Game in Reims 2023 : rencontre avec Adeline Chetail
Il y avait plein d’invités renommés à la 6e édition de Game in Reims. Entre deux séances de dédicaces, nous avons eu la chance de discuter avec une comédienne française talentueuse et qui monte : Adeline Chetail. Par ici pour la suite !
C’est dans un petit salon privé, juste à côté de la vente aux enchères, que nous avons pu rencontrer Adeline Chetail, toute brune en ce moment. Une comédienne pétillante et douce, vraiment ravie de rencontrer son public, et que nous avons essayé de ne pas retenir trop longtemps, car elle devait repartir en dédicaces.
Gamingway (GW) : Bonjour Adeline, tu es apparemment de plus en plus populaire sur les salons !
Adeline Chetail (AC) : Bonjour. Apparemment, je suis invitée régulièrement et c’est un vrai plaisir pour moi. C’est tellement incroyable de rencontrer des personnes que j’ai pu marquer à différentes époques de leurs vies et pour différentes raisons aussi. J’essaie de trouver des points communs entre chacun et chacune. C’est parfois très émouvant.
GW : Là, tu enchaînes, rien que dans le domaine des jeux vidéo, les œuvres importantes. Comment cela s’est-il passé : hasard ? véritable envie ?
AC : J’ai commencé il y a plus de 30 ans. J’ai 37 ans aujourd’hui et j’ai commencé à l’âge de 7 ans et en effet, c’était un peu le hasard. J’ai commencé quand j’étais petite et j’ai toujours fait ça dans ma vie. J’ai eu la chance de ne pas me poser la question de savoir quoi faire plus tard dans la vie, quel métier. J’ai toujours baigné là-dedans et aimé ce que j’ai fait. J’en ai fait toute ma vie !
GW : En ce qui concerne les jeux vidéo, c’est venu par passion ou par hasard aussi ?
AC : Ce qu’il faut bien comprendre dans mon métier, c’est qu’il n’y a pas vraiment de choix de carrière. Nous, notre envie, c’est de faire du doublage, des voix, d’interpréter des rôles différents, de faire des personnages différents. On est appelé par des directeurs artistiques qui pensent à nous pour un rôle, et cela peut être sur n’importe quel média ou support. Je n’ai pas vraiment le choix de dire « Oui, j’ai envie de faire ça » ou « Non, je n’ai pas envie ». Le jeu vidéo est arrivé tout naturellement dans ma vie et j’ai beaucoup aimé en faire. On a pensé à moi pour certains rôles, et heureusement, car ce sont les plus beaux rôles de ma carrière. Selon les personnes, les œuvres vont être très différentes : pour certains ce sera Zelda, pour d’autres Ellie (The Last of Us), pour d’entre encore High School Musical… Chacun a son propre classement.
GW : Ces rôles t’ont-ils aidée dans ta carrière ou, au contraire, un peu freinée ?
AC : J’avais peur d’être enfermée dans un certain style si je faisais un rôle trop connu ou entendu, mais pour l’instant ce n’est pas le cas. Je continue de faire des choses très différentes, donc il n’y a pas eu de pénalité.
GW : Tu as eu des rôles très différents. Existe-t-il encore des domaines que tu voudrais explorer ?
AC : Franchement, j’ai tellement de rôles différents et variés que je n’ai pas de réclamation à faire. En revanche, je fais assez peu de cinéma et cela manque vraiment à mon tableau de chasse, donc j’aimerais beaucoup faire plus de cinéma.
GW : Un rôle en particulier ?
AC : Une adaptation de Zelda, par exemple ? (petite plaisanterie). Non, ce qui m’intéresse, c’est de jouer des rôles, donc je n’ai pas d’envie spécifique. Je ne me dis pas que j’ai envie de faire telle ou telle chose. J’ai envie d’être surprise et je suis surprise tout au long de ma vie. On m’appelle le matin et je découvre sur place qui je suis, quel personnage je vais faire et c’est ça qui peut être déstabilisant, mais en même temps très challengeant.
