Dossier : Les deux roues dans le jeu vidéo
Après les arrivées sur le bitume encore brûlant de Ride et Moto GP15, il fallait que l’on se penche tôt ou tard sur les bicycles dans le jeu vidéo, mais attention, pas seulement des motos. J’ai bien songé à organiser une conférence avec comme invité musical Jonathan Deux Roues L’eau, mais nous n’avions pas le budget. Alors en attendant notre version premium, voici un article traitant de quelques logiciels tournant bien rond.
Le Super Jeu de Biker dont Vous Pouvez Choisir le Nom
J’avais eu l’occasion d’évoquer ce projet durant sa campagne de financement participatif, qu’il avait par ailleurs brillamment conclue. Mais il y a quelques semaines l’un de ses développeurs, Benjamin Levy, est malheureusement disparu. Ce jeu de course de motos au parfum arcade et à l’ambiance rock/trash devrait néanmoins pouvoir sortir, ce qui s’avèrerait un bel hommage en l’honneur de Benjamin.
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Paperboy (NES)
Les plus anciens auront peut-être pu s’y essayer via une borne, mais c’est sur NES que Paperboy a gagné une popularité faisant de lui un jeu culte. Au-delà de son aspect ludique, celui-ci parlait à une génération qui avait l’habitude de voir de jeunes distributeurs de journaux à bicyclette dans des films américains des années 80.
Ambiance impossible à récréer aujourd’hui, vous imaginez un(e) adolescent(e) sur son vélo en train de balancer des tablettes numériques avec le nouveau numéro de votre quotidien favori disponible sur son application ? Car oui, voici la vie d’un paperboy, ce jeune plein d’entrain qui jette avec vigueur et précision le bon journal dans la bonne boite aux lettres et qui, pour ennuyer les non-abonnés, explose leur carreau en y envoyant un journal. Probablement agrémenté d’une pierre, car briser une vitre de cette manière n’est vraiment pas donnée à tous les ados. Mais pour davantage de défi, de nombreux obstacles, ainsi que les fameux toutous courant après le livreur, jalonneront votre route. Avec sa vue isométrique, on y ressent un côté shooter considérablement renouvelé et tranchant avec la multitude de SHMUP de l’époque et restant tout aussi original à ce jour. Les softs de distribution n’ayant pas le vent en poupe, hormis ceux de paquets renfermant des produits illicites.
Notons que l’on peut voir un petit paperboy dans le film Pixels en ce moment au cinéma.
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Dave Mirra Freestyle BMX (PS1)
La grande époque des jeux de sports dits extrêmes ! Lancée par Tony Hawk’s Skateboarding, celle-ci a duré de la PlayStation à la PS2, avant de s’essouffler en grande partie par un trop plein de sorties évoluant dans cette catégorie. Le seul ayant continué à faire quelques apparitions étant justement ce fameux Antoine Faucon, mais la recette s’est étiolée, bien qu’enfin un nouvel épisode soit prévu. Mais regardons plutôt ce que Dave Mirra proposait. Il faut bien l’avouer, le gameplay rappelle instantanément celui du sk8ter boi. Sur une planche à rouletter ou sur un vélo pour jeune casse-cou, il n’y a pas à tortiller : on ressent les mêmes choses. On réalise nos tricks pour remporter des points, récupère des objets, se casse la figure sur une rampe dans un jardin… Tout est là mais surtout, comme dit précédemment, on retrouve des sensations identiques dans un jeu où simplement le véhicule n’est pas le même, ce qui déçoit forcément. Cela faisant penser à un système de base, que l’on clonerait avec divers habillages. Comme si tous les logiciels de baston possédaient le même système et que seuls les personnages changeaient. Dave Mirra Freestyle BMX s’avère donc un bon divertissement, mais à ne pas enchainer avec ses jumeaux, bien qu’ils ne soient pas sur vélo.
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Biker Mice From Mars (DS)
Tiré du dessin animé éponyme découvert sur France 2 lors des touts débuts de la chaine, BMFM, aucun rapport avec un médium d’information en continu ni un fameux stagiaire, possède ce symbole que de nombreuses personnes apprécient arguer : « les adaptions en jeu vidéo c’est nul ». Pourtant la base est excellente : nous sommes des souris et pilotons des motos, nous n’avions pas vu mieux depuis des tortues sur des skates. Malheureusement, comme beaucoup de jeux avec ces fameuses tortues d’ailleurs, tout est mal calibré. On a même quasiment du mal à comprendre ce qu’il faut faire, alors qu’il s’agit juste d’y aller à fond les manettes au guidon de sa grosse cylindrée. Le problème c’est que l’on se casse la figure trop fréquemment pour cause de maniabilité déplorable. Les graphismes ne rattrapent rien, pourtant nous pouvions au moins espérer quelque chose nous replongeant dans cette série.
