Test : Yomawari Midnight Shadows (PS4)

Sorti mi 2016 sur PS Vita, Yomawari Night Alone a su séduire les joueurs par son gameplay simple et son ambiance horrifique oppressante. Il était donc logique de voir un autre jeu débarquer chez nous, cette fois sur PS4 et PS Vita. Voyons donc ce que vaut ce Yomawari Midnight Shadows.

Quelques grammes de fillettes dans un monde de brutes

Yui et Haru sont deux élèves de primaire toutes mignonnes qui ont des problèmes de petites filles innocentes. Yui vient de perdre son chien et a beaucoup de peine, tandis qu’Haru doit bientôt déménager, mais ne souhaite pas quitter sa meilleure amie. Les deux fillettes décident d’aller voir un feu d’artifice, un soir, afin de passer un peu de temps ensemble avant d’être séparées. Mais sur le chemin du retour, alors que la nuit est tombée, elles sont attaquées par une créature bizarre et Yui disparaît. Haru décide alors de partir à sa recherche, armée uniquement d’une lampe de poche. Que peuvent bien faire deux petites filles dans un monde aussi terrifiant ?

Un jeu d’aventure simple, mais prenant

Yomawari Midnight Shadows permet au joueur d’incarner principalement Haru et parfois Yui, afin de découvrir des indices pouvant les faire se retrouver. Les commandes sont très simples : un stick pour diriger la fillette, un bouton pour les interactions et le menu, et le pavé tactile pour allumer ou éteindre la lampe. Car cette dernière ne sert pas uniquement à rassurer la gamine en lui éclairant le chemin pour mieux voir les esprits. Quand elle est allumée, elle peut irriter certains fantômes et les rendre encore plus agressifs. Il faut donc savoir quand l’allumer et quand l’éteindre. En parcourant les différents lieux du jeu (ville, égouts, maison hantée, bois…), les fillettes découvrent de nombreux indices et objets devant les guider. Bien entendu, tous les lieux ne sont pas accessibles dès le début de la partie et il va falloir parcourir la carte pour dénicher les objets permettant de déverrouiller les accès à certains endroits.

L’exploration est facilitée par les nombreuses statues disséminées un peu partout et qui permettent à la fois de sauvegarder la partie et de se téléporter aux autres statues déjà découvertes. C’est pratique et même si la sauvegarde coûte une pièce, il y a tellement de pièces dans le jeu qu’on n’est jamais à court ! Heureusement, car le monde est vraiment terrifiant et les morts nombreuses.

Un jeu angoissant à souhait

Dès qu’on lance le jeu la première fois, on nous demande de jouer dans le noir et de ne jamais quitter l’écran des yeux. Une sorte de mise en garde un peu étrange qui plante l’ambiance. Puis, le joueur assiste à une scène assez macabre et choquante, qui soulève de nombreuses questions. Le jeu démarre alors, et comme pour le premier opus, on est séduit par la direction artistique. Yomawari Midnight Shadows présente des graphismes ressemblant à des dessins un peu innocents, malgré une obscurité pesante et des bords noirs qui semblent ronger l’écran. L’ambiance sonore est excellente : pas de musique de fond, mais des bruitages de craquements, hurlements, cris et battements de cœur qui peuvent vite devenir stressants. Car les deux héroïnes ne savent pas se battre et doivent impérativement éviter les pièges : le moindre contact avec un fantôme vaut une mort violente avec une énorme gerbe de sang. On est donc amené à explorer prudemment les environs, en se guidant sur les battements de cœur du personnage qui deviennent plus violents quand les mauvais esprits s’approchent. Parfois, des cachettes permettent de s’abriter en attendant que le danger passe. Mais dans ce cas, l’écran se focalise sur la fillette cachée dans un buisson ou derrière une pancarte, avec les esprits représentés par des lueurs rouges et les battements de cœur qui s’intensifient au fur et à mesure que les démons s’approchent. C’est stressant à souhait, surtout que les esprits peuvent rester assez longtemps dans la zone, voire ne pas partir. Le joueur doit donc prendre des décisions sans savoir où sont les ennemis et donc jouer sa vie à pile ou face. Heureusement, les nombreux points de sauvegarde régulièrement espacés permettent de reprendre rapidement la partie en cas de mort subite.

Une perle de l’horreur japonaise

L’ambiance est vraiment une merveille : outre la direction artistique et la mise en scène, les esprits eux-mêmes obligent le joueur à réfléchir et ne pas foncer tête baissée. Chaque fillette peut marcher, courir (attention à la jauge d’endurance qui se vide rapidement) ou se déplacer lentement pour ne pas attirer les démons. Quelques objets bien utiles peuvent distraire l’attention des mauvais esprits afin de les contourner plus facilement. Car chacun d’eux a un comportement propre : si certains ne font qu’aller et venir dans une zone précise, d’autres surgissent sans prévenir (gare à la crise cardiaque !), restent statiques ou déboulent à toute vitesse avec juste un cri pour avertir. Il faut donc faire attention aux bruitages pour rester en vie. Le joueur découvre de nombreuses notes laissées par des gens qu’on ne voit jamais, mais qui rendent l’ambiance toujours aussi lourde et stressante. Sans parler des journaux des fillettes qui consignent tous leurs malheurs et font des dessins aussi innocents qu’angoissants. Les deux gamines trop « kawaii » sont plongées dans un monde entre cauchemar et folie, respectant parfaitement la tradition japonaise. Une aventure vraiment passionnante, quoiqu’un peu courte, car quelques heures suffisent à boucler le jeu. Une expérience vraiment palpitante qu’on aurait aimé rendre plus accessible grâce à des sous-titres français. Cependant, il ne faut pas un niveau d’anglais très élevé pour suivre l’histoire.

Si l’ambiance est vraiment une merveille et plonge le joueur dans une atmosphère de conte horrifique japonais, les possesseurs du premier jeu ne seront pas dépaysés, car Yomawari Midnight Shadows ressemble trait pour trait à son aîné. Presque aucun changement apporté à une formule qui a su séduire de nombreux joueurs, et on comprend pourquoi. Un jeu d’aventure et d’exploration à ne pas mettre entre toutes les mains, mais qui fait mouche si on n’est pas rebuté par l’absence de version française.

Enguy

Points forts :

– Ambiance stressante à souhait
– Direction artistique très réussie
– Mélange d’innocence, de kawaii et d’horreur japonaise
– Gameplay simple mais profond
– Points de sauvegarde et de téléportation nombreux

Points faibles :

– Graphismes simplistes (pixels)
– Pas de version française
– Peu d’indications sur les objectifs
– Peu de nouveauté par rapport au premier
– Aventure intense mais un peu courte

LA NOTE : 16/20

Éditeur / Développeur : NIS America
Genre : aventure, exploration, horreur
Supports : PS4, PS Vita
Date de sortie : 27 octobre 2017

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *