Test : Blue Reflection: Second Light (PS4)

Blue Reflection est un J-RPG de Gust sorti en 2017 et qui raconte la vie d’un groupe de lycéennes. Entre Persona 4 et Sailor Moon, ce RPG atypique a su trouver son public grâce à sa direction artistique enchanteresse et son histoire qui oscille entre fantasy et tranche de vie. Il est donc logique de voir débarquer un nouveau jeu, Second Light, qui ne se contente pas de reprendre ce qui a bien fonctionné dans le premier. Par ici pour la suite.

Quelques jeunes filles dans une école isolée

Ao Hoshizaki est une lycéenne banale qui rêve de vivre une vie « spéciale ». Alors qu’elle part au lycée pour suivre des cours d’été, Ao fait tomber son téléphone. En le ramassant, la jeune fille s’aperçoit qu’une application inconnue a été téléchargée. Elle range son téléphone et, arrivée en classe, rencontre une jeune fille de son âge surprise de la voir. Ao s’aperçoit alors qu’elle a été transportée dans un autre monde et qu’elle doit maintenant vivre dans un lycée typiquement japonais coupé du reste du monde. Trois autres jeunes filles vivent également ici et ont la particularité d’avoir perdu la mémoire de leur vie d’avant. Seule Ao se souvient d’où elle vient. Ce groupe de lycéennes va alors chercher à comprendre ce qu’elles font là et tenter de retrouver leurs souvenirs, tout en dénichant un moyen de rentrer chez elles.

De l’amitié et de l’action

Blue Reflection: Second Light fait d’abord penser à Persona 5. En effet, on suit la vie des quatre demoiselles qui se contentent de chercher de la nourriture et papoter. Mais elles n’ont pas à se dénicher un travail et suivre des cours, puisqu’elles sont totalement seules sur une petite île. Pourtant, elles ont de l’eau, de l’électricité, du gaz et même du réseau à volonté ! Mais impossible d’accéder à internet ou de téléphoner à quelqu’un : elles peuvent seulement communiquer entre elles via une application inédite qui leur permet aussi de poser des questions à un bot ravi de répondre à tout ce qui concerne leur nouvelle vie.

Ce jeu contient donc beaucoup de séquences du style « tranche de vie » qui ont pour but d’approfondir les liens entre les lycéennes. Plus leur amitié grandit, et plus elles peuvent développer leurs compétences. Car ce monde étrange leur permet d’utiliser leurs sentiments comme source de pouvoir, ce qui est très utile en combat. En effet, si leur lycée est calme et les abrite, de nouvelles zones apparaissent sous certaines conditions. Dans ces dernières, de nombreux démons rôdent et doivent absolument être éliminés pour récupérer des ressources ou même des souvenirs. C’est là que Blue Reflection: Second Light fait fortement penser à Zanki Zero. Comme dans ce dernier, chaque zone semble centrée sur un personnage particulier et le donjon de cette zone permet, une fois terminé, de débloquer les souvenirs du personnage concerné. Mais bien entendu, de nombreux démons attendent les jeunes filles et surtout un boss à la fin du donjon. Il va donc falloir bien préparer son équipe ! Heureusement, on peut rentrer et sortir des zones à volonté afin de gagner de l’expérience et monter en niveau pour gagner en puissance ou simplement créer des objets. Il y a aussi des quêtes annexes à réaliser pour renforcer les liens entre les filles et gagner de nouvelles compétences. Mais surtout, il faut maîtriser un système de combat palpitant.

Domptez la puissance des Reflectors

Blue Reflection: Second Light est certes un action-RPG, mais pas en temps réel. Pendant les combats, il faut surveiller la barre d’action en bas à droite. Dès que le curseur passe sur un membre de l’équipe, on peut utiliser certains de ses pouvoirs. Si on n’a pas été assez rapide, pas de panique : le personnage concerné passe en mode automatique, donc son tour n’est pas perdu. Comme dans tout bon RPG qui se respecte, chaque attaque possède des attributs auxquels les ennemis seront plus ou moins sensibles. On retrouve donc le système de résistance/faiblesse classique auquel s’adjoint une jauge de puissance. Plus les combattantes utilisent leurs compétences et plus elles font grimper une jauge. Plus la jauge est élevée et plus les coups sont renforcés. Arrivées au stade 3, les demoiselles peuvent se transformer en « Reflector » : non contentes de changer d’apparence et de vêtements, elles deviennent aussi beaucoup plus puissantes ! Bien entendu, les adversaires peuvent tenter de faire baisser leur jauge pour les affaiblir : il faut donc veiller constamment à ce qui se passe et anticiper les mauvais coups.