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Motorbike (PS3)
Depuis quelques années, une tendance se dégage sur les jeux d’acrobaties au guidon d’une moto. Parmi ceux-ci on retrouve Motorbike, dont vous pouvez lire ma critique ici. A l’instar des autres softs du type, on se retrouve avec une vue latérale, voire en 2.5D en train d’essayer d’atteindre l’arrivée au plus vite, tout en faisant face à de nombreux obstacles tous plus retords les uns que les autres et même bien souvent à des pièges carrément dangereux pour la santé. Le moteur physique de grande qualité permet un calibrage précis dans leur approche et l’éditeur de niveaux délivre lui tout bonnement une rejouabilité infinie.
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Singe Facteur (PC)
Bonus de l’album du duo nantais Andréas & Nicolas, Singe Facteur démontre clairement qu’une machine à voyager dans le temps existe et qu’Atari la possédait. Assumons en dévoilant leur machination, celle qui lors de l’un de leurs voyages dans le temps leur a permis de découvrir Singe Facteur et de librement s’en inspirer lors de leur retour à leur époque afin de développer Paperboy.
Mais revenons à nos ouistitis. Singe Facteur est donc un jeu développé par Zoglu, que j’ai eu l’occasion d’interviewer ici car j’ai également voyagé dans le temps et savais donc que je sortirai ce dossier en ce moment-même, j’ai alors décidé de me donner un coup de pouce.
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Moto Racer 2 (PS1)
Celui-ci mais également son prédécesseur dans la série, à savoir Moto Racer, ont su marquer toute une génération. Mêlant moto de courses sur asphalte et motocross, cette alternance s’avérait être sa grande force. Les sensations étaient différentes et l’on s’éclatait avec son style arcade nous laissant y aller à fond, sans non plus partir dans quelque chose de foufou, pas de peaux de bananes par exemple. Ce fut également la grande époque des pistes miroir : on les a terminées dans un sens, on nous les donne dans l’autre.
On regrette que la licence se soit stoppée depuis si longtemps alors qu’elle fut si forte, cependant bonne nouvelle : Moto Racer 4 est prévu pour 2016.
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Bike Rider DX2: Galaxy (3DS)
Le plus récent des logiciels de ce dossier, Bike Rider DX2: Galaxy, affiche une doublette de modes basés sur le runner. Le premier proposant des courses plus ou moins longues, où notre personnage à bicyclette avancera tout seul. Toutefois, les pièges et autres dénivelés vaudront un game over direct s’ils ne sont pas évités ou appréhendés comme il se doit. Divers pouvoirs permettent de les aborder, tandis que l’aspect scoring sera aussi au rendez-vous car il faudra récolter un nombre suffisant de pièces afin de passer au niveau supérieur.
L’autre manière de jouer délivre elle un runner sans fin, avec des parcours changeant constamment.
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Rushdown (PS1)
Légère incartade avec Rushdown qui ne propose pas que du deux roues, mais aussi du snow et de naviguer sur les flots, car en plus du VTT sont proposés du surf des neiges et du kayak. Comme pour les deux autres disciplines, le mountain bike s’étale sur cinq courses qu’il faudra débloquer au fur et à mesure. On cherchera également à battre continuellement nos records, le scoring intéressait encore à l’époque et l’on avait plaisir à relever le défi de par la qualité du gameplay. Les parcours se situant au sein d’univers assez différents, leur difficulté évolue selon les passages. La durée de chacun est aussi un bon point, car ni trop longue, ni trop courte. Ce qui est un problème pour les jeux de vélo, où les longues distances connues dans la réalité sont peu adaptables dans une simulation.
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BMX XXX (PS2)
Sans nul doute le meilleur jeu de tous les temps, voilà, le mot est lâché. On y retrouve du vélo et des lieux associatifs pour les jeunes, que demander de plus ? D’un côté avec votre deux roues vous devrez réaliser des figures et toute sorte de tâches afin de remporter de l’argent, de la maille, de la caillasse. Pourquoi ? Et bien comme dans la vraie vie : pour aller au club de strip-tease ! Alors que les gamers se demandent parfois quel est le but pour avancer dans un jeu : une jolie cinématique dans un RPG, un artwork à regarder, son sportif favori à débloquer… Mais dans la majorité des cas cela est bien plus flou et finalement on se dit que l’on perd son temps, on arrête donc de jouer et l’on se dirige vers une activité concrète.
BMX XXX a lui su répondre à cette interrogation et à ce manque dans le monde du jeu vidéo, car votre succès vous permettra d’admirer des vidéos, des films d’auteurs amateurs en l’occurrence. Celles-ci se méritent mais comme il s’agit d’un soft, enfin pas si soft, de la bonne époque, des codes de triche existent et offrent un accès direct à ces chefs-d’œuvre du 7ème art. Il faut le dire, BMX XXX est un jeu qui ne vous laissera pas sur la béquille.
Inod