Test : Sonic Team Racing (Switch)

Dans le petit monde des jeux de course à mascotte, il y a un roi que de nombreux rivaux tentent de détrôner régulièrement. C’est un peu comme une bonne saison de Games of Thrones (c’est-à-dire pas la dernière), il y a toujours du suspense, car chaque prétendant a au moins un argument de poids.
Pour prendre la place du despote, certains se pointent donc avec des hydroglisseurs, d’autres avec un mode solo fourni, tandis que l’outsider du jour a comme principal atour… Sonic au volant d’une voiture tunée. Ah oui, il se pointe aussi un aspect coopératif assez poussé, mais avouez que c’est moins funky que « Sonic au volant d’une voiture tunée ».

Gotta drive fast

Ce n’est pas la première fois que la mascotte de Sega nous dévoile son goût pour la conduite sportive. En 1994, il tentait déjà un dérapage risqué dans Sonic Drift. Plus récemment, on pouvait le retrouver en pole position dans Sonic All-Stars Racing et sa suite, Sonic All-Stars Racing Transformed.

Tous deux développés par Sumo Digital, ces deux derniers titres sont en quelque sorte les « grands frères » de Sonic Team Racing et les vétérans se retrouveront en terrain connu. Mais, différence majeure : S.T.R n’accueille pas les autres représentants de SEGA. Pas de Ryo Hazuki, ni de Ulala donc, mais à la place, un roster assez maigre constitué de plusieurs alliés et ennemis que le héros a rencontrés au cours de ses dernières aventures en 3D. Pour incarner Ryo, il faudra donc attendre le très prometteur *tousse* Shenmue 3.

Au total, le jeu propose d’incarner 15 personnages répartis en 5 équipes, parmi lesquelles on peut retrouver l’habituelle Team Sonic (Sonic, Tails, Knuckles), la ténébreuse Team Dark (Shadow, Rouge, Omega E-123) ou encore la maléfique Team Eggman (Eggman, Metal Sonic, Zavok)…
La petite particularité de ces équipes, c’est qu’elles proposent chacune trois archétypes de pilotes, chaque pilote disposant de capacités spéciales. Bon, dit comme ça, ça paraît super compliqué, mais en vrai c’est plutôt intéressant. Moins que Sonic en mode Pimp My Ride, mais bon… lisez plutôt la suite et vous verrez.

Sonic Team presents

Attention, gros gros spoil : Sonic est un pilote de type « Vitesse ». Comme tous les personnages de ce type, il peut, après un dérapage, projeter une onde de choc capable de détruire des projectiles. Tails, quant à lui, est un pilote « Technique », ce qui signifie que son véhicule est capable de circuler sur toutes les surfaces sans perdre de vitesse. Enfin, Knuckles, de type « Puissance », peut détruire certains obstacles rien qu’en fonçant dessus.
Chaque partenaire dispose ainsi d’atouts qu’il convient d’exploiter pour mener un maximum de partenaires à la tête du classement. Mais l’aspect coop de Sonic Team Racing ne s’arrête pas là, le jeu proposant diverses techniques permettant d’accélérer le flow de la course.

Parmi celles-ci, on compte notamment le Turbozaz, qui consiste à frôler un allié en perte de vitesse pour lui conférer un boost. Il y a aussi le rétroturbo, un autre boost qui se charge en restant dans le sillage d’un coéquipier (ledit sillage laissant une marque de couleur sur le sol).
Enfin, il est possible de filer un petit coup de pouce à ses alliés en leur donnant des objets. Ce projectile ne vous est d’aucune utilité ? Donnez-le à quelqu’un qui traîne la patte et faites-lui grappiller quelques places.

Toutes ces actions d’équipe font monter une barre, qui, une fois remplie, débloque le Superturbo : une super technique ultime au nom, pour le coup, super auto-explicatif.

Bref, vous l’aurez compris, Sonic Team Racing encourage l’entraide et permet, en théorie, des courses dynamiques, tactiques et pleines de fun. Enfin, on imagine que c’est le cas sur PS4, Xbox One et Windows, puisque sur Switch, le framerate est divisé par deux. La sensation de vitesse aussi.

Mascotte Summers (get it?)

Si nous ne sommes pas du tout convaincus par l’aspect technique de la version Switch, cela ne veut pas dire que le jeu est à éviter. Sonic Team Racing a sa propre identité et ses quelques mécaniques originales, couplées à quelques musiques dignes d’un bon Sonic (c’est-à-dire pas celui de 2006), lui confèrent un feeling assez unique.
De plus, le contenu est pour le moins massif, avec un mode solo bourré de challenges variés et des tonnes de pièces d’équipement à collectionner pour customizer son engin.

S’il reste, dans l’absolu, très proche du roi du genre, il propose assez de fraîcheur pour ne pas être mis dans la catégorie des « Clones de Mario Kart sans saveur ». Mais… tout cela ne fait pas de S.T.R. un incontournable pour autant.
L’ingrédient du succès de Mario Kart, c’est qu’il parle à tout le monde ou presque. Sortez-le au détour d’une soirée et il divertira à coup sûr profanes et initiés. Proposez Sonic Team Racing à la place et… vous risquez de rencontrer un succès un peu plus confidentiel.

Difficile, en effet, d’être ébahi devant le jeu si l’on est pas particulièrement attaché à l’univers de Sonic. Difficile, aussi, d’expliquer en moins de 30 secondes le principe d’un Turbozaz ou la signification de chaque symbole au cours d’un apéro dînatoire bruyant.
Oui, nos mises en situation impliquent souvent des évènements sociaux où se croisent nourriture, personnes et boissons, mais c’est dans ces instants de vie que se déroulent les meilleurs grands prix improvisés. Vous le savez aussi. Ne mentez pas.

En définitive, Sonic Team Racing est une alternative sympathique, un jeu qui redouble d’efforts pour se démarquer, mais qui manque d’une touche de magie et peut-être de finition pour nous charmer entièrement. À l’heure où le grand public fait montre d’un enthousiasme croissant envers les univers étendus, on regrette aussi ce choix étrange de limiter le roster à l’entourage de Sonic. Ou ce système d’équipe parfois bizarre, qui peut conduire à une défaite, alors que vous êtes arrivé en première place (mais que vos partenaires sont bons derniers).

Le roi du genre reste donc sur son trône. Pour combien de temps encore ? Nul ne le sait… mais la rumeur court qu’un certain Crash effectue ses derniers tests techniques en vue d’un démarrage turbo d’ici une poignée de jours…

Ramanak

Points forts :
– L’aspect coop original
– La bande-son
– Le contenu Fourni

Points faibles :
– 30 FPS sur Switch (favorisez les autres versions)
– Les voix et répliques horripilantes
– Le système de lootbox pour obtenir des pièces d’équipement

La note de Gamingway : 14/20

Développeur / Éditeur : Sumo Digital / SEGA
Genre : Course
Supports : Nintendo Switch / PS4 / Xbox / PC
Date de sortie : 21 mai 2019

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