Test : Darksiders II (PS3)

En 2010 sortait Darksiders, véritable bombe vidéoludique de THQ développé par Vigil Games et Joe Madureira (voir son interview ici). Devant le succès colossal de ce jeu surprenant, une suite a vu le jour. Mais les développeurs ont pris le risque de surprendre le joueur en changeant le gameplay. Echec ou réussite ? La réponse à portée de clic !


Plus qu’une suite, un épisode à part entière

Il ne faut pas s’attendre à voir ce jeu répondre aux questions laissées en suspens dans le premier épisode. Ici, on ne contrôle plus War mais son frère Death, la Mort, qui veut sauver War en ressuscitant l’humanité. Pour cela, il est envoyé de force dans des univers parallèles très différents (le monde des Fondateurs, celui des morts, des anges et enfin celui des démons). Death est très différent de War car il est beaucoup plus agile et marqué par ses actions passées, dont le massacre de ses frères Néphilim afin de préserver l’Equilibre. Le joueur embarque donc dans une toute nouvelle aventure, le seul lien avec la première étant le sort de l’humanité.

A nouveau personnage, nouveau gameplay

Si War était un guerrier imposant, Death est un personnage agile qui tient plus d’Ezio d’Assassin’s Creed ou d’un des héros de Castlevania que d’un Space Marine. Ainsi, il a fallu modifier le gameplay afin de coller à la personnalité de Death. Le joueur dispose donc d’une arme principale, des doubles faux (de la mort) très rapides, et d’une arme secondaire, allant des gantelets en tous genres (foudre, feu etc) au puissant mais lent marteau. Cet armement très varié permet à chacun de trouver le style de jeu qui lui correspond le mieux. Le design, toujours très réussi, rappelle fortement les comics les plus récents. On y ressent l’influence de Joe Mad qui donne aux environnements, pourtant en ruines, un côté enchanteur souligné par des musiques et des bruitages en parfaite harmonie avec le monde visité. Les donjons son très bien pensés et permettent à Death de montrer ses talents d’acrobates pour le plus grand plaisir du joueur : grimper, sauter de poutre en poutre, courir le long des murs se fait avec une facilité déconcertante. Pour finir, Death a même la capacité de retrouver quelques instants sa forme de cavalier lors des combats : on contrôle alors momentanément la grande faucheuse pour infliger d’énormes dégâts aux ennemis. Un délice à utiliser à bon escient.

Un jeu très orienté RPG

Si Darksiders faisait penser à God of War, sa suite lorgne un peu plus du côté du action RPG. En effet, Death, en plus de ses compétences spéciales (pistolet, cheval, bras télescopique etc), dispose d’un arbre de compétences divisé en deux parties : celles de combat et celles de nécromancie permettant d’invoquer goules et corbeaux afin d’attirer les ennemis, leur infliger des dégâts et regagner des points de vie. A chaque niveau passé, on gagne un point de compétence à dépenser. Certaines quêtes permettent aussi de gagner des points supplémentaires. Pour ne pas casser le rythme plutôt soutenu des combats, les potions de santé et les coups spéciaux les plus utiles peuvent êtres associés à des raccourcis facile à ressortir dans le feu de l’action. En plus de la quête principale, les PNJ proposent de nombreuses quêtes secondaires à remplir en explorant les différents mondes.

Un autre élément emprunté au RPG est l’équipement. En explorant les donjons ou en parlant aux marchands dans les villes, Death trouve toutes sortes d’armes et d’armures qui lui permettent de se spécialiser en attaque, défense ou magie, de gagner plus d’or ou d’expérience, de récupérer des points de vie ou de courroux (la magie) etc. Il peut aussi tomber sur des armes possédées qu’il faut nourrir avec l’équipement récupéré (et accessoirement, se débarrasser des pièces les moins utiles) afin de renforcer ces dernières et de les personnaliser. Un élément très amusant qui renforce l’aspect RPG tout en donnant naissance à des armes surpuissantes.

Une réalisation à affiner

Esthétiquement parlant, Darksiders II est une merveille agrémentée de superbes effets de lumière. En revanche, d’un point de vue technique, il y a souvent des baisses de framerate, quelques problèmes de caméra et de nombreux bogues. Ces derniers se révèlent parfois gênants, surtout quand il s’agit de bogues de script : il n’est pas rare que les points faibles des boss ne réagissent pas quand on les touche ou que les scènes spéciales qui permettent d’avancer dans le jeu ne se déclenchent pas. Il faut alors relancer la sauvegarde, ce qui gâche un peu le plaisir de jouer. Autre mauvais point du jeu, le scénario : l’apocalypse a été déclenchée trop tôt et Death est amené à parcourir plusieurs mondes pour tenter de sauver la Terre mais il subit l’action et les différents personnages rencontrés ne lui apportent que très peu de réponses, ce qui donne au joueur la désagréable impression d’avancer à tâtons juste pour arriver à la fin du jeu en espérant comprendre qui est la Corruption qui ronge les mondes les uns après les autres.

Un plaisir de jeu bien réel

Malgré ces quelques défauts, on aime vraiment parcourir le vaste monde ouvert de Darksiders II qui a un charme fou. Peut-être parce que Joe Madureira sait ce qui fait rêver les garçons (et pourquoi pas les filles), quel que soit leur âge, et leur offre le monde apocalyptique qu’ils apprécient le plus ! Les développeurs ont pris de gros risques en tranchant assez radicalement avec le premier Darksiders mais Death est un personnage charismatique dont l’agilité permet des combats très dynamiques et variés. Les donjons sont très bien pensés et assez tortueux, bourrés de puzzles à la Zelda. La navigation sur la carte est facilité par un système de téléportation qui fait merveille. On passe aussi très facilement d’un monde parallèle à un autre : il n’y a donc pas d’aller-retours inutiles.

Les boss s’avèrent aussi très intéressants : chacun d’eux est à appréhender d’une façon particulière qui permet de varier le gameplay. Leurs points faibles étant parfois surprenants, le joueur doit adapter sa stratégie à chacun d’eux pour s’en sortir. Le combat contre l’automate géant, à la fin du premier monde, est un bel exemple des affrontements spectaculaires offerts par le jeu et procure au joueur une grande satisfaction quand le monstre est enfin terrassé.

Darksiders II corrige aussi le principal défaut du premier, à savoir sa durée de vie plutôt ridicule, en proposant cette fois une aventure d’une trentaine d’heures rien que pour la quête principale. Pour finir toutes les quêtes secondaires, il va falloir de nombreuses heures supplémentaires ce qui permet d’arriver à la durée de vie des action RPG actuels, ce qui n’est pas rien.

En conclusion, Darksiders II est une grande aventure qui charme le joueur aussi bien par son aspect visuel très réussi que par son action non stop entrecoupée par des cinématiques parfois spectaculaires. Les nombreuses compétences, les armes possédées et la forme de cavalier sont autant d’arguments qui font de ce jeu une réussite. Le passage à l’action RPG a même rendu le jeu très dynamique sans rien retirer au côté exploration : avec un scénario plus développé, on aurait là le mix ultime entre Zelda et Diablo avec un soupçon de God of War. Une fois commencé, le joueur n’a qu’une envie : le finir en rêvant d’un possible 3e épisode. Quant à la version Wii U, disponible au lancement de la console, bénéficiera-t-elle de bonus alléchants ?

Enguy

Points forts :

– Un gameplay totalement renouvelé
– Un côté RPG très prononcé
– Les armes possédées personnalisables
– Un arbre de compétences varié
– Un design alléchant

Points faibles :

– Un scénario assez mince
– De nombreux bogues parfois gênants
– Des éléments peu utiles comme le cheval

La note Le Mag Jeux Video : 16/20

Editeur : THQ
Genre : RPG, aventure/action
Support : PC, PS3, XBOX 360, Wii U

Date de sortie : 21 août 2012


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