Test : WipEout Omega Collection (PS4)
La tendance ne date pas d’hier, mais semble s’être accélérée récemment. Cela devient en effet une habitude, pour les éditeurs, de recycler leur catalogue à l’aide de remasters et autres remakes.
Rien qu’en ce début d’année 2017, nous avons eu le droit coup sur coup à une ressortie de PaRappa the Rapper, Mario Kart 8 Deluxe, Kingdom Hearts 1.5 + 2.5 ainsi que 2.8 Final Chapter Prologue, Crash Bandicoot N.Sane Trilogy, Full Throttle ou encore Final Fantasy XII The Zodiac Age.
Malgré la disparition du studio ayant donné naissance à la série, Studio Liverpool (ex-Psygnosis) en 2012, il était impensable qu’une des séries les plus emblématiques de la marque PlayStation disparaisse avec lui. Le Studio XDev de Sony Europe, épaulé par d’autres studios externes, ont repris les rênes pour ce nouvel épisode.
Pour sa première incursion sur PlayStation 4, WipEout prend peu de risques et repose sur ses acquis avec cette Omega Collection, se contentant à peu de choses près d’être une compilation des épisodes HD, HD Fury et 2048, sortis respectivement sur PlayStation 3 pour les 2 premiers et PlayStation Vita pour le dernier.
Vu l’immense qualité de ces titres et le prix tout doux de cette collection, pas sûr que ce soit un mauvais deal pour autant.
Le mur du son
Est-il encore besoin de présenter WipEout, cette série déjà vingtenaire ayant fait les beaux jours de la PS1, de la Saturn et de la N64 ? Dans le doute, je vais quand même en rappeler les bases, si d’aventure vous auriez dormi dans une grotte ces dernières années.
Les avancées technologiques phénoménales survenues entre les 21e et 22e siècles ont permis la création d’aéronefs reposant sur l’anti-gravité, leur permettant de léviter à quelques mètres du sol.
Alors que l’un des plus vieux rêves de l’humanité était enfin à portée de main grâce à ces voitures volantes, dans le monde de WipEout, tout le monde s’est dit que ce serait une bonne idée de faire une application concrète de cette technologie dans des courses automobiles futuristes à bord d’engins armés jusqu’aux dents.
Ici, pas de pitié si l’on désire s’offrir une place sur le podium, et en plus de chercher à envoyer ses concurrents dans le décor, il est également possible de s’envoyer des missiles en plein visage.
Et dire que de notre temps, l’on trouvait que la Formule 1 était une discipline inutilement dangereuse.
Par chance, nos véhicules sont équipés avec des boucliers de série, permettant d’éviter une mort certaine au premier impact.
Dans cette compilation flambant neuve, l’on dénombre 26 circuits et près d’une cinquantaine de véhicules.
Chacun d’entre eux possède ses propres caractéristiques, comme la vitesse, le niveau de bouclier ou la manœuvrabilité, et appartient à l’une des grandes écuries qui concourent dans cette discipline.
Durant une course, notre bouclier diminue peu à peu lorsque l’on touche les bords d’un circuit ou que l’on est frappé par une attaque ennemie.
Une fois à zéro, notre véhicule explose, et l’on perd alors de précieuses secondes dans cette course impitoyable avant d’être remis sur les rails.
Total Wipeout
L’un des principaux attraits de WipEout par rapport à ses concurrents, c’est sa vitesse folle.
Si vous trouvez les simulateurs de course beaucoup trop plan-plan, pourquoi ne pas tenter la version Turbo avec des accélérateurs sur la piste et des vitesses de croisière dépassant très régulièrement les 1 000 kilomètres par heure ?
Tout comme dans Mario Kart, l’issue d’une course ne repose pas uniquement sur ses réflexes et ses talents de pilote (bien que ce soit davantage le cas ici), mais se joue également en grande partie sur l’utilisation habile des objets.
Ces derniers se découpent en deux catégories : les bonus offensifs et défensifs.
En tombant sur la case objet, on pourra alors de manière aléatoire récupérer des munitions de mitraillette, des roquettes qui foncent tout droit ou des missiles guidés. Côté « défensif », ce sera plutôt des turbos, un pilotage automatique temporaire, des boucliers qui nous rendent invulnérables pendant 5 secondes ou même des mines.
Il serait facile de comparer ces bonus avec leur équivalent chez Nintendo (Carapace rouge ou verte, Bill Balle, peau banane), mais dans l’ensemble, leur usage se fait bien plus stratégique, tout en n’étant pas l’élément déterminant l’issue d’une course. Vais-je garder ce bouclier pour plus tard afin de me protéger d’une attaque venue de derrière, ou est-ce que je veux plutôt rechercher une arme pour éliminer mes concurrents de devant ?
Un excellent joueur ayant une avance considérable sur ses poursuivants ne sera ici pas frustré d’être pénalisé par l’apparition d’un objet injuste et inutilement puissant (on pense à toi la carapace bleue).
Bien plus que dans d’autres séries de jeux de course, la vitesse à laquelle défile l’action à l’écran couplée à l’espace assez réduit entre chaque bordure du terrain impose d’avoir une connaissance parfaite du tracé de chacun des circuits, des emplacements des accélérateurs et des ralentisseurs, si l’on veut éviter de crasher son véhicule toutes les 30 secondes. Contrairement à certains jeux de course typés arcade, la conduite ne repose pas sur un système de dérapages et de mini-boosts, mais sur l’usage habile des aérofreins, afin de prendre à la perfection certains virages un peu trop serrés. Bon courage pour battre les temps des développeurs, ce challenge impitoyable n’est à la portée que d’une élite aux réflexes reptiliens et à l’abnégation sans faille.
Cette Omega Collection porte bien son nom, et en plus du nombre conséquent de circuits et véhicules, il propose 9 modes de jeu.
Cela va de modes classiques, comme la course simple, la course contre la montre, ou le mode Tournoi, à des modes bien plus fantaisistes et originaux.
Dans le mode Zone issu de WipEout Fusion, la vitesse de notre véhicule progresse de plus en plus à chaque tour, et la partie s’arrête si notre bouclier tombe à zéro à force de se prendre des murs de plein fouet. Heureusement, l’on se soigne progressivement si l’on ne subit aucun dégât pendant un certain temps.
Dans le mode Eliminator tiré de WipEout 3, comme son nom l’indique, il faudra détruire le plus de véhicules ennemis possible dans la limite du temps imparti. Chaque vaisseau détruit reviendra sur la piste avec son bouclier au maximum.
À cette pléthore de contenu et de modes de jeu s’ajoute un mode split-screen (devenu trop rare de nos jours), ainsi que du multijoueur en ligne. Autant dire que vous en aurez pour votre argent.
Cette compilation se targue, en outre, du luxe d’afficher une image en 1080p et 60 images par secondes constantes, avec l’option 4K pour les possesseurs de PS4 Pro et d’écrans adaptés.
N’oublions pas non plus la fabuleuse bande son de cet épisode, tradition et marque de fabrique de la série. Pour coller à l’ambiance et à l’esthétique du jeu, les développeurs ont laissé la place depuis le premier épisode à la scène Electro anglaise, avec des groupes comme Orbital, Prodigy ou encore les Chemical Brothers.
Micromegas (1752)
Le bilan du point de vue de la technique et du contenu étant réussi haut la main, reste une dernière question.
Est-ce si mal que ça que ce ne soit qu’une simple compilation ?
Après tout, WipEout HD sorti aux débuts de la PS3 reprenait lui aussi en grande partie le contenu d’anciens épisodes, Pulse et Pure. Pour autant, il s’agissait là d’un des meilleurs épisodes de la saga et d’une vitrine technologique assez incroyable, étant l’un des rares jeux tournant en véritable 1080p à 60 images secondes sur cette console, sans reposer sur des artifices, tels que l’upscale.
Certes, les fans ayant déjà retourné chaque épisode dans tous les sens resteront sur leur faim, mais pour tous les autres, c’est pratiquement 5 jeux pour le prix d’un. Pour 40 €, c’est une extrêmement bonne affaire. D’autant plus que vu les faibles ventes de la PlayStation Vita, peu de monde a pu profiter du génial épisode 2048 sorti en 2012.
Donc oui, c’est dommage qu’il n’y ait pas eu de nouvel épisode depuis 5 ans, mais on ne va pas bouder notre plaisir pour autant.
Tel un Mario Kart 8 Deluxe, cette Omega Collection est l’épisode de WipEout le plus riche à ce jour, l’épisode ultime pour les inconditionnels et le point d’entrée parfait pour les néophytes. Sa maitrise technique éblouissante, ses visuels à couper le souffle, sa B.O. électrisante et ses sensations grisantes font de cet épisode un jeu incontournable de la ludothèque de la PS4.
Les orphelins de jeux de course gravitationnelle sont plutôt gâtés en ce moment, entre MK8DX, Fast RMX, et maintenant cette Omega Collection.
Allez Nintendo, tu nous sors un petit F-Zero pour venir concurrencer le Roi ?
Falcon
Points forts :
- Un régal pour les yeux
- Bilan technique inattaquable
- Contenu richissime
- Bande originale démentielle
- Sensations de conduite maboules
Points faibles :
- Uniquement du recyclage d’anciens épisodes
- Une maniabilité qui ne plaira pas à tout le monde
- Le fourreau cartonné reprenant la jaquette PS1 est exclusif à l’Angleterre
LA NOTE : 16/20
LA NOTE : 16/20
Développeur : Sony XDev Europe
Éditeur : Sony Interactive Entertainment
Genre : Courses Futuristes / Formula X
Supports : PS4 / PS4 Pro
Date de sortie : 7 juin 2017