Test : XCOM 2 (PC)

xcom2_07Après un premier épisode sorti en 2012, unanimement salué par la critique et les joueurs, XCOM nous revient dans une suite qui ne se repose pas sur ses lauriers.

Remake de UFO : Enemy Unknown de Microprose (1994), XCOM : Enemy Unknown reprenait une partie des bases tout en modernisant un peu le concept. Si la stratégie au tour par tour était utilisée de façon assez similaire, un certain nombre de nouvelles mécaniques venaient dépoussiérer le genre. Ainsi, les joueurs les plus anciens ont pu constater la disparition des points d’actions au profit d’un système basé sur les zones de déplacement avant ou après utilisation des capacités.
Le jeu proposait également un système de classes de soldats avec un arbre de compétences à choix multiples et une plus grande personnalisation de ceux-ci. Le titre offrait aussi une scénarisation plus poussée, avec des missions clés et un certain nombre de cinématiques jouant sur l’immersion.
XCOM : Enemy Unknown se payait le luxe du quasi sans faute, chose très rare pour un remake de jeu culte.

Bella ciao

Au fin fond de l’univers, à des années et des années lumières de la Terre, veille celui que le gouvernement intersidéral appelle quand il n’est plus capable de trouver une solution à ses problèmes, quand il ne reste plus aucun espoir, le capitaine Flam… Enfin, plutôt le commandeur, en l’occurrence.
Et là, question solution compliquée à trouver, l’humanité est servie. En effet, XCOM2 choisit de nous situer dans un monde qui aurait vu la défaite des forces de défense terriennes, un monde dominé par l’armée extra-terrestre du premier épisode.
Toute l’intelligence et la force de ce scénario, c’est qu’il va jouer directement sur le gameplay. Exit l’organisation internationale soutenue par les divers gouvernements du monde, bienvenue à la résistance et sa clandestinité.
L’organisation XCOM, ou plutôt ses quelques survivants, ont donc pris le maquis et luttent maintenant contre les troupes d’Advent, une entité composée d’humains collaborant avec les envahisseurs extra-terrestres. Ce point de départ permet surtout de conditionner totalement la façon de jouer et placer le joueur dans un état d’urgence et d’insécurité constants. La fragilité apparente de notre commando va cependant être compensée par leur état de maquisard et une aptitude de dissimulation activée automatiquement en début de mission. L’idée sera d’agir vite et discrètement, changeant radicalement de l’épisode précédent qui nous proposait une progression extrêmement lente, mais musclée.

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Léa passion embuscade

Même si le gameplay est très semblable à première vue avec celui de XCOM : Enemy Unknown, la différence majeure va venir de ce système de dissimulation. En effet, notre équipe débarque (la grande majorité du temps) en étant masquée aux adversaires. Tant qu’aucune action agressive n’aura été engagée, l’escouade restera invisible aux yeux de l’ennemi. Cette mécanique permet au joueur de repérer les patrouilles adverses et de mettre en place des embuscades qui représentent en grande partie le cœur du gameplay. Il suffit de placer son équipe en overwatch (vigilance), puis d’attaquer une cible. Dès le combat engagé, les adversaires vont tenter de prendre position et leurs mouvements vont entrainer la réaction du reste de l’escouade humaine. Des tirs de réaction bien mieux gérés que lors de l’épisode précédent dans lequel tous nos soldats vidaient leurs munitions sans ordre précis.
Il devient absolument nécessaire d’apprendre à placer ses hommes avant de déclencher l’assaut, sachant qu’une embuscade bien menée peut voir l’éradication d’un groupe ennemi entier en une seule action.
Bien entendu, tout n’est pas si simple, un certain nombres de facteurs peuvent venir contre-carrer les plans du joueur. Tout d’abord, les combats restent conditionnés à des statistiques, donc la réussite des tirs n’est pas garantie. Ensuite, les adversaires peuvent tout à fait découvrir les soldats durant leur ronde, ruinant ainsi l’effet de surprise. Et enfin, dernier point mais pas des moindres, le facteur temps qui devient l’une des plus grandes menaces. La majeure partie des missions se voit ainsi limitée en nombre de tours, obligeant le joueur à avancer. Ce n’est plus une guerre d’usure comme dans l’épisode précédent, mais une guérilla et ses combats éclairs.

Mouvement perpétuel

Exactement comme pour les missions au sol, la partie gestion de base est devenue plus dynamique. Placé maintenant dans un ancien vaisseau Alien, le quartier général nommé Talion est constamment en mouvement. Fini le système d’interception d’ovnis, ici c’est la base qui emmène directement les équipes de combat au cœur de l’action. En plus des classiques modifications et constructions dans les locaux, il faudra également se déplacer autour du globe afin de récupérer des ressources. Tout est toujours basé sur la notion de temps, récupérer un ingénieur ou des informations sur la carte prendra un certain nombre de jours durant lesquels d’autres événements (parfois fort négatifs) pourront se dérouler en parallèle. Les humains ne seront pas les seuls à avancer, Advent de son coté cherchera également à progresser afin d’écraser les deniers résistants. Assez rapidement dans l’aventure, le joueur verra apparaître une nouvelle barre de progression dédiée au projet Avatar qui marquera la fin de l’aventure en arrivant à terme. Il faudra régulièrement effectuer des missions permettant de réduire la progression de cette barre, sous peine de voir sa partie terminée prématurément. La pression est donc constante, que ce soit lors des attaques au sol ou durant la phase de gestion de la base.

