Test : Shin Megami Tensei IV Apocalypse (3DS)
En 2014, les joueurs pouvaient mettre la main sur Shin Megami Tensei IV, dont la fin n’en était pas vraiment une. Deux ans plus tard, c’est à Shin Megami Tensei IV Apocalypse de finir le travail pour savoir qui des hommes ou des démons va l’emporter. Les joueurs vont-ils suivre ? La réponse dans quelques instants.
Une vraie belle suite
Alors que la tendance, dans les jeux vidéo, est aux versions remaniées ou améliorées, il faut bien préciser que Shin Megami Tensei IV Apocalypse est la suite directe de Shin Megami Tensei IV. Ce n’est en aucun cas une version remasterisée ou « enhanced » ou autre, reprenant le jeu de base agrémenté de quelques bonus. Non, rien de tout cela ici. Il s’agit bien de la suite directe du jeu de 2014, dont l’action se situe quelques années après, mais toujours dans la même zone géographique. Plusieurs personnages de Shin Megami Tensei IV font d’ailleurs leur retour sans être forcément jouables. Néanmoins, il n’est pas nécessaire d’avoir terminé Shin Megami Tensei IV pour commencer Shin Megami Tensei IV Apocalypse, car les développeurs ont pensé à intégrer de nombreux rappels des événements passés, ainsi qu’un menu « notes » bien pratique, regroupant toutes les informations nécessaires sur les personnages, les lieux et les institutions abordés dans le jeu. C’est aussi pratique qu’utile pour bien suivre l’histoire.
Anges VS Démons
Après les événements relatés dans Shin Megami Tensei IV, Flynn est devenu une sorte de sauveur de Tokyo, emprisonnée 25 ans plus tôt sous un dôme de pierre qui a protégé la ville d’un bombardement nucléaire. En même temps, la population a été piégée au milieu d’une horde de démons et fait tout pour survivre sans voir la lumière du soleil. Toujours accompagné d’Isabeau, Flynn continue sa lutte contre les démons et fait rêver les jeunes cadets de la « Hunter Association ». Le jeu commence d’ailleurs avec Nanashi et Asashi, un garçon et une fille de 15 ans, qui apprennent le dur métier de « Hunter » sous la tutelle de deux braves gars qui vont rapidement se faire exterminer par une horde de démons envoyée par Lucifer. L’âme de Nanashi erre alors dans un endroit étrange où elle croise le seigneur Dagda qui lui propose un pacte : si Nanashi accepte de devenir son « Godslayer », alors il sera renvoyé sur Terre avec le pouvoir de sauver l’humanité. Nanashi accepte le marché et revient juste à temps pour sauver Asashi. Commence alors une aventure assez sombre dans laquelle Nanashi et Asashi vont tout faire pour permettre à l’humanité de survivre, alors qu’une guerre entre Anges et Démons est sur le point d’éclater.
Le jeu des références
Shin Megami Tensei IV Apocalypse reprend une énorme partie du gameplay de Shin Megami Tensei IV. Il ne faut donc pas s’étonner de retrouver de nombreux lieux à l’identique et ceux qui ont joué à l’opus précédent vont vite retrouver leurs marques. Le jeu s’effectue toujours au tour par tour et oblige le joueur à se lier d’amitié avec les démons qu’il croise pour les intégrer dans son équipe, afin de les faire combattre à ses côtés. Le système de fusion des démons est toujours présent, tout comme les nombreuses applications smartphone qui permettent de renforcer l’équipe. Le jeu inclut des références aux personnages et événements de Shin Megami Tensei IV et puise également dans les différentes mythologies pour créer un univers sombre et plus mature qu’un J-RPG traditionnel : Odin, Lucifer, Merkabah, Krishna sont des noms connus de tous qui désignent ici des créatures puissantes, mais remises au goût des Japonais.
Enfin, le personnage de Navarre revient en tant que personnage jouable, mais sous une forme différente. En progressant dans l’histoire, peut-être pourra-t-on découvrir ce qui lui est arrivé.
Adieu les défauts d’antan
Shin Megami Tensei IV comportait plusieurs défauts ou maladresses qui ont plus ou moins exaspéré les joueurs. Heureusement, les développeurs ont tenu compte des critiques pour la suite et on ne va pas s’en plaindre. Tout d’abord, on rentre plus vite dans le vif du sujet et les premières heures de jeu ne sont plus aussi laborieuses qu’avant. Ensuite, l’ergonomie générale du jeu a été améliorée : carte digne de ce nom et utile, informations plus détaillées et précises sur les démons recrutés ou à recruter ainsi que sur les fusions, design des monstres améliorés et effets sonores plus agréables contribuent à améliorer énormément le jeu.
Au niveau des changements, on signalera que les personnages de soutien deviennent nettement plus utiles. Signe de fabrique de la série, le système de combat repose toujours sur l’exploitation des faiblesses des ennemis, afin de leur faire perdre le tour (le « turn press »), arme qui peut également se retourner contre le joueur. Néanmoins, le soft propose 3 niveaux de difficulté qui permettent aux novices comme aux experts de trouver un défi à leur mesure. Le but étant toujours de créer des personnages spécialisés dans certaines magies ou attaques et ayant le moins de faiblesses possibles pour venir à bout de tous les adversaires.
Les personnages de soutien interviennent à la fin de chacun des tours du joueur. Une jauge d’attaque spéciale se remplit même au fil du temps, permettant de déclencher automatiquement une série d’effets bénéfiques, ainsi qu’une attaque combinée dévastatrice qui peut rapidement renverser le cours d’un combat difficile. Le mode « skirmish », qui se déclenche quand on exploite les faiblesses d’un ennemi, permet maintenant de déclencher des effets supplémentaires si on utilise les attaques adéquates. Certains effets ne peuvent d’ailleurs maintenant plus se déclencher que dans ce mode, comme la mort subite de certains sorts.
Dans l’Apocalypse, tout n’est pas rose !
Si le jeu s’est grandement amélioré, certains points négatifs persistent. Le jeu est toujours en anglais (voix et textes) uniquement, les PNJ pourtant présents partout dans les « villes » et donjons sont totalement inutiles et leurs dialogues ne font pas avancer l’histoire. Les nouveaux joueurs seront un peu perdus face aux fusions des démons, même si ce n’est pas un gros problème en soi, mais on aurait bien aimé savoir plus précisément comment obtenir de puissants démons. L’ambiance plutôt sombre est renforcée par la quête obligeant à signaler les cadavres qu’on trouve. Si cela permet de gagner des points pour les applications, fouiller des corps nageant dans une marre de sang n’est pas une occupation idéale pour les plus jeunes. Si les graphismes sont légèrement améliorés, le rendu reste malgré tout grandement pixelisé avec un aliasing très fort.
Shin Megami Tensei confirme son statut de J-RPG mature
Shin Megami Tensei IV Apocalypse permet de reprendre là où Shin Megami Tensei IV s’arrêtait, afin d’en apprendre plus sur cet univers apocalyptique captivant. À travers les différents personnages utilisés comme des marionnettes par les démons, le joueur découvre une ambiance unique propre à la série, sombre et mature, sans forcément tomber dans le gore ou le glauque, même si on déconseille ce jeu aux plus jeunes. D’ailleurs, pour apprécier pleinement l’aventure, il faut un niveau d’anglais très correct. Pourtant, le jeu essaie d’élargir son public par une meilleure maîtrise de la difficulté : les trois modes présents, qu’on peut changer à tout moment, permettent d’adapter la difficulté à chaque joueur et clouent le bec des mauvaises langues qui voient en Shin Megami Tensei une série élitiste.
J-RPG à part entière, Shin Megami Tensei IV Apocalypse se démarque des autres jeux par une atmosphère apocalyptique à la fois captivante et effrayante, une histoire prenante, impliquant des anges et des démons dans un Neo Tokyo post-apocalyptique et par un gameplay riche, tirant partie de la passion des joueurs pour la collection de monstres (comme dans Pokémon) associée à un système de combat basé sur le buff/debuff, rendant les affrontements au tour par tour tactiques. Vous cherchez un J-RPG vraiment mature ? Ce jeu est fait pour vous ! En revanche on le déconseille aux plus jeunes en raison de certains thèmes abordés ou certaines scènes/actions peu adaptés à leur âge. Shin Megami Tensei IV Apocalypse est un grand J-RPG et l’un des meilleurs de la série. On pourra juste lui reprocher d’avoir un peu trop emprunté à son prédécesseur, donnant l’impression aux fans qu’il s’agit plus d’une version améliorée qu’une véritable suite.
Points forts :
– Ambiance apocalyptique bien retranscrite
– Ergonomie repensée
– Difficulté ajustable à tout moment
– Un tas de démons à collectionner
Points faibles :
– PNJ inutiles
– Beaucoup de pixels et d’aliasing
– S’inspire grandement de l’épisode précédent
– Voix et sous-titres anglais uniquement
LA NOTE : 16/20
LA NOTE : 16/20
Éditeur / Développeur : Deep Silver / ATLUS
Genre : J-RPG
Support : 3DS
Date de sortie : 2 décembre 2016