Japan Expo 2023 : Les conditions de travail au Japon

Hiroshi Matsuyama, PDG de CyberConnect2, a profité de son passage à Japan Expo pour parler des conditions de travail au Japon, en particulier dans son entreprise. Si vous avez envie de partir travailler à l’étranger, voici la marche à suivre !

CyberConnect2 est une société de développeurs de jeux vidéo tels que .hack, Solatorobo, Fuga, les jeux Naruto, Demon Slayer: The Hinokami Chronicles, Dragon Ball Z: Kakarot et bien d’autres. Il y a environ 300 employés dans le studio, dont environ 50 étrangers.
Bien évidemment, il y a des Français parmi eux. C’étaient des fans qui venaient régulièrement à Japan Expo et maintenant, ils travaillent dans ce studio en tant que développeurs de jeux vidéo.
Il y a déjà eu des exemples de personnes voulant devenir créatrices de jeux vidéo et souhaitant vivre au Japon. Cette présentation a pour but d’expliquer comment on peut venir travailler au Japon et comment vivre là-bas en tant qu’étranger.
Cette conférence vous donnera peut-être envie de vous lancer, surtout qu’elle a quand même des airs de campagne de recrutement…

Avant de commencer, Hiroshi Matsuyama n’a pas pu s’empêcher de s’amuser un peu (photos ci-dessus). Ce n’est vraiment pas un PDG comme les autres, surtout pour le Japon, mais c’est pour ça qu’on l’aime ! On l’a aussi croisé en dédicace sur le salon.

À propos de CyberConnect2

C’est une société de développement de jeux vidéo créée il y a 26 ans à Fukuoka, au Japon. Actuellement, elle compte environ 300 employés et envisage, pour l’année prochaine au printemps, d’ouvrir un autre bureau à Osaka. CyberConnect2 a travaillé sur beaucoup de jeux depuis la PlayStation 1, aussi bien sur ses propres jeux vidéo que sur des titres à licence comme Naruto, Jojo’s Bizarre Adventure, Dragon Ball Z ou Demon Slayer. CyberConnect2 a distribué plus de 41 millions de jeux dans le monde entier.

L’environnement de travail

Pour le développement, tout le monde travaille dans la même grande salle en open space, ce qui facilite la communication entre les employés. Il y a trois bureaux (Tokyo, Fukuoka et Osaka), qui travaillent ensemble.
Comme le Japon est un grand pays producteur de manga, l’entreprise est abonnée à plus de 60 revues. Elle a aussi une vidéothèque de plus de 9 000 DVD et Blu-Ray, 5 000 manga et 2 100 jeux, tous à la disposition des employés.

Une journée typique de travail commence à 9h. La pause déjeuner est entre 13h et 14h, avec une nouvelle pause de 15 minutes à 16h. Après 18h, on peut quitter son travail une fois ses tâches terminées. L’ambiance est très bonne.
Selon le PDG : « Il y a beaucoup de jeunes, on privilégie la communication et la formation. Il y a énormément de séminaires et de formations internes, soit en japonais, soit en anglais. Il y a également beaucoup d’activités pour les employés : chacun peut créer son club ou rejoindre ceux déjà existants. Les employés s’amusent tous ensemble pendant les jours fériés. Parmi les activités organisées par la société, il y a des barbecues et des Hanami. »

Travailler et vivre à Fukuoka

Il y a de nombreux plats traditionnels savoureux à déguster à Fukuoka, où se situe le siège de CyberConnect2, et ils ne coûtent pas cher du tout ! Fukuoka est une ville du sud du Japon où il fait bon vivre. Elle compte 41 000 étrangers sur un total de 1 631 000 habitants. C’est une ville très attractive, desservie par l’aéroport de Fukuoka et le port de Hakata. Il y a de nombreuses conférences internationales grâce à cette richesse dans les transports, ce qui crée un milieu divers de réputation mondiale. La vie n’y est pas chère : c’est environ moitié moins cher qu’à Tokyo !