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Et la chenille devint papillon

Dans la tendance actuelle, XCOM2 fait vraiment figure d’exception par rapport à toutes ces suites paresseuses. Firaxis a su conserver les qualités du premier épisode, écouter les remontées des joueurs et ne pas livrer une simple version 2.5 de leur titre à succès. Le gameplay a été grandement modifié de par cette approche plus guérilla et les joueurs aguerris se pensant en terrain connu ravaleront vite leur fierté après avoir perdu 80% de leur équipe dès la première vraie mission.
Il est d’ailleurs important de préciser que le titre est un poil plus dur que son prédécesseur. Je conseille fortement de faire une partie en normal (voire facile) avant de se lancer dans un mode plus avancé, sous peine de finir dans un coin de sa chambre en pleurant toutes les larmes de son corps. Si la dissimulation permet de réussir des coups d’éclats au travers des embuscades, les ennemis ne resteront pas bêtement planqués à attendre leur mort, non, ils viendront débusquer le joueur. La plupart des zones de déplacement ont été revues à la hausse et aucun personnage n’est plus à l’abri d’une attaque au corps à corps fatale.
Pour les plus motivés, le mode Iron Man est toujours présent, proposant une expérience aussi cruelle que jouissive en écrasant la précédente sauvegarde après chaque action, rendant la mort des soldats définitive.
Au rang des nouveautés sympathiques, notons l’apparition d’une mécanique de piratage pouvant altérer le déroulement de la partie avec un système de bonus/malus aléatoire, obligeant le joueur à évaluer les risques avant de se lancer.

Plus grand, plus beau, plus fort, plus bugué

Le titre est loin d’être exempt de tout reproches, très loin de là. Premier vrai gros problème : l’optimisation générale. Même votre PC de la Nasa ne vous permettra pas, à l’heure actuelle, de faire tourner le jeu en ultra sans subir de grosses chutes de framerate ; la direction artistique de XCOM2, très belle, propose beaucoup d’effets bien gourmands, mais rien d’assez lourd pour justifier la mise à genoux d’une machine de guerre. Il faudra attendre qu’un patch (ou un mod) vienne arranger ça.
Autre défaut gênant, les bugs liés aux collisions et aux hitboxes. Des bugs qui peuvent (heureusement, rarement) pourrir une mission lorsque, par exemple, un ennemi vient démolir un soldat à travers un mur ou une position théoriquement intouchable. Ajoutons à cela des temps de chargement souvent trop longs avant et après une mission au sol. Autant d’éléments difficilement excusables pour un jeu aussi attendu.
Il reste d’autres défauts notables, mais moins graves, comme l’inutilité relative du piratage en mode Iron man du fait du déséquilibre gain/risque, ou le problème des conseils ingame qui conduiront le joueur qui les suit aveuglément à une inévitable défaite lors de la première partie (les choix conseillés n’étant clairement pas optimisés par rapport au déroulement du jeu).

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Le retour du roi

Je ne vais pas y aller par quatre chemins : XCOM2 est un must have, un nouveau maitre étalon du genre. Le gameplay est efficace, beaucoup plus précis que dans l’épisode précédent. Ici, malgré la dimension aléatoire des actions, le joueur ne pourra s’en prendre qu’à lui-même lorsqu’un événement tournera en sa défaveur, un tour de jeu bien préparé étant généralement payant. Le titre reste néanmoins sans pitié et il n’est pas rare de pousser un cri de rage lorsque un tir à 90% rate lamentablement, entrainant la mort de l’un des membres de l’escouade. Mais cette cruauté fait partie intégrante du jeu et il faut l’accepter, sous peine de perdre régulièrement son sang froid.
La personnalisation de l’équipe, l’ambiance visuelle et sonore, la mise en scène très réussie rendent l’expérience extrêmement immersive, ce qui n’est pas si courant pour ce genre vidéoludique. Des éléments qui permettent surtout de faire oublier les défauts précédemment cités et de placer directement XCOM2 dans les incontournables de ce début d’année.
Il est à noter que le titre n’est pour le moment pas prévu sur console, mais est disponible sur supports Windows, Mac et Linux.

 

Ominae

Points forts :

  • Une vraie prise de risque avec un gameplay renouvelé
  • Les embuscades totalement jouissives
  • Le scénario simple mais efficace
  • visuellement très classe
  • Grosse rejouabilité
  • Tout simplement le meilleur jeu de la franchise depuis UFO

Points faibles :

  • L’optimisation à la rue
  • Quelques bugs pénibles
  • Les temps de chargement

La Note Gamingway : 18/20

Développeurs : Firaxis – Feral Interactive
Genre : Stratégie / Action
Supports : Windows – Mac – Linux
Date de sortie : 4 février 2016

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