du live Twitch) :

LA NOTE : 18/20

Éditeur : Focus Entertainment
Développeur :
Rundisc
Genre : Aventure, Réflexion
Support : PC, PS4, Switch et Xbox One
Date de sortie : 25 septembre 2023

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