Test : Tour de France 2016 (PS4)
Le monde cycliste de Cyanide Studio et Focus Home Interactive se divise en deux catégories : d’un côté ceux de gestion sur PC, dont le dernier en date s’intitule Pro Cycling Manager 2016, et de l’autre, ceux de simulation, avec le petit nouveau Tour de France 2016, uniquement disponible sur consoles.
Village départ
Comme son nom l’indique, Tour de France 2016 se consacre en grande partie à la plus célèbre course cycliste de l’histoire. Le plat principal étant de participer au TDF 2016, avec les équipes officielles, les véritables étapes prévues, ses règles…
Cependant, quelques ajouts viennent tout de même étoffer le contenu du mode Tour où il figure, en l’occurrence d’autres courses mythiques ou fictives. Celles-ci se limitant au Critérium International et à celui du Dauphiné, ainsi qu’au Triptyque Tour et au Circuit des Grimpeurs.
Mais participer à ces épreuves n’est pas une fin en soi, puisque l’on peut aussi décider de gérer une équipe en partant du bas de l’échelle dans le mode Pro Team, avec une gestion plus poussée de par l’arrivée des sponsors à sélectionner, des objectifs en découlant… De quoi recruter les plus grands athlètes actuels à force de buts atteints, mais pas seulement, puisque des noms d’antan seront au programme et vous aurez l’occasion de les engager.
Des Défis vous mettant eux en face de 10 descentes de cols à négocier avec précision, tout en réussissant le meilleur temps, seront proposés en parallèle, avec un classement en ligne.
Enfin, on pourra confectionner sa propre compétition allant jusqu’à 21 étapes (comme le TDF) avec MY Tour, en les sélectionnant au sein des différentes épreuves du jeu, hormis Défis.
Avantage indéniable de chaque mode : la possibilité d’y évoluer à deux en local. D’un côté en coopération pour MY Tour, Pro Team et Tour, tandis que l’on pourra s’affronter en un contre un sur Défis, MY Tour et Tour.
Gros braquet
Avec uniquement une manette, on aurait pu craindre que Tour de France 2016 soit très allégé dans son approche du cyclisme, comparé à son grand frère sur PC qui, avec son interface développée pour la souris, permet de finement gérer sa stratégie.
Tout d’abord, comme nous vous l’avons déjà précisé en préambule, il s’agit ici davantage d’une simulation, nous permettant donc d’incarner les cyclistes eux-mêmes, une fois en course. Néanmoins, ceux-ci ne seront pas lancés dans un soft à la limite de l’arcade, où l’on ne ferait qu’avancer, sans pour autant toucher à la dimension stratégique bien connue chez son pendant tourné vers le management.
Le pad propose ainsi un mélange entre les touches d’action et celles de stratégie, qui pourront être des mouvements assez simples des hommes concernés ou des aspects bien connus du monde professionnel, puisqu’une touche sera dévolue au pédalage, une autre pour coller à la roue d’un équipier ou concurrent, une sert à appeler son directeur sportif via l’oreillette… Tout est au final bien là pour nous permettre d’osciller entre incarnation des vedettes de la Petite Reine et en quelque sorte, tout de même celle du directeur sportif. On pourra, selon la situation, donner le tempo du peloton, attaquer grâce à une touche prévue à cet effet, sucer la roue de ses compagnons d’échappée, sans pour autant relayer en vue d’aider son leader en difficulté… La dimension stratégique est donc suffisamment présente sur consoles afin de varier les plaisirs selon le tracé et les objectifs, ce que l’on redoutait par rapport à ce dont on a l’habitude.
Savoir instaurer une véritable alchimie entre gestion, prise de risque directe et traîtrise dans son approche des compétitions sera indispensable. Avancer à allure régulière, y aller plus tranquillement ou se déchainer seront déjà des actions qu’il faudra savoir employer à bon escient afin de ne pas s’épuiser, ne pas rater la bonne occasion… mais elles devront en plus être associées à des éléments stratégiques.
