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Preview : Shadowverse: Champion’s Battle

Sorti en 2016, le jeu de cartes à collectionner dématérialisé Shadowverse s’est fait connaître du grand public en Europe à Japan Expo 2017. Très gros succès au Japon, ce jeu a depuis été adapté en anime et s’apprête à sortir sur Switch. Petit tour d’horizon de ce très intrigant Shadowverse: Champion’s Battle.

Un J-CC 100% dématérialisé

Shadowverse est un jeu de cartes imaginé par Cygames et uniquement virtuel. Ici, pas de cartes à acheter en magasin comme Magic, Pokémon, Yu-Gi-Oh ou Final Fantasy. On lance simplement le jeu et on récupère des cartes pour se créer des decks afin d’affronter d’autres joueurs et gagner de nouvelles cartes. Shadowverse emprunte beaucoup à tous ces jeux et aussi à The Elder Scrolls: Legends ou Hearthstone, avec ses propres variantes. Ainsi, les amateurs de JCC ne seront ni déçus ni dépaysés.

Pour les nouveaux venus, pas de panique, le jeu est très bien expliqué. Pour gagner, il faut faire tomber les points de vie (la « défense ») de l’adversaire à 0 en l’attaquant avec des cartes de combattants ou des sorts. Au premier tour, on démarre avec 1 point d’action. À chaque tour, on gagne 1 point supplémentaire (dans la limite de 10). On utilise ces points pour jouer des cartes dont le coût est indiqué en haut à droite. Si c’est une créature, elle ne peut pas attaquer le tour où elle est mise en jeu, sauf si un effet le permet. On peut utiliser nos cartes et leurs effets uniquement pendant notre tour, mais dans l’ordre que l’on désire. On peut donc attaquer, invoquer des créatures ou lancer des sorts puis attaquer à nouveau, ce qui permet plein de stratégies. La spécificité de Shadowverse, c’est de pouvoir faire évoluer ses cartes quand on le veut à partir d’un certain moment, mais 2 ou 3 fois par partie uniquement. Les cartes évoluées changent d’aspect et deviennent plus puissantes. Certains effets peuvent même se déclencher en évoluant ! L’évolution est la clé de la victoire : il faut donc le faire au bon moment ! Le jeu compte aussi 8 classes bien distinctes, chacune ayant une mécanique de jeu particulière, ce qui lui confère des avantages et inconvénients spécifiques. L’existence de ces 8 classes permet de varier les styles de jeu, ce qui est extrêmement agréable.

Le but de Shadowverse: Champion’s Battle est donc de prouver à tout le monde qu’on est très fort en remportant un grand nombre de victoires, aussi bien dans le mode histoire contre des personnages gérés par la console qu’en ligne contre des vrais joueurs. Mais Shadowverse: Champion’s Battle va plus loin et propose un mode histoire vraiment plaisant.

Bien plus qu’un J-CC !

Si la partie jeu de cartes est très bien faite, avec des règles simples et un système de menus pour vérifier les effets des cartes alliées ou adverses, Shadowverse lorgne aussi du côté des RPG mais pas que ! Dès qu’on débute une partie, la première fois, on tombe sur un opening digne des plus grandes séries. D’ailleurs, Shadowverse a été adapté récemment en anime dont Shadowverse: Champion’s Battle s’inspire. On y retrouve donc les mêmes personnages (Hiro et ses amis), mais le véritable héros du jeu est un élève qui vient tout juste d’arriver à la Tensei Academy. Il ne connaît rien au jeu de cartes et sera rapidement initié aux délices de Shadowverse par Hiro. Très vite, on découvre que notre avatar est un joueur de talent et l’histoire s’emballe. Mais on parle d’adolescents encore scolarisés, donc il va falloir compter avec les activités habituelles des jeunes de leurs âges. Cela n’est pas sans rappeler un certain Persona 5, donc on retrouve des éléments communs : l’utilisation d’un smartphone, le surveillant du dortoir qui s’occupe bien de nous et fait de bons petits plats, un univers coloré et des musiques du même acabit. En revanche, on n’est pas dans le pastiche : ce sont uniquement des ressemblances qui font de Shadowverse un jeu bien plus profond qu’il n’y paraît.

