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Test : Gran Turismo 6 (PS3)

gran-turismo-6-ps3-jaquette-coverLicence mythique des consoles PlayStation, Gran Turismo avait quelque peu perdu de sa superbe, auprès des pilotes virtuels suite à son cinquième épisode « complet ». Alors qu’une partie de ceux-ci rêvaient sûrement d’une première adaptation sur PS4, Polyphony Digital a choisi de perdurer dans son intention de sortir GT6 sur PS3, l’ouvrant ainsi à un plus large panel. Un chant du cygne pour les simulations automobiles sur cette génération de consoles ?

Padocks

Une première course pour prendre la température, nous est proposée (imposée) avant d’entrer dans le jeu complet. Suite à celle-ci, on découvrira un menu qui semble fourni, avec un classique mode arcade pour s’amuser, nul besoin d’en rajouter sur ce dernier.

Le gros morceau étant le mode carrière, permettant de débloquer de nouvelles courses et des véhicules supplémentaires. Pour ce faire, il suffira d’enchainer les courses, ainsi que des défis allant du trajet avec carburant limité, jusqu’au chamboule plots où il faudra donc faire tomber un nombre donné de plots. Réussir ces missions vous fera gagner des permis et des étoiles, débloquant d’autres pistes, voire les mêmes mais avec des concurrents au niveau plus relevé. Quelques voitures seront également offertes selon votre réussite. Une compétition bien fournie, mais qui manque finalement d’attractivité dans son évolution. Un scénario reflétant une véritable carrière, pourrait apporter un énorme plus à ce segment et l’on espère que Polyphony Digital y songera.

Des évènements spéciaux seront également de la partie et arriveront au fur et à mesure par la connexion en ligne. Tout peut donc arriver comme défis, courses, véhicules mis à disposition… Depuis quelques jours est arrivée la possibilité d’affronter Sebastian Vettel, le champion du monde de Formule 1. Pourquoi pas bientôt le tour de Sébastien Loeb, dont on connait la proximité avec Sony.

On notera aussi les courses de karts, sympathiques même si l’on a souvent le réflexe de vouloir envoyer une carapace rouge ou une peau de banane sur nos adversaires, alors que ce n’est pas prévu au programme.
Le Goodwood Festival of Speed Hillclimb, vous mettant au volant de voitures mythiques sur cette célèbre course de côte.
Ainsi que les missions d’exploration lunaire, dont on pourrait penser qu’une version pré-alpha d’un logiciel de course, ressemblerait à peu près à cela. Amusant de tenter l’expérience, surtout que la musique d’introduction nous met idéalement dans l’ambiance.

Heureusement, Gran Turismo 6 ne se pratique pas qu’en solo. Le multijoueurs en ligne ne sera pourtant pas disponible immédiatement, mais il ne faudra point payer pour l’obtenir, il sera juste nécessaire d’avancer dans le mode carrière.
Mais ce qui semble normal pour des vieux de la vieille et qui ne l’est plus aujourd’hui, est également présent : du multi en écran partagé ! On en a plus qu’assez de ces multi uniquement online, servant à vendre plus de jeux et à empêcher ce plaisir que l’on avait à jouer à plusieurs, sur une même console, dans la même pièce…
Et encore, GT6 est véritablement à la limite, avec uniquement le mode arcade jouable à deux. On est en droit d’espérer du deux joueurs en carrière et tout autant du quatre en arcade. Les consoles sont plus puissantes qu’avant et seraient incapables d’afficher un split screen à quatre ? Pourtant un célèbre jeu de kart le fait tout le temps. Pour la plupart d’entre nous, nos écrans sont même plus grands qu’il y a quelques années. Nous n’étions pourtant pas dérangés d’évoluer à quatre sur un minuscule bout de télévision, alors désormais ce serait avec une facilité déconcertante. Avec des ralentissements et une baisse graphique moindre, étant donnée, encore une fois, la capacité de la console mais aussi celle des jeux.

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Fast but not so furious

Si comme depuis ses débuts, la franchise privilégie une simulation entre réalisme et arcade, ce nouvel épisode semble aller un chouïa plus loin dans la première de ces voies. Les approches de virages, freinages et diverses secousses en roulant sur le bas côté ou en percutant un concurrent, pouvant se payer beaucoup plus cher. Pas autant que les giga… pardon, micro-paiements, mais cher tout de même.