Commençons par le ravitaillement, où il s’agira de bien surveiller sa consommation d’énergie et le déroulement de l’étape, afin de prendre de quoi se requinquer : bleu pour l’endurance et rouge pour l’effort tonique. Si vous n’y prêtez pas suffisamment attention, vous risquez de devoir vous ravitailler en montagne ou avant une arrivée, alors que vos adversaires décident de monter le ton. De quoi être fichu avec un ralentissement certain et une impossibilité de rattraper les plus forts, signifiant également les meilleurs stratèges.
Conclure dans un sprint massif ou en petit groupe vous demandera là aussi d’être fin(e) tacticien(ne). La meilleure méthode étant de se placer comme il se doit en suivant l’adversaire idoine, si possible vous protégeant du vent, en étant partisan du moindre effort, puis en lui collant une mine et en le sautant sur la ligne en appuyant sur R1, bouton permettant de jeter son vélo, comme l’on dit dans le jargon.
Chute à l’arrière
Comme ses prédécesseurs dans la série Tour De France et (Pro) Cycling Manager, Tour de France 2016 souffre d’un défaut évident : ses commentaires audios ! C’est d’ailleurs le cas pour la plupart des simulations sportives. On jouera en coupant le son sans hésiter et l’on privilégiera mettre sa propre musique en parallèle, ce qui s’avère un très bon mélange pour un jeu de ce genre.
Pour les futurs volets, il sera nécessaire de réussir à les rendre plus interactifs, à l’instar de ceux lors des retransmissions télévisées où Marc Chavet en plateau relaie des informations, anecdotes, entretiens avec les coureurs… Sans omettre la relation directe avec les téléspectatrices/teurs via les réseaux sociaux. Les commentaires sportifs ont évolué et il va falloir qu’il en soit de même au niveau vidéo-ludique, ce qui déjà relèverait le niveau.
L’ambiance sonore est meilleure, mais n’est pas vraiment indispensable au bout de quelques parties, après avoir tout de même voulu entendre les coups de pédales.
Visuellement, cette nouvelle mouture gagne en qualité, sans pour autant s’avérer incroyable, mais il faut bien conserver en tête la masse colossale de textures à l’écran et en mouvement pour la plupart. Quasiment 200 cyclistes en plein effort, des gens des deux côtés vous regardant, les structures propres aux épreuves… et bien entendu des décors qui sont, eux, déjà plus statiques. Cette quantité rare de détails mobiles oblige à ne pas faire claquer toutes les cartes graphiques et moteurs physiques du monde.
Au final, Cyanide réussit très bien son coup, avec une jolie modélisation des coureurs durant la course, beaucoup d’à-côtés et des effets de lumières de qualité. En revanche, on regrette que nos sportifs se ressemblent à peu près tous. Certes, d’autres studios avec davantage de moyens sont loin de proposer des visages semblables aux vrais pour tous, mais on en espérait tout de même un plus grand nombre de différents et donc réalistes ici. Toutefois, il est à noter que la morphologie des athlètes est désormais prise en compte et que l’on n’a donc plus à faire avec un modèle unique multiplié à l’infini.
En mêlant bien simulation et stratégie, Tour de France 2016 s’avère amplement assez complet d’un point de vue ludique pour nous tenir des heures durant. Des améliorations importantes par rapport au précédent volet ont fait leur apparition et il manque désormais essentiellement du contenu pour passer un cap, particulièrement au niveau des épreuves et même, pourquoi pas, d’autres styles de défis.
Inod
Points forts :
– Suffisamment tactique
– Multijoueur sur le même écran en coopération et en un contre un
– Mode Pro Team
– Modélisation des athlètes
– Actions des coureurs et dimension stratégique bien exploitées par la manette
Points faibles :
– Les visages des cyclistes
– Les commentaires
– Peu d’épreuves
La note : 15/20
La note : 15/20
Développeur : Cyanide Studio
Éditeur : Focus Home Interactive
Genre : Sport
Supports : PS4 et Xbox One
Date de sortie : 16 juin 2016
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