Le taux d’imposition est de 15% au Japon et les salariés bénéficient de jours de congés annuels, bien évidement, auxquels s’ajoutent les jours fériés. CyberConnect2 compte environ 15% d’employés étrangers de nationalités très diverses : Espagne, Canada, USA, Ukraine, Allemagne, France, Chine…

De la candidature à la relocation

Il faut d’abord postuler via le site web de l’entreprise. Il y a ensuite un entretien en ligne. Il faut alors compter environ deux mois pour avoir une réponse. Si vous êtes retenu, vous déménagerez et il faut deux semaines pour établir sa vie quotidienne là-bas, puis on commence une formation de 6 mois pour bien connaître les outils de travail du studio.

Les questions les plus fréquentes
  • Dois-je avoir un certain niveau de japonais pour postuler ?

Pas besoin du japonais pour postuler, car ceux qui ne parlent pas cette langue devront utiliser l’anglais. Si vous êtes embauché, nous vous aiderons dans l’apprentissage du japonais, car il y aura des documents de travail en japonais uniquement. On ne peut pas se contenter seulement de l’anglais, mais il y aura des cours de japonais et un réel soutien linguistique avec des interprètes.

  • Déménager dans un pays que je ne connais pas, penser aux procédures de visa, etc. Ça m’angoisse !

Pas d’inquiétude, il y a un soutien continu avant et après l’embauche concernant la demande de visa, le logement ou des discussions sur le quotidien au Japon.

  • Quels sont les avantages sociaux chez CyberConnect2 ?

Frais de transport payés, congés payés et assurance sociale. L’entreprise prend en charge 50% des frais pour les dépenses de santé (maladie ou blessure). Le site officiel détaille ces avantages dans des pages en anglais.

Informations complémentaires

Les offres d’emploi concernent uniquement la création de jeux vidéo. Il n’y a pas d’offre de juriste ou comptable ou autre. On ne recherche que des développeurs ! CyberConnect2 fait du développement sur console, donc il faut maîtriser le C/C++ ainsi que Unreal Engine 4. Les autres langages de programmation n’intéressent pas l’entreprise.
L’entreprise cherche aussi des gens connaissant bien Autodesk Maya pour le character design et précise que les animations se font plutôt à la main dans l’entreprise. Elle cherche énormément de développeurs pour les effets (FX Artists), donc même si vos compétences ne sont pas très pointues dans ce domaine, n’hésitez pas à postuler, on vous prendra peut-être. Il y a des offres pour un peu tous les types de postes dans le secteur du développement de jeux vidéo, mais que dans ce domaine. Inutile de demander un poste dans la comptabilité, le secrétariat, la traduction ou autre, ce n’est pas ce qui est proposé.

Hiroshi Matsuyama insiste sur le fait de d’abord finir ses études d’informatique dans son pays d’origine avant de postuler. Ils veulent des gens qui ont de grandes compétences et il sera aussi plus facile d’obtenir un visa avec un diplôme d’informatique (niveau bac+3 minimum).
Il faut bien avoir conscience aussi des différences entre la France et le Japon : si on va travailler là-bas, c’est uniquement pour le poste auquel on a postulé. Inutile de faire valoir d’autres compétences si ce n’est pas en rapport. Il faut aussi être rigoureux et expert dans son domaine, être prêt à travailler dur même si l’ambiance paraît détendue.

N’hésitez pas à lire l’ebook Digital Daydreams (Hiroshi Matsuyama) chez Amazon pour plus de détails sur le sujet. Bon courage et bonne chance à tous ceux qui vont postuler !

Vous pouvez voir l’intégralité de cette conférence en vidéo :

À la fin de la conférence, on pouvait même choisir des goodies ! Ce qu’on voulait, comme on voulait ! Il a tout mis en œuvre pour nous donner envie.
Sur la photo ci-dessous, trois cartes postales officielles .hack et Solatorobo ainsi qu’on gros badge Solatorobo, mais il y avait de tout et de toutes les tailles.

Un grand merci à Hiroshi Matsuyama et au personnel de Japan Expo !

Enguy

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