On misera donc sur sa technique, plutôt que sur de potentielles et vaines tentatives de routes coupées ou de poussettes viriles mais correctes. Bien que cela puisse fonctionner de temps à autres. Mais il ne faudra pas être trop gourmand, tout en gérant les facteurs vitesse, freinage, tenue de route, météo, montée, descente et visibilité, notamment en course nocturne. Car un raccourci provoqué peut sembler s’être bien déroulé, jusqu’à ce que vous ne mettiez pas la dose de force dans le virage. Le véhicule décollant alors un peu dans tous les sens, à la limite d’un aquaplaning même sans pluie. Ce genre de situation se terminant généralement dans le mur ou dos à la route, ce qui risque de coûter une victoire finalement pas si compliquée à obtenir.

Pas si compliquée, car l’intelligence artificielle n’est vraiment pas au niveau. On nous annonce sans arrêt des I.A. plus performantes les unes que les autres, voire même calquées sur de véritables gamers en ligne, capables de nous surprendre à chaque instant et aux comportements réalistes. Ici, nous avons plutôt l’impression que les adversaires parcourent un chemin tout tracé et tiennent la distance de la même manière à chaque fois. Si vous jouez plusieurs fois une même course, vous remarquerez sans mal que Vandamme le belge ne change rien d’une partie à l’autre, Villanueva le brésilien non plus et il en sera de même pour Kowalczyk le polonais.

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Laisse-moi zoom zoom zen

Esthétiquement, comme à chaque volet, les développeurs se sont efforcés à rendre honneur aux diverses machines. Mais on a clairement l’impression qu’il n’en est pas de même pour leur intérieur. Nous entendons par intérieur, les bruits pouvant s’en dégager et particulièrement ceux des moteurs. On se demande de quelle manière ces derniers ont été réalisés et s’il s’avère qu’il s’agit des véritables sons, on peut en conclure que l’intégralité de ces véhicules doit être une tannée à conduire dans la vie.

Quelques musiques accompagnent les sons de courses, mais elles sont bien insuffisantes. On regrette très amèrement l’impossibilité d’importer ses propres morceaux. Avec le temps passé sur ce jeu et le non besoin d’une bande-son particulière, à l’inverse d’un RPG par exemple, cela coule pourtant de source. Et puis il y a certainement un autoradio de série sur ces quatre roues.

L’arlésienne de Gran Turismo est évidemment la déformation des voitures. Depuis le premier, on entend fans et détracteurs ne parler que de ça. Et l’on se souvient de la réponse, comme quoi les constructeurs de toutes ces machines de luxe ne souhaitaient pas que leurs voitures soient amochées, afin que les développeurs puissent reproduire ces situations dans le jeu. Etant donné que tout véhicule se doit de passer un nombre considérable de tests de sécurité, avant de pouvoir être mis sur le marché, cet argument n’est absolument pas crédible. Et l’on ne peut pas non plus nous parler de limites techniques sur une PS3 pour ce type de feature. En revanche, qu’elles ne soient pas déformées, ni abimées d’un point de vue technique, n’est en rien scandaleux, bien au contraire. Il en est de même dans les jeux de course arcade, qui eux pourraient y aller gaiement dans la destruction. A plus forte raison, si GT employait cette gestion des dégâts, à peine un petit choc ruinerait votre auto. Le jeu se voulant accessible, on comprend alors aisément leur choix. Et puis un petit tour dans la terre ou le sable la salira et ça montre déjà une intention de ne pas les laisser clinquantes, tout en permettant de continuer sa course sans gêne.

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Eh mec ! Elle est où ma caisse ?

Après avoir déjà remporté nombre de courses et autres défis, vous constaterez sans mal le faible taux de voitures débloquées. Les rares offertes sont surtout là pour vous permettre de participer à de nouvelles catégories de course, mais pas toutes, inaccessibles avec votre Honda de base. Sans oublier que l’on vous donne assez vite un kart, car cela serait légèrement de la triche de concourir avec votre Clio face à ces pilotes au ras du sol. Tout ce stratagème pourquoi ? Tout simplement pour faire acheter, avec les maigres crédits remportés dans le jeu certes, mais surtout avec du véritable argent, les autres véhicules. Ce procédé de plus en plus courant agace sérieusement et il va falloir que les joueurs songent à agir pour enrayer cette pratique scandaleuse. Les progressions bien réalisées dans nos jeux d’avant, sont désormais ralenties à leur paroxysme. Tout cela afin de nous faire lâcher les quelques deniers s’échappant de notre bourse, après avoir déjà payé un jeu plein pot.
Les heureux participants de la GT Academy, bénéficieront eux d’un joli cadeau supplémentaire, dès le début du jeu. Même si la voiture offerte ne sera évidemment pas disponible pour les premières courses, celle-ci étant un sacré bolide.

