Si la DS avait connu un boom spectaculaire, notamment en touchant de nouveaux publics, par les nombreuses sorties de jeux d’apprentissage pour les plus jeunes ou non, la 3DS et la 2DS n’avaient curieusement pas emboité le pas. Mais avec la rentrée, c’est un logiciel servant à faire découvrir l’anglais aux enfants qui fait son apparition : Apprenons l’anglais avec Biff, Chip et Kipper.

Lesson one

Afin de remettre Apprenons l’anglais avec Biff, Chip et Kipper dans son contexte, sachez que celui-ci est tiré de la série d’ouvrages ludo-pédagogiques Floppy’s Phonics: Sound and Letters d’Oxford University Press.

Les divers livres Oxford Reading Tree sont extrêmement réputés, car employés dans 80% des établissements scolaires primaires britanniques et disponibles dans plus de 138 pays.

Ceux-ci ayant même connu diverses adaptations, dont une télévisuelle. En France nous avons plutôt été habitués aux multiples versions de Victor, qui nous a appris l’anglais mais pas que.

Biff, Chip, Kipper, leur entourage et surtout celui qui s’en sort avec le nom le plus honorable : le toutou Floppy, vont eux plutôt se consacrer aux enfants, en l’occurrence aux 3-8 ans sur ce premier volume.

P.R.O.F.S.

Pour le moment, trois épisodes équivalant tous à 30 livres d’Oxford Reading Tree sont sortis simultanément, chacun s’adressant à une tranche d’âge différente et incluant plusieurs niveaux.

Celui sur lequel nous nous penchons ici disposant des niveaux 1, 1+ et 2, évidemment tous basés sur la Méthode Syllabique chère à cette franchise.

Le premier niveau demandera de reconnaitre les sons entendus, ceux-ci portant sur des environnements plus ou moins familiers de l’enfant, comme la ferme et donc ses animaux, le parc ou encore l’école.
On dénote ici la qualité sonore, essentielle s’il est besoin de le préciser.

Les niveaux suivants augmenteront le défi, puisqu’il faudra reproduire les sons (phonèmes).
Ce point du système d’apprentissage apporte sans le vouloir une particularité qui fera plaisir à tous les joueurs de la famille des consoles DS. Cette dernière ayant vu l’utilisation de son micro quasiment disparaitre et ce assez tôt. Alors que dès la première console, il était utilisable pour souffler, chanter ou encore parler dans Super Mario 64 DS, La Petite Sirène : L’Aventure Sous-Marine d’Ariel, Leçons de cuisine – Qu’allons-nous Manger Aujourd’hui ? et tant d’autres.

La qualité est à nouveau au rendez-vous et fort heureusement, le bambin, même s’il a huit ans il n’est et ne restera qu’un bambin, pourrait sinon rapidement en avoir assez.

Autre fonctionnalité finalement peu employée sur d’autres jeux ou alors de manière très cheap, l’écran tactile ! Idéal qui plus est pour l’enfant, cela facilitant l’interaction pour les plus jeunes et offrant un aspect ludique à toutes et tous.
La 3D n’est elle pas au rendez-vous et l’on devine pourquoi.

Mais ce n’est pas terminé, des messages pouvant nous être envoyés via Spotpass, mais surtout, Streetpass est également de la partie.
Il sera donc possible de comparer son évolution avec celle des enfants croisés, mais aussi les tampons obtenus en étudiant, d’y découvrir des messages…
De quoi organiser une véritable compétition, particulièrement entre copains et camarades. Quelque chose d’essentiel dans l’éducation, l’enfant devant apprendre au plus tôt qu’une seule règle prévaut dans ce monde : dominer en étant le numéro un par l’écrasement des autres !

New gen

Pour réussir à convaincre les enfants d’accepter de ne serait-ce qu’essayer un jeu éducatif, ce dernier se doit d’être attrayant visuellement, voire de leur parler dès le premier coup d’œil. Technique également utilisée pour les cahiers de vacances, où la seule solution pour qu’ils s’y mettent un peu, est de choisir celui de leur héros favori. Même si au final ils ne font que les exercices à base d’autocollants, oui les marmots ont du caractère et ne sont pas foncièrement motivés lorsque la maison devient également un lieu de travail.

Là-dessus, Apprenons l’anglais avec Biff, Chip et Kipper se loupe totalement avec sa jaquette. Un cliché digne de la publicité d’un photographe « amateur », avec la mère ou tutrice légale et la petite fille souriant de manière forcée comme si la vie de la planète en dépendait.
En plus de la faute de goût, la seule pour ce jeu, tentez de vendre le concept à votre marmaille. Celle-ci se sera enfuie avant même que vous n’ayez pu lui expliquer à quel point vous allez vous amuser tous les deux, comme ces deux personnes totalement naturelles sur la boite.

Sur ce même point, pourquoi une fille et une femme, caucasiennes qui plus est ? Le garçon doit aller jouer au football au lieu de s’instruire, tandis que l’éventuel papa ou tuteur bricole, voire passe du temps avec ses collègues au bar des sports ?
Et cela perdure sur les deux volumes suivants, puisque l’on y conserve les mêmes modèles. Mais les photos changent et sont d’ailleurs bien plus amusantes, car l’on peut s’apercevoir qu’il manque des dents à l’enfant… On cherche la rigolade là où on peut en trouver.

Il aurait été préférable de s’inspirer des pochettes nippones, où les Kipper no Eigo Kyoushitsu: Floppy’s Phonics proposent tout simplement des dessins du jeu, avec son titre en lettres pétaradantes. Un visuel bien plus funky, joli, attirant et balayant tout choix douteux, sauf si vous n’êtes pas adepte de la multiplication des couleurs fluorescentes.

Au sein même du jeu, les graphismes sonnent vieillots. Les enfants de nos jours sont de plus en plus habitués à des dessins bien plus chatoyants et énergiques et ce dès le plus jeune âge, voir l’inverse peut donc être synonyme de repoussement.
Néanmoins cela reste plaisant et rappellera même nos livres scolaires du lycée, car il est vrai que là-dessus, le logiciel ne dépareille finalement pas du système éducatif, sauf qu’au moins ici c’est plus vivant et interactif.

Apprenons l’anglais avec Biff, Chip et Kipper s’avère être un très bon outil, divertissant et non rébarbatif. Mais attention, celui-ci sera davantage une mise en bouche vers cette langue, qu’un apprentissage concret. On souhaite que cela donne l’envie à d’autres de s’engouffrer dans la voie des logiciels éducatifs, tout en conservant le souci de la qualité.

Inod

Points forts :
– En manque de (bons) logiciels éducatifs
– Consistant
– Variété des exercices
– Micro, Streetpass et Spotpass utilisés

Points faibles :
– Sa jaquette
– Dessins trop vieillots

La Note Gamingway : 15/20

Développeur : Nintendo
Editeur : Nintendo
Genres : Ludo-éducatif/Réflexion
Supports : 3DS/2DS
Date de sortie : 12 septembre 2014