Ce système de combat est assez dynamique et prenant, même s’il peut également rallonger la durée des combats, car si on n’effectue pas la bonne attaque au bon moment, on peut faire très peu de dégâts. On a aussi la possibilité d’attaquer le même ennemi afin de l’étourdir quelques instants, le temps d’éliminer les autres. Ce système de combat est original et oblige le joueur à prêter attention à tout : on est loin du modèle où il suffit de frapper sans relâche (et sans comprendre) pour vaincre les monstres !

Un J-RPG très féminin

La direction artistique est particulière et charmante : le jeu fait penser à un anime, avec des personnages très mangas, le tout enrobé de couleurs douces et pastels ou d’une atmosphère gothique dont les filles raffolent. La bande-son, magnifique, est également très douce : on est loin de la J-pop de Persona ! Côté ambiance, on est clairement dans une production de Gust et on louche du côté de la série Atelier. Pourtant, le public masculin n’est pas oublié : les demoiselles sont très mignonnes et sexy. Leur poses, à la fin des combats, démontrent que le jeu n’est pas uniquement destiné à un public féminin. On peut même changer leurs uniformes de lycéennes contre des tenues plus légères comme des maillots de bain.

Les thèmes abordés semblent d’abord adaptés aux filles : il est surtout question d’amitié. Mais pas de façon naïve. D’ailleurs, il n’y a aucun garçon donc on ne parle pas d’amour à l’eau de rose. Il est question de liens entre les personnes. Et plus on avance dans le jeu, plus l’histoire se développe : qui sont ces filles ? Pourquoi sont-elles là ? Viennent-elles toutes du même monde ? Veulent-elles réellement rentrer chez elles ? Les choses se compliquent, surtout que des événements étranges surviennent tandis que le mystère s’épaissit. L’histoire est très bien écrite et mise en scène. Le tout se suit agréablement. Les plus impatients ne sont pas oubliés, car on peut passer toutes les scènes. De plus, des thèmes plus adultes et profonds sont abordés, comme le questionnement sur ce que signifie être humain.

Un J-RPG d’action pour tous les amoureux du genre

Blue Reflection: Second Light est un J-RPG d’action qui reprend des éléments chers à Gust, comme l’amitié et les ambiances douces. Comme toutes les productuions Gust, il n’y a aucune pression : on prend le temps d’explorer, de créer des objets, de parler aux personnages… On n’est donc pas dans l’action intense, même si les combats nécessitent de rester attentif afin d’effectuer les bonnes actions au bon moment. Les filles sont à l’honneur, mais le jeu n’est pas uniquement réservé à un public féminin, bien au contraire. On apprécie grandement son histoire complexe et profonde, qui peut rivaliser sans problème avec Danganronpa, le sadisme en moins. Le système de combat est plein de bonnes idées, même s’il faut bien le maîtriser. Il y a des sauvegardes automatiques et manuelles, ce qui permet d’arrêter sa partie à tout moment. En revanche, il n’y a aucune version française : on a des voix japonaises et des sous-titres anglais uniquement.

Il n’est pas utile d’avoir joué à Blue Reflection pour se lancer dans Blue Reflection: Second Light. Il faut simplement aimer les J-RPG d’action et se laisser bercer par la bande-son, douce et apaisante, tout en suivant une histoire complexe et palpitante mêlant fantasy, philosophie et tranches de vie. Une excellente production de Gust digne des plus grands jeux.

Enguy

Points forts :

– Direction artistique superbe
– Musiques enchanteresses
– Système de combat dynamique et prenant
– Histoire mêlant tranches de vie et fantasy
– Un J-RPG atypique mais addictif

Points faibles :

– Pas de version française
– Système de combat qui peut allonger les affrontements si mal maîtrisé

LA NOTE : 17/20

Développeur / Éditeur : Gust / Koei Tecmo
Genre : action, RPG, tranche de vie
Supports : PC, PS4, Switch
Date de sortie : 9 novembre 2021

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