Test : Pankapu : Le gardiens des rêves (PC-Steam)

pankapu_pc_logoVous cherchez un jeu mignon, mêlant plateformes, aventure, avec une histoire un peu travaillée ? Eh bien, je vous présente Pankapu : le gardien des rêves. Ce jeu est le premier développé par un studio français, Too Kind Studio, et est soutenu par Square Enix Collective, ce qui est synonyme de bonne confiance. Alors, que donne cette première incursion dans le monde des grands jeux ? Car oui, Pankapu vise clairement une place de challenger, vu la qualité des démos qu’on a pu voir jusqu’à présent. Vous allez le savoir en lisant la suite.

Un peu d’histoire

L’histoire des jeux de plateformes se résume souvent par un monde paradisiaque qui est envahi par un méchant. Il faut délivrer son monde et ses habitants et se débarrasser du grand méchant et de ses acolytes. Et ici, pas de surprise, c’est la même chose, mais il faut avouer que les développeurs ont quand même fait un sacré effort pour enjoliver ce scénario. Résultat, on a vraiment l’impression de se retrouver dans un conte pour enfant. Voici un petit aperçu : dans le but d’aider son enfant à s’endormir, un papa décide de lui raconter la légende de Pankapu, le gardien des rêves.
Pankapu est un petit guerrier créé par Iketomi, le dieu des rêves. Un jour, suite à l’invasion d’une colonie de monstres des cauchemars, Pankapu est chargé de repousser l’ennemi et d’arrêter cette  invasion. Lors de son aventure, il va rencontrer Chii, une petite araignée qui lui servira de mentor, mais aussi plusieurs autres personnages qui l’aideront au fur et à mesure de l’aventure qui l’amènera à combattre Gangreyn, le fidèle serviteur de la mère des cauchemars, Yne’Ska. Vous découvrirez ainsi la vérité sur l’origine des cauchemars qui ne sont peut-être pas ce qu’on pense. Clairement, l’histoire est travaillée et sa narration est très réussie. Cela nous enchante et contribue énormément à l’attachement qu’on peut porter à Pankapu. Un grand bravo à Too Kind Studio.

pankapu_pc_histoire    pankapu_pc_level

Le gameplay

Comme annoncé, on se retrouve avec un jeu de plateforme-aventure. On joue Pankapu, un héros qui peut sauter et attaquer avec sont épée. Puis au fur et à mesure des niveaux, on débloque des compétences supplémentaires. Ainsi, on trouvera un bouclier pour parer les attaques, la capacité de lancer son épée, de concentrer son pouvoir pour tout faire exploser. Encore plus loin, on pourra même se transformer par l’intermédiaire d’Égides. Ainsi, avec l’Égide de fougue, vous serez alors capable de tirer à l’arc, faire des doubles sauts et esquiver les attaques, etc.

Bon certes, rien de vraiment nouveau, mais le plaisir de débloquer de nouvelles capacités au fur et à mesure est bien présent. Malheureusement, ce concept n’est pas poussé jusqu’au bout et vous n’aurez jamais besoin de combiner toutes vos transformations pour vous sortir de piège ou autre. Le choix de la transformation se fait plutôt par votre style de jeu, pas trop par la situation, quel dommage. Vous avez bien sûr des petits cœurs qui symbolisent votre nombre de points de vie et une barre de mana pour vos coups spéciaux. Pour recharger la vie, il vous faudra soit trouver des cœurs, soit atteindre le prochain checkpoint, et pour recharger votre mana, il suffit de parer une attaque ou aller sur des sources de mana (grande flamme bleue). En gros, tout le gameplay est classique, mais efficace. Malheureusement, cela est gâché par un level design peu inspiré, sûrement dû à la jeunesse du studio. En effet, il n’y pas ou peu d’évolution dans la façon dont sont construits les niveaux. On fait, et refait toujours la même chose, sans vraiment trouver de spécificité à chaque niveau. Résultat, l’ennui arrive assez vite. De plus, tout le début qui se ressemble ne présente pas vraiment de difficulté, puis soudain, le jeu se transforme en die and retry qui n’est vraiment pas inspiré pour ce genre de jeu plateforme-aventure. Ainsi, plusieurs fois, on saute au hasard sans savoir ce qu’on va trouver en dessous (surtout dans le niveau dans le noir). Ou alors, plusieurs routines de monstres ne se déclenchent que lorsqu’on a arrive, donc le fait de courir peut s’avérer vite mortel. Il arrive très souvent de sauter de plateforme en plateforme et de se prendre un tir pile au moment de l’atterrissage sur le sol sans avoir une seule chance de l’éviter, comme dans les die and retry.

