Test : Ziggurat (Wii U)
Disponible depuis longtemps sur les autres plateformes, le rogue-like Ziggurat est enfin disponible en téléchargement sur l’eShop de la Wii U. Ce titre a-t-il sa place dans votre ludothèque ? Des éléments de réponse immédiatement.
Les monstres, tu zigouilleras !
Bâtiment historique très ancien dont on ignore la fonction réelle et qui fait souvent penser aux pyramides, une Ziggurat est un édifice aussi vaste que complexe que certains pays tentent de restaurer. Dans ce titre, il s’agit simplement d’une épreuve initiatique imposée à tous les apprentis et novices de la confrérie de Daedolon, qui réunit les mages les plus puissants. Le joueur incarne ainsi l’un de ces novices qui doit arpenter les différents étages de la citadelle de Griscorne afin d’en trouver la sortie. En chemin, les mauvaises rencontres et les pièges sont légion : sortir vivant de cet endroit ne sera pas facile ! Il va donc falloir abuser de la baguette magique et des nombreuses armes qu’on peut dénicher en fouillant les vastes salles pour triompher de cette épreuve mortelle.
Un rogue-like fatal
Jeu entièrement indépendant, Ziggurat est un FPS prenant la forme d’un rogue-like, c’est-à-dire un jeu où les niveaux sont générés aléatoirement. Ainsi, à chaque partie, les étages n’ont jamais la même configuration, les mêmes monstres, pièges, trésors et boss de fin de niveau. Cependant, les possibilités ne sont pas infinies et des constantes demeurent à chaque étage : par exemple, il est impossible de combattre un chaman au premier étage. Néanmoins, aucune partie ne se ressemble, mais elles ont toutes un point commun : la mort presque inéluctable du joueur. Car dans Ziggurat, il ne faut pas avoir peur de mourir plus ou moins prématurément : entre les ennemis agressifs et parfois très nombreux, les pièges vicieux et les boss sauvages, il n’est pas facile de rester en vie longtemps. Mais mourir n’est pas grave, car on a la possibilité de commencer une nouvelle partie ou de réessayer.
Au début, seuls deux personnages sont jouables : le très équilibré Argo et la novice Carina. Plus tard, selon nos actions, on peut débloquer Kraz, Cid, Loki, etc. En tout, il y a 17 personnages aux statistiques plus ou moins différentes. Par exemple, Cid monte en niveau rapidement, mais à des points de vie et des réserves magiques bien inférieures aux autres personnages. Le but de Ziggurat est de trouver la sortie en dénichant, à chaque étage, la clé du boss et la salle pour l’affronter. Les autres salles sont plus ou moins optionnelles : c’est au joueur de décider s’il veut toutes les explorer ou non.
À chaque partie, on démarre au niveau 1 avec une baguette magique, l’arme de base qui fait des dégâts faibles, mais présente l’avantage de ne jamais être à court d’énergie, puisque la magie pour l’utiliser se régénère rapidement (jauge violette à l’écran). En explorant les différentes salles, on peut tomber sur d’autres armes associées à d’autres éléments (alchimie orange, mana vert ou bleu). Il est important de noter qu’on ne peut transporter qu’une seule arme de chaque catégorie. Si, par exemple, on a déjà une arme d’alchimie et qu’on en déniche une nouvelle, il faut alors abandonner l’ancienne avec la possibilité de la récupérer immédiatement si on n’est pas satisfait de notre trouvaille. Les commandes sont simples et efficaces : ZL et ZR pour attaquer, A pour sauter, le stick L pour se déplacer, le stick R pour viser, B pour utiliser une amulette et – pour afficher la carte (plus complète que celle sur le Wii U Gamepad). Un choix classique qui a fait ses preuves et qu’on peut toujours configurer soi-même. Du côté des options, on peut toujours régler le champ de vision, ce que les puristes apprécient beaucoup pour grandement modifier l’expérience de jeu. On peut également sauvegarder sa partie à tout moment pour la reprendre tranquillement plus tard, ce qui est bien pratique.
Un mélange exquis d’ancien et de nouveau
Techniquement, Ziggurat n’est pas éblouissant, mais instaure parfaitement une ambiance de bâtisse d’heroic-fantasy lugubre à souhait. Si les salles sont souvent sombres, les effets de lumière verts, bleus et rouges sont magnifiques. Les salles sont d’inspiration diverses : de simples couloirs aux petits labyrinthes, en passant par de vastes salles remplies de pièges et d’ennemis, elles peuvent être pixelisées ou présenter des effets plus modernes. Le bestiaire présente aussi cette particularité de mélanger style ancien et récent : si leur design est assez classique voire démodé, ils présentent des attaques originales et innovantes, parfois accompagnées d’effets visuels en 3D plutôt convaincants. Ce mélange rend Ziggurat original et attrayant et incite le joueur à aller toujours plus loin.