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Richement fourni et facile d’accès, tout en proposant un certain challenge, Gran Turismo 6 peut convaincre tous les publics, qui auront plaisir à s’affronter en local et en ligne. Le solo peut en revanche faire beaucoup mieux, mais on y passera du temps pour débloquer tout ce qui sera possible, afin d’éviter de plonger dans les « micro-paiements » qui nous énervent par avance.

Inod

Points forts :

– Le nombre de voitures
– Mode carrière bien fourni
– Jouable à deux en écran partagé
– Quelques modes décalés
– Événements spéciaux
– Graphismes
– Accessible et évolutif

Points faibles :

– Coût des véhicules, améliorations…
– Pousse à l’achat par radinerie sur les voitures offertes
– Impossibilité d’importer sa musique
– Bruitages
– Mode en ligne pas accessible d’entrée
– Intelligence artificielle
– Chargements intempestifs et longuets

La Note Gamingway : 15/20


Développeur : Polyphony Digital
Editeur : Sony
Genre : Course / Voiture
Support : PS3
Date de sortie : 6 décembre 2013

2 réflexions sur “Test : Gran Turismo 6 (PS3)

  • J’ai la chance (l’âge on va dire) de pouvoir suivre les GT depuis le tout premier, une révolution en son temps, mais plus le temps passe, les retards se cumulent, les excuses bidons (notamment pour les dégâts), bon, plein de petites choses font que si j’ai adoré GT et GT2, depuis le 3 ce n’est plus pareil, mais ce GT6 semble vouloir se racheter d’un GT5 finalement bâclé (enfin de mon point de vue), ça reste du Gran Turismo avec une évolution lente, presque pénible, mais en terme de gameplay c’est bon, très bon. En bon GT qui se respect, l’IA est merdique, les dégâts mal (peu) gérés et arrivé un moment, on s’ennuie presque. Pourquoi? Je m’explique, entretemps il y a des petits gars de chez Turn10 qui ont bossé, leur jeu? Forza Motorsport, qui malgré un ép 2 pauvre, un 3 très bon, nous ont offert un Forza 4 exceptionnel, marrant, ils arrivent à gérer les dégâts eux, marrant ils arrivent à ne pas nous ennuyer, leur jeu est beau, ne nous bloque jamais (on gagne des voitures gratuites facilement), ils classent les voitures en fonction de l’indice de performance, rendant le jeu ultra accessible. L’IA est pourrave aussi par contre.
    Si GT est moins côté qu’à ses débuts, c’est à cause de Forza mais aussi de son côté syndrome de Tomb Raider, on retrouve les même défauts à chaque itérations, et il serai temps de revoir la copie, ce GT6 montre que Polyphony digital est en train de bosser pour relancer sa franchise, un excellent GT ce 6è épisode, par contre juste un bon jeu de course.
    Perso pour le système de micro paiement oui c’est chiant, mais on peut résister, pas comme Forza qui vend des packs de voitures et circuit un peu comme si leur jeu n’était pas fini (très désagréable comme sensation, et donc un mauvais point pour les Forza).
    Sinon, et je conclurai là dessus, pour tout fan de voitures, genre celui qui regarde Direct Auto le samedi soir, enchaîne par Auto Moto et Turbo le dimanche matin, ce jeu est indispensable, piloter des voitures de rêves, avec un réalisme, certes relatif, mais sympa comme tout (puis il faut rentabiliser ce volant ^_^), avoir de bonnes sensations, c’est ça le jeu vidéo, nous permettre de piloter une Porsche ou la dernière M3 sans avoir un salaire de footeux. Par contre niveau pur jeu vidéo, mmmoui, je préfère jouer à Uncharted, plus court mais plus intense.

    PS: Sinon très bon test d’Inod, comme d’hab’ quoi.

  • Sur le premier GT je jouais toujours avec la corvette verte, ça ça m’agace dans le 6 : la peinture verte n’est carrément pas répandue.

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