Test : Shantae and the Pirate’s Curse (Wii U – eShop)
Créé en 2002 par le studio américain WayForward Technologies, le demi-génie Shantae a déjà fait ses armes dans 2 jeux d’action/plateformes. Elle revient aujourd’hui sur Wii U et 3DS pour sa troisième aventure dans Shantae and the Pirate’s Curse.
Le voyage à bord du bateau pirate de Risky Boots en vaut-il la peine ? La réponse dans ce test de la version Wii U !
Shantae Cruise
L’histoire se situe après le jeu Shantae: Risky’s Revenge, alors que Shantae a perdu ses pouvoirs qui se sont scindés en 20 morceaux de magie noire et se sont dispersés un peu partout. C’est cette même magie noire que cherche à utiliser le terrible Pirate Master pour revenir du monde des morts et régner sans partage sur Sequin Land. Shantae est alors obligée de s’allier avec son ancienne ennemie, Risky, pour détruire les différentes sources du mal, récupérer les fragments de magie et mettre un terme aux plans du Pirate Master !
Vous voilà donc embarqué en tant que Shantae sur le bateau pirate de Risky, à parcourir les océans et à explorer l’ensemble les îles qui s’y trouvent. Sur chacune d’entre elles, au nombre de 5, la mécanique de jeu est la même, et plutôt classique : Shantae explore l’île à la recherche de l’antre du mal.
A l’intérieur l’attend un labyrinthe dans lequel elle trouvera une nouvelle pièce d’équipement, un boss, et une carte marine l’amenant à l’île suivante. Il vous faudra parcourir la totalité des 5 niveaux avant d’atteindre le boss final.
WayForward utilise ici tous les classiques du jeu de plateformes pour vous mettre des bâtons dans les roues, et force est de reconnaitre que, si une fois de plus l’originalité n’est pas de mise, le gamedesign est plutôt efficace. En effet, l’agilité est de rigueur, et certains passages acrobatiques demanderont patience et obstination pour être franchis. De plus, quelques phases de jeux spéciales -comme par exemple une qui consiste à échapper à la vigilance de gardes pour sortir d’un Palais sans avoir recours à la force- viennent rompre la monotonie du jeu.
Ayant perdu tous vos pouvoirs de génie, vous ne disposerez au début du jeu que d’un saut simple et de… vos cheveux pour venir à bout des nombreux ennemis. Utilisés comme un fouet, ces derniers se révèleront être une arme redoutable ! Au fur et à mesure que vous progressez dans le jeu, vous acquerrez tout un attirail de pirate augmentant ainsi vos mouvements et votre puissance. Vous pourrez par exemple planer dans les airs à l’aide d’un chapeau, ou effectuer des doubles et triples sauts en utilisant un canon.
On vous mène en bateau ?
Mais la progression dans le jeu n’est heureusement pas aussi linéaire qu’il n’y paraît ! Les différents niveaux regorgent de passages secrets et d’objets cachés, parfois inaccessibles lors de votre première visite et qui ne le seront plus une fois certaines capacités de Shantae débloquées. Ainsi, entre deux donjons, il faudra souvent revenir sur vos pas pour explorer plus en profondeur une des îles et récupérer un objet clé indispensable pour poursuivre l’aventure. Les différents habitants des îles que vous croiserez lors de vos voyages vous donneront des indices sur les lieux où concentrer vos recherches, prenez donc le temps d’écouter ce qu’ils ont à dire pour vous éviter de trop longues tergiversations !
Il faudra aussi faire attention à deux types d’objets en particulier que vous pourrez trouver lors de l’exploration des niveaux : les fragments de magie noire et les calamar-cœurs.
Les premiers n’ont pas d’incidences sur le gameplay pendant la partie, mais permettent de débloquer la « vraie » fin du jeu si vous les récoltez tous avant d’affronter le boss final.
Les seconds se révèleront beaucoup plus utiles en cours de jeu car pour 4 calamar-cœurs trouvés, vous aurez la possibilité d’augmenter votre jauge de vie d’un cœur (à la manière d’un Zelda, en effet). Très pratique pour ne pas se ruiner en potions dans les derniers niveaux ! Car, comme toute bonne apprentie pirate qu’elle est, Shantae récoltera au fil de ses aventures et des monstres qu’elle élimine des trésors sous la forme de rubis ou joyaux. Une fois sa bourse bien remplie elle pourra rendre visite au marchand du village pour y trouver différentes aides de jeu, comme des potions, des armes secondaires, ou d’autres objets spéciaux permettant d’améliorer ses capacités.
Cette dimension RPG du jeu donne clairement un petit plus, bien que celle-ci ne soit que très peu développée : l’argent est présent abondamment, il n’y a donc pas vraiment besoin de gérer ses achats. De plus, et c’est bien là son principal défaut, la faible difficulté globale du jeu ne poussera pas à profiter de toutes les évolutions disponibles.
Pour finir l’aventure, compter entre 7h et 9h selon votre envie de récupérer ou non les objets cachés. Pour tous les amateurs de speedrun, lorsque vous aurez terminé une première fois l’aventure, le « Pirate mode » s’ouvrira. Celui-ci propose exactement la même aventure, mais Shantae la débute directement avec tous les objets. A vous alors d’optimiser au maximum votre temps de jeux pour débloquer les fonds d’écrans bonus !
Des commandes au poil, des héroïnes à poil…
Sur tous les aspects, la réalisation de Shantae and the Pirate’s Curse est difficilement critiquable. Le contrôle de Shantae est un véritable plaisir : les commandes sont précises et le demi-génie répond sans difficultés à toutes vos demandes. Pas de possibilité donc d’en vouloir aux développeurs si vous restez bloqué sur un saut ou un boss plus coriace !
Côté graphismes, difficile de juger en rapport avec ce qu’il est possible d’avoir sur Wii U, car il est évident que Shantae and the Pirate’s Curse a été avant tout pensé pour la 3DS. Pas de haute définition et les visuels souffrent un peu du passage sur un grand écran. C’est en revanche plus agréable si on se contente de jouer uniquement sur le gamepad, celui-ci ne servant de toute façon qu’à gérer l’inventaire et afficher les cartes en temps normal. Mais ceci étant dit, difficile aussi de ne pas saluer le beau travail de création : les univers graphiques sont très variés, les animations détaillées, et les phases de dialogues offrent des artworks très beaux. Nous noterons par contre le goût très prononcé des développeurs pour les personnages féminins aguicheurs…
Musicalement, la copie est aussi très bonne. Les musiques sont efficaces, dynamiques et bien calées avec l’atmosphère du jeu. Sans pour autant marquer les esprits, elles accompagnent admirablement le joueur tout au long de l’aventure !
Enfin, un dernier mot sur l’univers du jeu, car malgré sa simplicité, il est plutôt très réussi. La plupart des personnages secondaires ont une véritable personnalité, et il n’est pas rare de décocher un sourire devant les dialogues pleins d’humours tout au long du jeu. Nous ne sommes pas devant un chef d’œuvre du genre, mais la mayonnaise prend bien et l’univers qui en résulte est très attachant !
Shatae and the PIrate’s Curse gagne à être connu ! Jeu de plateformes à la fois ultra-classique et en même temps rafraîchissant, il propose une bonne alternative à tous les classiques du genre. Très bien réalisé, les personnages hauts en couleur et attachants ne devraient pas avoir de mal à vous séduire. Bien sûr, tout n’est pas parfait : la durée de vie assez courte, le manque de challenge, l’absence de niveaux de difficulté et ses graphismes qui ont du mal à passer sur un grand écran sont autant de choses que l’on peut regretter. Mais qu’à cela ne tienne ! A 16€99 tous les amateurs du genre devraient y trouver leur compte et passer leur brevet de moussaillon !
cym0ril
Points forts
- Un pur jeu d’action/plateformes avec un petit morceau de RPG dedans
- Des personnages et un univers attachants
- Une réalisation impeccable
- Un mode spécial pour les speedrunner
Points faibles
- Durée de vie un peu courte
- Difficulté pas toujours très élevée
- Histoire et mécanismes de jeu trop classique
- Graphismes pensés pour la 3DS
La note Gamingway : 16/20
Développeur : WayForward technologies / Inti creates
Editeur : WayForward technologies
Genre : Action – Plateformes
Supports : Wii U / 3DS
Date de sortie : 05 février 2015