Test : The Stanley Parable (PC)
A l’heure où le public ne réclame quasiment plus que des jeux « bac à sable », dans un monde ouvert, où ses choix changent l’histoire et à la durée de vie colossale, The Stanley Parable fait figure d’OVNI. Un OVNI qui décide d’aller encore plus loin, en jouant avec les codes du jeu vidéo. Le logiciel de Galactic Cafe va-t-il marquer par son approche ou bien s’agit-il seulement d’une accroche commerciale sans fond ?
Faut qu’j’travaille mais je veux pas qu’on m’pousse
Chose peu courante dans un jeu vidéo, vous dirigez un employé de bureau, Stanley. Son travail consiste à appuyer sur les touches d’un clavier, suivant ainsi à la lettre ce que lui demande la direction. Un bon fonctionnaire en somme. Mais un jour, plus aucune consigne. Que va devenir Stanley si on ne lui indique plus quoi faire ? Allez savoir ce qui lui passe par la tête, celui-ci décide d’aller voir ce qui peut bien se tramer au-delà de son bureau 427.
Vous passez donc la porte et découvrez un espace vide de tout employé, à la grande stupéfaction de Stanley. Du moins c’est ce que révèle l’autre protagoniste de cette aventure, le narrateur ! Ce dernier fera plus que vous guider, il devancera vos actes. Mais d’autres choix pourront parfois être faits. Poussant ainsi le gamer expérimenté à la réflexion sur cette situation. Finalement, tous ces jeux où nos prises de décision forcent le destin, ne serions-nous pas poussés à les prendre ?
A bas la hiérarchie
Selon votre esprit, vous pourrez très bien choisir de suivre les fameuses indications, voire même prédictions du narrateur, semblant tout bonnement lire le livre de votre vie. Vous prouverez ainsi que vous êtes toujours un employé modèle. Mais il sera également envisageable de prendre un risque inconsidéré, pour commencer en prenant la porte de droite, alors qu’il est prévu que vous choisissiez celle de gauche.
Ce sur quoi le narrateur rebondira et vous incitera à prendre ce qu’il assure être le bon chemin. Insistant sur le fait qu’il risque de vous arriver malheur si vous persistez à suivre la « mauvaise voie ». Et surtout, il se moquera de vous, amenant là un humour caustique du meilleur effet. Le jeu vidéo étant, en général, tellement dénué d’esprit et d’humour, qu’ici nous sommes servis.
A l’instar de la plupart des gamers dans tout autre jeu, choisirez-vous la route vers la vérité et la victoire, en supposant que celles-ci soient réelles ? Ou bien allez-vous volontairement prendre le contrepied ? Mais n’est-ce pas de la psychologie inversée de la part du narrateur, qui n’attend finalement qu’une chose ? Cette chose qui généralement est votre décès, dans de potentielles atroces souffrances. En même temps, il faut être stupide pour croire que se jeter dans le vide ne vous laissera aucune séquelle, on n’est pas dans un jeu vi… Euh, cela fait probablement un peu trop de temps que nous nous adonnons à The Stanley Parable.
The button is a lie
L’atmosphère sonore, accouplée à la narration et au côté guide de celle-ci, ne peut que faire penser à ces jeux qui, depuis quelques années, ont essayé de surfer sur la vague Portal. Fort heureusement, The Stanley Parable efface toute suspicion de notre esprit, après seulement quelques instants. Celui-ci possède une identité propre, avec son ambiance si particulière. Grandement appuyée par le narrateur, interprété par un Kevan Brighting frisant tout simplement l’excellence. A aucun moment, l’idée de le comparer à d’autres narratrices ou narrateurs ne nous effleure.
En revanche, il nécessitera de comprendre l’anglais, pas de localisation au niveau du doublage. Fort heureusement, huit langues (anglais compris) sont disponibles pour les sous-titres. Vous pourrez donc y lire les textes en français, voire même en danois ou en russe par exemple, mais là nous n’avons pas essayé. La localisation est réussie, il reste juste quelques coquilles, corrigées au fur et à mesure, c’est ça la magie des mises à jour.
The Stanley Parable maitrise également son univers graphique, en particulier son level design, de main de maitre. Tant de par les découvertes à chaque nouvelle section, que par les multiples possibilités proposées, offrant une remarquable rejouabilité. Le monde dans lequel on évolue sachant se retourner, au moment où l’on s’y attend le moins.
Sans oublier les codes vidéoludiques, avec lequel le logiciel joue constamment. Notamment les boutons in game, ces charmantes touches avec lesquelles nous pouvons tout faire, dans n’importe quel jeu vidéo.
Véritable œuvre se démarquant de la production actuelle, The Stanley Parable prouve que l’on peut apporter une sincère réflexion et de l’humour dans un jeu vidéo. Le tout en restant un vrai jeu et sans critiquer avec véhémence l’univers vidéoludique. Juste en jouant avec ses codes, pour offrir un divertissement intelligent et marquant. Bravo Davey Wreden !
Inod
Points forts :
– Un pied de nez au jeu vidéo
– L’humour
– Le level design
– Joue avec les codes du JV
– Originalité
– Pas réservé aux anglophones grâce aux sous-titres
Points faibles :
– Quelques soucis de localisation
La Note Gamingway : 17/20
La Note Gamingway : 17/20
Développeur : Galactic Cafe
Editeur : Galactic Cafe
Genre : Aventure
Supports : PC et Mac
Date de sortie : 17 octobre 2013 sur PC et Mac