Résultat : il faut avancer par à-coups. Vraiment frustrant pour ce genre de jeu. Donc, en plus de l’ennui vient l’agacement. La conséquence de cette construction de niveaux très peu inspirée est qu’au bout d’un moment, le joueur ne cherchera pas à trouver tous les bonus cachés, mais foncera pour arriver au prochain checkpoint le plus vite possible.

pankapu_pc_araignee    pankapu_pc_levelnicht

D’ailleurs, parmi les bonus, parlons de ces boules de lumière cachées dans le niveau. Encore une fois, les développeurs n’ont pas été très originaux, ni inspirés. Mais avant de vous en parler, je souhaite vous faire une petite parenthèse sur un aspect mis en place dans Pankapu ; les développeurs de Too Kind Studio ont eu une idée : le fait d’avoir mis des éléments de décor au premier plan, ce qui fait que le héros passe derrière. Cette idée sympa au début devient très vite agaçante, car plusieurs fois, on ne voit plus l’action qui se passe derrière un buisson ou un rocher, ni les monstres qui débarquent, et cette artifice de mise en profondeur devient rapidement un cauchemar pour la jouabilité.
Je reviens donc maintenant aux bonus : pourquoi cet intermède ? Tout simplement car les bonus se trouvent presque tout le temps derrière un de ces éléments, donc finalement, ils ne sont pas si cachés que ça. Dès que vous voyez un élément en premiers plan, passez derrière, il y a sûrement un bonus!

pankapu_pc_egide   pankapu_pc_fougue

Un peu de technique.

En ce qui concerne la direction artistique, on peut dire que le studio Too Kind a vraiment travaillé son sujet. Les décors sont mignons, les couleurs chatoyantes, le animations sont fluides et détaillées. Bon, certes, il faut se mettre un peu dans le monde paradisiaque des Bisounours, car les couleurs chatoyantes et saturées donnent l’impression de regarder un jeu pour jeunes enfants, donc certains d’entre vous pourraient rester perplexe, alors que d’autres trouveront l’ambiance mignonne et vraiment dans l’esprit d’un monde des rêves niais.
Par contre, les décors comme les personnages n’ont pas de personnalité propre, ce qui donne l’impression de déjà vu très soutenu. La musique a également été très travaillée et la première impression est qu’elle est vraiment belle. Mais au bout d’un moment, on se rend compte qu’elle ne correspond pas du tout à un jeu de plateforme gentil et niais. On a l’impression d’entendre de la musique de RPG ?! De plus, elle ne reflète, mais alors pas du tout, le niveau dans lequel Pankapu évolue. Par exemple, la musique est guillerette avec des instruments joyeux, usuellement utilisé pour montrer la joie, le soleil, alors que le niveau se déroule dans des caves sombres (?!). Et cela casse fortement l’atmosphère du jeu et va même jusqu’à déconcentrer le joueur. Résultat : encore un point qui frustre.

En ce qui concerne la durée de vie et la difficulté, le jeu se termine plutôt rapidement, et est plutôt facile. En revanche, l’aspect Die and Retry vous énervera, et vous aurez plusieurs fois envie d’abandonner en pestant contre le jeu. De plus, les bonus de vie sont inutiles. En effet, quel est l’intérêt d’avoir 2 fois plus de cœurs, si les monstres rencontrés font 2 fois plus de dégâts sans apporter de gameplay particulier ?
D’un point de vue de la maniabilité, je ne peux malheureusement pas vous en parler, car j’ai personnellement joué au clavier, ce qui fait perdre beaucoup d’agilité dans un jeu de ce type. Mais après avoir testé 4 pads différents non reconnus par le jeu, je me suis résigné à tester le jeu au clavier.

pankapu_pc_magic    pankapu_pc_boom

Pour conclure

Il est difficile d’évaluer Pankapu, car le jeu ne fait pas de fautes flagrantes, il est juste plat. Nous avons affaire à un jeu qui serait le projet typique d’une école de développement de jeux vidéo. C’est à dire que le scénario, les graphismes, musiques, bruitages, gameplay ont été travaillés et reprennent des mécanismes existants. Par contre, à aucun moment le jeu se dote d’une personnalité propre. De plus, la construction des niveaux est peu inspirée et l’impression de faire et refaire les mêmes niveaux est très forte. Tout cela fait que rapidement le joueur s’ennuie et n’avance que pour connaitre la suite de l’histoire et débloquer des évolutions du héros. De plus, le parti pris « Die and Retry » est vraiment malvenu dans ce type de jeu, ce qui crée chez le joueur un sentiment de frustration. Finalement, construit comme un jeu projet d’école, Pankapu ne crée jamais le déclic qui aurait pu le rendre incontournable.

On retrouve plein de bonnes idées inspirées d’autres licence, sans jamais trouver la personnalité du jeu. Pour conclure, Le studio Too Kind, signe un jeu sans génie, mais dont la réalisation peut laisser espérer de futurs jeux très prometteurs, avec la touche d’un game designer.

Acerico

Points Forts

  • De bonnes idées comme les Égides
  • Une histoire travaillée et plutôt profonde
  • Des graphismes mignons

Points Faibles

  • Très vite ennuyeux
  • Le côté Die and Retry sans challenge qui le rend frustrant
  • Une musique belle mais pas adaptée
  • Le manque de personnalité

La note : 11/20

Éditeur : Plugin Digital Label
Développeur : Too Kind Studio
Genre : plateformes, aventure
Plateforme : PC Steam
Date de sortie : 21 septembre 2016

Enregistrer

Enregistrer

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *