Test : The Battle Cats POP! (3DS)
Annoncé en catimini lors d’un Nintendo Direct japonais, à l’époque encore présenté par feu Satoru Iwata, personne n’aurait cru qu’un jeu de stratégie aussi barré mettant à l’œuvre des hordes entières de chatons tout mignons proliférant par dizaines finirait par arriver dans nos vertes contrées, et pourtant…
Chat alors !
Dans The Battle Cats POP! , le but est on ne peut plus simple : défendre sa base, détruire celle de l’adversaire. Mais l’argument majeur de ce titre est sans conteste la présence notable d’une flopée de chats tous plus choupis et amusants les uns que les autres, dont le design sophistiqué et épuré rappellera, entre autre, les choristes de Rhythm Paradise.
Le but non avoué derrière chacune de nos escarmouches à travers le globe est d’aider notre armée de chatons à réaliser le doux rêve de ces bons vieux Minus et Cortex : conquérir le monde !
Bien que le principe de base ait déjà été décliné à toutes les sauces, ce subtil mélange de tower defense, de jeu de stratégie et jeu de gestion est extrêmement efficace. Pour parvenir à son objectif, le joueur devra gérer sur un plan vertical, à la manière d’un Patapon, la production d’unités félines de toutes sortes, disposant chacune d’habilités uniques. Le chat bagarreur, le chat-mur, le chat équipé d’une hache, le chat aux jambes longues, le chat volant, le chat vache, le chat poisson… permettront de répondre à toutes sortes de situations. Ces chats partiront à la guerre et devront se frotter à l’armée adverse, qui elle aussi produira des unités animales de toute sorte (serpent, chien, hippo, singe, lion, etc.) dans le but de conquérir votre base.
L’expérience accumulée au fil des stages permettra de les améliorer et même de les faire évoluer au niveau 10, tels des Pokémon, afin de changer drastiquement leurs statistiques et leur design. L’on pourra non seulement améliorer nos chats et débloquer de nouvelles unités au fur et à mesure de la progression, mais également améliorer le niveau de la base elle-même, le niveau de production monétaire par seconde, la défense de notre tour ou encore le montant d’xp gagné en fin de mission.
Chaque mission nous rapportera de la pâtée pour chat, une monnaie spéciale distincte des points d’expérience, et permettant d’acheter, dans un menu dédié, de gros paquets d’expérience ou d’autres joyeusetés diverses. Chaque jour, le jeu nous offrira une dizaine de pâtées, permettant de progresser plus facilement si jamais l’on vient à être bloqué, ou même feront office de Continue en cas d’échec.
Chapristi Saucisse
Lors d’une bataille, à chaque seconde qui passe notre jauge d’argent se remplit, permettant d’acquérir l’unité chat de son choix, chacune ayant un coût plus ou moins élevé, ou alors d’augmenter la jauge d’argent maximale en réserve pour cette mission, permettant d’acheter des unités plus chères et efficaces. Certains chats sont portés sur l’attaque pure, d’autres la défense élevée pour ralentir nos ennemis, des chats rapides qui traverseront en un rien de temps le champ de bataille, des chats volants qui traversent les lignes adverses et arrivent directement jusqu’à la base adverse, …
Le chat de base a un coût très faible de 50 pièces et se déploie donc très rapidement en grande quantité, mais met beaucoup de temps à parcourir du terrain et ne frappe pas très fort, tandis qu’un chat cheval ou un chat girafe coûtera bien plus cher, mais galopera jusqu’à l’agresseur en un temps record pour lui infliger de lourds dégâts.
Il faudra donc être constamment sur le qui-vive, afin d’analyser la situation et déterminer quelles unités seront les plus efficaces dans une situation donnée et se sortir d’un faux pas. En dernier recours, il est possible d’utiliser une attaque divine, mais également un rayon laser permettant d’éradiquer d’un seul coup un groupe d’ennemis un peu trop avenant et se rapprochant dangereusement de la base lorsque la production de chatons ne suit pas la cadence. Ces moyens sont fortement recommandés, nettement moins au moment où arrivent des boss très résistants qui surpassent le niveau de nos unités.
Miaou oui la guéguérre !
Chaque mission correspond à une partie du globe (Thaïlande, Japon, Inde, Afrique du Sud…), et lancer un assaut consommera des points de leadership, qui se rechargent au fil du temps à la manière d’un free to play. Plus on progresse dans le « scénario », plus les missions coûteront cher en leadership. Il sera alors parfois préférable de farmer des ressources sur des missions moins avancées du jeu si jamais l’on s’avère bloqué par la difficulté.
Cette limitation traduit les origines du jeu et son modèle économique initial. Sorti sur smartphones sans la dénomination Pop, il était en effet possible -comme dans désormais tout jeu gratuit pensé pour ces supports– d’acheter des crédits donnant droit à des parties supplémentaires pour faire fi du cooldown imposé, ou d’améliorer ses unités.
Cette version Pop sur 3DS est dénuée de toute forme de micro-transactions, mais revêt toutefois les cicatrices du portage dans son game design, trahissant son ancien modèle économique, et il peut s’avérer frustrant d’avoir à refermer sa 3DS plusieurs minutes pour recharger ses crédits une fois toutes ses parties utilisées. Heureusement, le jeu est assez généreux en « pâtée pour chat », la monnaie permettant d’améliorer ses capacités et ses statistiques globales unités (une unité offerte en fin de mission, et une dizaine tous les jours). Elle permet également d’acheter dans la boutique des bonus à usage unique, comme par exemple une vitesse de combat doublée, un radar à trésor, un multiplicateur d’expérience, un sniper ou un CPU qui joue à votre place.
Félin pour l’autre
On a vite fait de se prendre au jeu et d’assister au joyeux chaos qui se déroule devant nos yeux, quand, armé de nos meilleurs soldats et de tactiques infaillibles, l’on se prend pour un chef de guerre, alors que des nuées entières de chatons adorables remplissent l’écran de sa console. Au-delà de l’esthétique mignonne à souhait se cache un jeu plus profond qu’on ne pourrait y penser, parfait pour des petites sessions dans les transports.
Même si le jeu était au départ pensé pour téléphones avec des restrictions dans tous les sens pour faire allonger la monnaie, au final la difficulté de cette version n’est pas totalement craquée (sauf contre certains boss en début de partie) et il est même recommandé d’abuser des pâtées offertes pour vite acheter de gros lots d’XP plutôt que de farmer inlassablement les mêmes maps afin de monter très vite toutes ses unités au max (même si un second stade d’évolution se débloque plus tard), rouler sur les ennemis et profiter de sa toute-puissance sur le terrain. Comme dans la vraie vie, il serait déraisonnable de résister à l’appel de ces boules de poil cachant derrière de doux miaulements, des stratèges et des guerriers hors pair.
Falcon
Points forts :
– Un chara design à tomber
– Contenu très riche, et sans micro-transactions
– Concept diablement addictif
– Un mode duel pour se fritter contre ses potes
Points faibles :
– Un concept forcément répétitif à la longue
– Le leadership, séquelle de la version mobile
LA NOTE : 16/20
LA NOTE : 16/20
Développeur : PONOS Corporation
Éditeur : PONOS
Genre : Élevage de chats/Domination mondiale
supports : 3DS et smartphones
Date de sortie : 28 juin 2016 sur 3DS