En ce qui concerne les graphismes, c’est une belle surprise : le jeu est très agréable à regarder, aussi bien pendant les combats de cartes qu’en dehors. Si certains personnages apparaissent et disparaissent quand on s’approche ou s’éloigne, en revanche on note une certaine volonté de cohérence entre les graphismes issus du moteur du jeu et ceux des cinématiques, de qualité anime. L’emploi du cel-shading y est pour beaucoup. La preuve en vidéo :

Plus on avance dans le mode histoire et plus on doit s’impliquer dans la vie des personnages rencontrés. De nombreuses quêtes annexes attendent le joueur et aussi des quêtes d’amitié. Ces dernières permettent d’en apprendre plus sur les autres et d’approfondir les liens qui unissent les personnages. En plus des cartes à collectionner, il y a de nombreux trophées à débloquer en effectuant une foule d’actions différentes comme gagner un combat en utilisant un certain nombre d’amulettes ou le plus rapidement possible ou en ayant 3 points de vie ou moins, etc. Il y a de nombreux personnages à défier dans le mode histoire et chacun d’eux nous donnera son « deck code », c’est-à-dire la composition de son deck afin de pouvoir le créer dès qu’on aura récolté les cartes adéquates. Il y en a plus de 80 dans le mode histoire ! On a également la possibilité d’éditer les decks quand on le souhaite. Mais tout n’est pas parfait non plus !

Un jeu perfectible

D’un point de vue technique, on peut améliorer certains petits détails même si, dans l’ensemble, c’est agréable à regarder. Les cartes sont claires et les affrontements bourrés d’effets visuels et sonores qui les rendent percutants. En revanche, le jeu est uniquement en anglais. Aucun texte en français. Même si les doublages sont convaincants, cela risque de rebuter beaucoup de joueurs. Ensuite, on pourra reprocher le manque d’inspiration du design des cartes. Bien qu’elles soient plutôt réussies, elles sont toutes sur le même modèle ! Par exemple, tous les personnages féminins sont jeunes et voluptueux, comme on le voit tout le temps dans les mangas. Si c’est assez logique pour une succube, cela devient bizarre pour une fée et encore plus quand il s’agit d’une religieuse ! Les dragons sont réussis, mais se ressemblent également beaucoup. On peut dire la même chose des personnages masculins, tous sur le modèle du jeune guerrier musclé. Un peu plus de disparité à ce niveau serait appréciable !

Autre petit reproche : si on a la possibilité de ne pas suivre à la lettre les instructions du mode histoire, afin de fouiller un peu les différents lieux accessibles, ces derniers ne sont pas très grands et pas tous accessibles immédiatement. Il en résulte une certaine linéarité et même un petit agacement quand on constate des accès au parc, au centre d’affaires et autre mais que le jeu nous empêche d’y aller tant que le mode histoire ne nous le permet pas. C’est un peu dommage et semble indiquer que Shadowverse: Champion’s Battle est réservé à un public d’ado et de pré-ado.

Un J-CC rafraîchissant

Ces premières heures passées sur Shadowverse: Champion’s Battle permettent d’avoir un avis très positif sur ce jeu qui sort en exclusivité sur Switch le 13 août 2021. C’est un jeu de cartes très bien pensé, qui ne repose pas uniquement sur la chance, doté d’un mode histoire qui reprend des éléments de grands J-RPG. Graphiquement attirant, même si cela reste perfectible, il possède une mise en scène dynamique et est servi par une bande-son assez pop/électro de qualité. Un jeu typique des productions japonaises récentes et qui met en avant leur culture de façon plaisante. On apprécie grandement les cut scenes de qualité anime et les affrontements de cartes vraiment dynamiques. Le contenu est fourni : il y a plus de 660 cartes à collectionner ! En revanche, on aurait bien aimé une version française. Fans de jeux de cartes et d’anime, ne manquez pas Shadowverse: Champion’s Battle !


Enguy

Développeur / Éditeur : Cygames / Marvelous
Genre : J-CC, RPG,
Supports : Switch
Date de sortie : 13 août 2021

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