Test : Thief (PS4)
Alors que la mode des jeux à « action frénétique et grandement rébarbative » semble ne pas s’essouffler auprès des éditeurs et des acheteurs, on est soulagé de voir le retour d’une licence telle que Thief. A l’instar de cette dernière, d’autres séries ont tenté le genre infiltration, pour malheureusement dériver vers l’action au fur et à mesure des épisodes. Souhaitons que le retour de Thief ne change pas l’essence même de son identité.
Thief nettoyant
Ni préquelle, ni séquelle, Thief vous plonge dans une nouvelle histoire, toujours au contrôle de Garrett, voleur quasi solitaire. « Quasi » seulement, car l’introduction du jeu vous mettra nez à nez avec Erin, voleuse meurtrière dont vous étiez le mentor.
Après une chute des deux protagonistes, notre gentleman cambrioleur recouvre ses esprits dans un chariot le reconduisant « chez lui », à La Cité. Il apprendra de la part de Basso, receleur et seul collaborateur de Garrett, qu’il n’y a plus réapparu depuis un an.
Une année durant laquelle la Vigile du Baron Northcrest, menée de main de fer par l’Attrape-Voleur en chef, étend son emprise sur La Cité, parallèlement à une maladie mortelle nommée La Grisaille.
Garrett de la cambriole
Notre héros chipeur et un peu explorateur, est de ceux ayant un rapport fusionnel avec le vol. Il ne vit que pour cela et semble plutôt être attiré par le goût du risque et du défi, que par le gain possible.
Pour réussir dans sa mission et même ses missions, tant dans l’histoire principale que les nombreuses quêtes annexes, Garrett bénéficie de capacités hors du commun et d’accessoires évolutifs.
Suite à son accident lors du prélude, notre voleur possède notamment l’aptitude de concentration, utilisable sous divers aspects.
– Premièrement l’intuition, vous aidant à dénicher des trésors, tout en évitant les pièges.
– La dextérité, permettant d’accroitre sa capacité de pickpocket, mais également de crocheteur de serrures.
– Le sens, détectant les potentielles menaces.
– L’efficacité, diminuant la vitesse de consommation de l’énergie de concentration.
– Mais également d’autres, dont vous devinerez aisément les apports : furtivité, tireur d’élite, vitesse et combat.
Au niveau des accessoires et autres armes, Garrett n’est pas mal loti non plus. Signalons tout de même qu’il est de base contre la violence et ne l’utilise qu’en ultime recours. Précisons aussi que le choix est laissé au joueur sur ce point, mais nous y reviendrons en détail par la suite.
Tout d’abord son fidèle arc, pouvant évidemment blesser ou assassiner, mais également interagir avec l’environnement grâce à plusieurs types de flèches. Celles d’eau pouvant éteindre les sources de lumières, vous permettant alors d’agir dans votre environnement favori : l’obscurité.
D’autres flèches sont disponibles : les explosives, celles de feu, les grappins pour atteindre des zones précises, les émoussées pour faire diversion grâce au bruit qu’elles émettent en se brisant…
Mais ce n’est pas tout, puisque son attirail s’étendra à la clef anglaise, à la matraque, au crochet, au coupe-câbles et au rasoir.
Des objets spéciaux vous permettront également d’augmenter votre santé, vos contenants, ainsi que certains aspects de vos flèches…
Une sympathique collection, incitant à appréhender les situations de différentes manières.
Malheureusement, ce ne sera pas autant le cas que ce l’on aurait pu espérer. Thief est loin d’être le seul jeu restrictif alors que l’on rêvait d’un monde ouvert, mais cela ne nous empêche pas d’être un minimum déçu. On nous guide bien trop souvent vers une unique voie et là encore c’est le cas de 99% des logiciels, si ce n’est plus. Tout ça pour finalement appuyer sur le gros bouton rouge, représenté ici par une unique touche d’interaction sur la manette et c’est surtout là que se amène la plus grosse déception.
Je suis un voleur, je ne suis pas un assassin
Un des gros points forts de Thief, est sa véritable approche infiltration, jouant avec les ombres et un minimum de violence. Une rareté dans le milieu. Cet aspect essentiel est galvanisé par tout un tas d’options, permettant de se fixer des challenges, dans les trois difficultés du jeu déjà établies.
Vous pouvez donc, entre autres : retirer l’aptitude de concentration, supprimer les ressources permettant de recouvrir votre santé, bannir les améliorations ou bien encore exclure les personnes assommées, meurtres et alertes.
De quoi créer son propre système de jeu et s’offrir un défi à sa hauteur, notamment à l’heure où de nombreux gamers se plaignent de la facilité des sorties récentes. Ici, le meilleur choix a été fait, celui de proposer un panel large permettant à chacun de s’y retrouver, du joueur lambda, au plus acharné. Nous sommes tous des joueurs et ça Eidos Montréal l’a bien compris.
C’est le plus grand des voleurs
En sus de l’histoire principale, La Cité vous permettra de prendre part à quantité de quêtes annexes, pour étancher votre soif de vols et pourquoi pas de milliards, en or, en dollars par la même occasion.
Si l’on est satisfait du contenu, les temps de chargements nécessaires pour y accéder, sont eux, pénibles. Récurrents et longuets, ceux-ci donnent envie de laisser tomber ces aventures parallèles ou alors de se préparer une plage de jeu conséquente, afin d’avoir suffisamment de temps pour en remplir deux ou trois. On espère que les développeurs réagiront rapidement, contrairement à ces chargements, en proposant une mise à jour réglant cet imposant problème. Après, cela ne concerne peut-être que la version PS4 qui a fait l’objet de ce test.
Cela permettrait de nous redonner l’envie de parcourir La Cité, qui bien qu’elle ne soit malheureusement pas si ouverte que cela, possède un charme certain. Mêlé à l’ambiance nocturne de l’aventure, il en résulte une atmosphère tout à fait particulière, rarement vue chez des jeux récents.
Le retour de cette licence, quasiment attendu comme le messie par ceux en ayant marre de la violence à outrance, n’est finalement pas l’incommensurable claque attendue par certains joueurs. Le problème venant sûrement du développement sur deux générations de consoles. On imagine aisément que les interactions et chargements pourraient être très différents sur les deux consoles récemment sorties. Néanmoins, cette mise en valeur de l’infiltration est très plaisante et la difficulté paramétrable ne fait qu’accroitre cette sensation. Il manque tout de même une interactivité plus importante dans l’ensemble, et cela n’est pas rien.
Inod
Points forts :
– Nul besoin d’assassiner
– L’atmosphère
– Difficulté paramétrable
– Contenu conséquent (évolutions, quêtes annexes… )
– Défis avec classements en ligne
Points faibles :
– Actions contextuelles
– Temps de chargements
– Pas encore de claque « new gen »
La Note Gamingway : 14/20
La Note Gamingway : 14/20
Développeur : Eidos Montréal
Editeur : Square Enix
Genre : Action / Infiltration
Support : PlayStation 4, PlayStation 3, Xbox One, Xbox 360 et PC
Date de sortie : 28 février 2014
Effectivement on en attendait peut être un peu plus, surtout côté New gen… et après que le studio nous ai quand même concocté Deus ex : Revolution.
Comme l’a dit mon prédécesseur, ça fera une bonne occaz.