Vos folles nuits passées sous les projecteurs des dance floors à vous faire flashouiller la gueule sur un air techno un peu bourrin vous manquent ? Ou vous n’avez peut-être pas encore l’âge pour ce genre d’activités saines ? J’ai ce qu’il vous faut. Amis du stroboscope et du mal comitial réjouissez-vous, voilà Ultratron.

L’ère d’Ultratron

Ultraton c’est d’abord une subtile histoire. Vous êtes le dernier être humain vivant suite à une invasion de robots extra-terrestres. Vous décidez alors de venger l’humanité, seul face aux hordes d’ennemis, dans ce qui ressemblera plus à une soirée enfarinée dans un club barcelonais. Vous êtes équipé en conséquence puisque votre cerveau a été transplanté dans le corps d’un droid de combat.

Vous l’avez compris, il va falloir shooter du robot à tout va. Ultraton reprend pour ça le bon style des shoot’em up multidirectionnels dont le vieux Asteroïds est l’un des plus célèbres représentants. Contrairement au shoot’em up plus traditionnels, vous démarrez un niveau en étant situé au milieu de l’écran, dans un environnement fixe. Le joystick gauche vous permet de déplacer votre personnage dans n’importe quelle direction. Dans le même temps, le joystick droit permet d’activer votre arme principale, elle aussi dans n’importe quelle direction, et de façon complètement indépendante de vos déplacements. Très vite, votre personnage se retrouve cerné par d’innombrables ennemis qui apparaissent en vagues, et il faudra utiliser intelligemment – et surtout très rapidement – les deux joysticks pour éviter d’entrer en contact avec eux (et éviter leurs projectiles) mais aussi leur tirer dessus pour les détruire. En clair, vous avez besoin de très bons réflexes, et de deux cerveaux.

Enter the Void

Les développeurs de Puppy Games ont eu la bonne d’idée de ne pas se satisfaire d’appliquer uniquement une recette bien connue. L’originalité d’Ultraton se trouve dans son système d’évolution et d’upgrade de votre personnage. Comme souvent, détruire les ennemis ne suffit pas. Ceux-ci libèrent, à l’emplacement de leur mort, des petits pixels orange qu’il faudra aller récupérer courageusement alors que déjà d’autres hordes vous assaillent. Les ramasser permet deux choses.

D’abord, d’accumuler un maximum de points (qui est en fait le seul véritable objectif du jeu, vous n’allez pas réellement « venger la race humaine », ce n’est qu’un prétexte, ce n’est pas la réalité, Oh! on se réveille les gars !). Ensuite, ce sont eux qui vont vous servir de monnaie pour pouvoir faire évoluer votre personnage entre chaque niveau. En effet, lorsque vous serez venu à bout de toutes les hordes d’un niveau, un panneau d’évolution s’affichera. Dessus, vous pourrez améliorer vos armes, acheter des bombes, ajouter de la puissance à votre bouclier (qui est utilisé comme votre compteur de vie), faire appels à des droids auxiliaires pour vous aider à combattre, et encore plein d’autres choses. Vos ressources étant disponibles en quantité limitée, il faudra aussi arbitrer avec la possibilité de ne rien acheter et accumuler l’argent pour pouvoir se procurer des améliorations plus coûteuses plus tard, au risque de se rendre la vie plus difficile pendant quelques niveaux le temps d’économiser.

Idée intéressante qui permet de rendre beaucoup plus stratégique ce jeu, et qui demandera aux plus acharnés de tester plusieurs combinaisons pour trouver le chemin d’évolution le plus optimisé.

Salle de shoot

Ultratron est clairement un jeu pour les acharnés du joystick ! Très addictif pour les afficionados, il est tout autant rebutant pour les autres. Avec des graphismes assez minimalistes qui reprennent le même style que les autres productions de Puppy Games comme Titan Attacks, il est globalement assez austère en comparaison à d’autres jeux du même genre, comme Geometry Wars qui faisait appel à des graphismes beaucoup plus lumineux, colorés et psychédéliques.

Psychédélique, Ultraton l’est aussi clairement. C’est d’ailleurs l’une des raisons de sa difficulté puisque entre les effets stroboscopiques et les filtres monochromes appliqués à tous les éléments présents sur l’écran, il devient très compliqué de distinguer son personnage des ennemis ou des projectiles ! On aime ou pas, mais il est sûr que cette ambiance participe grandement à en faire un jeu extrêmement nerveux !

A moins d’être un vrai fan du genre, Ultratron doit être pris comme un petit jeu. Il propose une alternative intéressante aux autres shoot’em up multidirectionnels avec un parti pris graphique et quelques bonnes idées, notamment le système d’évolution. Le mode deux joueurs (où deux droids sur le même écran partagent les mêmes vies) n’apporte pas grand-chose si ce n’est de pouvoir comparer qui a les yeux les plus rouges à l’issu de la partie. Un bon petit jeu donc, mais il faut aimer.

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Points forts

• Très nerveux
• Système d’évolution original
• Rejouabilité infinie

Points faibles

• Réservé aux adeptes du genre
• Bobo aux yeux et à la tête…

La note Gamingway : 14 / 20

Développeur : Puppy Games
Éditeur : Puppy Games
Genre : Shoot’em up multidirectionnel
Supports : Wii U (eShop), PC/Mac/Linux (Steam), XBox One, Playstation 3, Playstation 4, PSVita
Date de sortie : 14 mai 2015 (sur Wii U)