On progresse pas-à-pas
Si, lors des premières parties, on ne dispose que de deux personnages jouables, il en est de même pour l’arsenal. Comprenez par là les compétences qu’on peut obtenir à chaque passage de niveau. Au début donc, on n’a pas beaucoup de choix. Mais plus on fait de parties et plus on débloque de compétences, et débloquer les 164 que compte le jeu sera assez long. À chaque passage de niveau donc, on peut choisir entre deux attributs de l’arsenal en plus d’augmenter les points de vie du personnage et ses réserves de mana. La feuille de personnage, accessible à tout moment, permet de revoir toutes les compétences déjà acquises et leur niveau. En effet, si on choisit plusieurs fois la même compétence, celle-ci devient alors plus efficace.
Des choix à double tranchant
Ce qu’on apprécie le plus dans Ziggurat, c’est de réellement jouer son destin comme on joue au poker. Outre les salles générées aléatoirement, qui peuvent aussi bien contenir des trésors que des pièges mortels, on peut aussi dénicher des autels où offrir ses points de vie ou ses réserves de mana peut accorder aussi bien des bonus utiles que des malus très handicapants. Certaines salles ont aussi des effets bénéfiques ou néfastes : cadence d’attaque plus élevée ou plus lente, attaques plus fortes ou plus faibles, monstres donnant des potions de vie, impossible d’attaquer sans sauter, monstres invisibles, etc. De même, certaines compétences peuvent s’avérer très puissantes, mais disposer également d’effets indésirables ennuyeux. Va-t-on se contenter de faire des choix sages ou préfère-t-on compter sur sa chance ? C’est, à mon avis, ce qui fait le charme de Ziggurat.
Devenez le roi des disciples
En plus d’être un FPS aux niveaux générés aléatoirement, Ziggurat permet aussi de publier son score en ligne et de se comparer aux autres joueurs. Un côté scoring généralement apprécié des fans de ces jeux. Pour obtenir le meilleur score, il faut donc veiller à explorer un maximum de salles et adapter le mode de jeu (Facile – Normal – Difficile ou Infini) mais d’abord, il faut débloquer un maximum de choses avant de viser le haut du classement mondial.
Ziggurat, de par son ambiance unique mélangeant techniques anciennes et modernes, de par sa capacité à mettre le joueur au pied du mur ou devant des choix cornélien, est une expérience aussi agréable qu’addictive, même pour les joueurs qui n’apprécient que modérément les FPS. Un titre résolument orienté action qui a de quoi séduire de nombreux joueurs, amateurs de défis ou non, à condition de ne pas être dérangé par le fait de mourir très régulièrement. En plus, ce jeu est compatible avec le Wii U Gamepad, la manette classique ou la manette Wii U Pro, donc chacun peut s’y retrouver. En revanche, il aurait été agréable d’implanter un mode multijoueur : par exemple, voir qui arrive à faire le plus de points chacun de son côté, car Ziggurat ne propose rien d’autre que le mode solo. On remarque aussi quelques ralentissements voire « freeze » quand il y a beaucoup d’ennemis, mais ce n’est pas trop gênant. Il ne faut pas trop se lamenter : Ziggurat est entièrement en français et vendu à un prix très doux, donc ne boudez pas votre plaisir et laissez-vous tenter.
Enguy
Points forts :
– Aucune partie ne se ressemble grâce à la génération aléatoire des niveaux
– Plus on joue plus on débloque d’arsenal et de personnages
– Un jeu indépendant tout en français
– Le jeu titille souvent le joueur par les nombreux choix cornéliens qu’il doit faire
– Grande rejouabilité
Points faibles :
– On meurt très souvent
– Jouable en solo uniquement
– La chance intervient beaucoup
– Des ralentissements dans les salles surpeuplées
LA NOTE : 16/20
LA NOTE : 16/20
Éditeur : Milkstone Studios
Genre : FPS, rogue-like
Supports : PC, PS4, Wii U, XBOX ONE
Date de sortie : octobre 2014 (PC, PS4, XBOX ONE), juin 2016 (Wii U eShop)