Test : Behind the Frame : les plus beaux paysages (PC)
Au milieu de tous ces triple A guerriers, ces titres qui cherchent à aller toujours plus loin dans le bruit et la fureur, le jeu de Silver Lining Studio est peut-être la bouffée d’oxygène dont nous avions besoin en ce moment.
Lorsque se lance Behind the Frame, l’inspiration Ghibli se fait immédiatement sentir ; une ambiance très Yonebayashi Hiromasa. Si cet hommage semble évident visuellement, l’histoire elle-même lorgne du côté du célèbre studio japonais et c’est un réel plaisir.
Colore le monde
Le jeu nous propose d’accompagner le quotidien d’une jeune peintre qui désire présenter ses créations dans une exposition new-yorkaise. Alors qu’elle travaille sur une toile, elle laisse son esprit vagabonder en observant le vieux monsieur de l’appartement d’en face, peintre lui aussi. Elle lui imagine une vie, essaie de le connaitre à travers cette petite fenêtre tout en avançant vers son propre objectif. Alors que semble s’installer une certaine routine, arrive une dose de fantastique et des évènements étranges qui semblent mélanger réel, rêve et souvenirs. Notre jeune artiste ne pourra terminer sa toile qu’au terme d’un voyage introspectif fait d’énigmes et de puzzles.
Colore mes veines
Behind the Frame se présente comme un point & click typé mobile, relativement classique et plutôt simple. Un peu à la façon des escape games, il vous faudra trouver quel élément va à quel endroit et repérer divers indices pour progresser dans les puzzles. Tout s’enchaine simplement, les mécaniques de jeu n’étant là que pour impliquer le joueur dans une histoire sans jamais chercher à le piéger. Nous sommes plus face à un visual novel qu’à un jeu d’aventure à proprement parler. D’ailleurs, l’accent est essentiellement mis sur les scénettes animées qui font avancer le récit et sont autant de petits bonbons sucrés parsemant la progression. L’originalité vient de l’utilisation de la peinture dans le gameplay, obligeant le joueur à reconstituer des tableaux (sans demander une grande précision, évidemment) et l’immerger dans l’histoire par l’intermédiaire du travail pictural.
En chair de poule, en bleu de ciel
L’aventure est courte, un peu plus d’une heure, mais elle offre une belle expérience. Il faut le voir comme une sorte de moyen métrage, une espèce de pause agréable et rafraichissante au milieu de la production vidéoludique actuelle. on se laisse porter par l’histoire et la musique, activant parfois ses méninges au détour d’un puzzle sans jamais buter longtemps sur une énigme. Si le parallèle avec les productions Ghibli est évident, le titre de Silver Lining Studio rappelle énormément The Lion’s Song et son exploration musicale. On retrouve cette idée d’un gameplay simple au service d’une histoire artistique, ainsi qu’une certaine forme de mélancolie.
Behind the Frame, c’est effectivement de beaux paysages, mais également un très doux voyage.
Ominae
Points forts :
- La direction artistique splendide
- Une histoire émouvante
- La mécanique de la peinture, simple mais originale
- La narration
Points faibles :
- Un peu court et sans rejouabilité
La note : 18/20
La note : 18/20
Développeur : Silver Lining Studio
Éditeur : Akupara Games
Genre : point & click, visual novel
Support : PC, Mac et mobiles
Date de sortie : 25 août 2021