GW : T’es-t-il déjà arrivé de faire un doublage et de découvrir ensuite que c’était un rôle très important ?
AC : Des tas de fois. On ne nous dit pas, ou très rarement, pour quel rôle on va travailler ni même que ce sera un gros succès. Par exemple, pour The Last of Us, personne ne savait que cela allait marquer des générations, alors que pour Zelda, on pouvait s’en douter. Cela ne change rien pour moi : j’aborde tous mes rôles de la même manière, que ce soit destiné à être connu ou non.
GW : On parle d’une adaptation live de Zelda. Serais-tu intéressée de continuer à doubler la princesse ?
AC : Oui, bien sûr, évidemment. J’aimerais beaucoup participer à ce projet, si j’ai la chance de faire les casting pour le rôle de Zelda. J’en serais très honorée et très heureuse. Si, en plus, j’ai la chance de le remporter, ce serait super. Mais ce rôle ne m’appartient pas. On peut avoir des choix artistiques totalement différents et décider de ne pas m’appeler du tout. Ce n’est pas grave, c’est comme ça. Pour la série The Last of Us, je n’ai pas été contactée et je n’avais pas particulièrement envie de l’être. Cela dépend des projets. The Last of Us, c’est très spécifique. J’ai passé de nombreuses années sur ce jeu : le premier est sorti en 2013 et le deuxième en 2019. J’ai amené ce personnage à quelque chose de différent. La série reprenait depuis le départ avec d’autres acteurs et donc une autre interprétation. Je n’avais donc pas forcément envie de refaire le même rôle. Pour Zelda, cela dépend de comment c’est fait et à quel point c’est adapté par rapport à, peut-être, Breath of the Wild, et on verra. Je n’ai pas décrété si je dois le faire. Cela ne m’appartient pas.
GW : As-tu eu des rôles difficiles ?
AC : Il y a toujours des rôles difficiles. Le personnage de Jinx/Arcane (League of Legends) a été particulièrement compliqué. Parmi les personnages que j’ai moins aimés faire, il y avait celui des Feux de l’Amour (Colleen Carlton) où vraiment j’étais très peu nourrie artistiquement et c’était plus difficile pour moi.
GW : Tu n’as pas eu de rôles qui t’ont marquée au point d’en faire des cauchemars ?
AC : Il y a eu des rôles marquants, comme, encore une fois, The Last of Us, mais pas au point de me traumatiser. Il y en a qui m’ont marquée positivement.
GW : Tu as participé à de nombreux et beaux projets souvent connus mais, au final, on ne te connaît pas trop. Préfères-tu rester discrète ?
AC : C’est quelque chose qui a beaucoup évolué, la visibilité des comédiens et comédiennes de doublage. J’en suis très heureuse. Cela me fait plaisir de parler de mon métier. C’est une passion. Mais ce n’est pas un but en soi, pour moi, d’être reconnue et d’avoir des fans, mais c’est vraiment un grand bonheur de rencontrer son public et d’avoir des retours sur son travail, donc j’en profite vraiment aujourd’hui. Cela a vraiment changé puisqu’on peut me reconnaître, même physiquement, quand je suis dans la rue, alors qu’il y a quelques années ce n’était pas le cas. J’ai toujours énormément de plaisir à discuter avec des gens qui ne connaissent pas forcément ce que je fais et de voir que, finalement, ils me connaissent déjà. Je rentre dans une pièce et je sais que tout le monde m’a déjà entendue mais personne ne me connaît. C’est un réel plaisir.
Un grand merci à Adeline pour m’avoir accordé un peu de son temps, entre deux séances de dédicaces bien remplies, et aux organisateurs de Game in Reims pour cette rencontre merveilleuse et leur accueil vraiment super !
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En bonus, voici l’intégralité de l’interview en vidéo :