Test : The Banner Saga 1 et 2 (Xbox One)

À l’occasion du lancement du Kickstarter du 3e épisode de la série, revenons sur les deux premiers volets de The Banner Saga qui ont su se faire remarquer avec un style visuel dessiné de toute beauté et une narration comme on en a rarement vu. Petit retour sur ce The Banner Saga Complete Pack !

Il fait au moins… – 8000.

Baigné dans une atmosphère Fantasy nordique avec tout ce que ça comprend de Vicking, neige, haches et dieux barbus, The banner saga vous plonge dans un conflit poussant les Varls et les humains, ennemis de longue date, à s’allier contre les Dredges, des créatures créées par un dieu jaloux de son confrère, qui de son côté a créé les Varls. Les Dredges pillent et massacrent village après village et semblent ne laisser aucun espoir dans leur sillage, poussant les deux autres races à se mettre en route pour trouver refuge et regrouper les forces pour mieux contre-attaquer.

Les peuples doivent alors partir en exode. Les Varls d’un côté, sorte de vikings à cornes pensant que les humains sont vils et faibles face au savoir vivre communautaire de leur race, et les humains de l’autre, plus agiles, souvent dotés d’une maîtrise de l’arc et de quelques astuces filoutes. Si le jeu alterne entre combats tactiques et dialogues à choix multiples, il n’est pourtant pas évident de le caser dans un genre à proprement dit. Passif plus qu’actif, l’histoire et les choix sont finalement ce qui importe le plus face aux affrontements tactiques que l’on peut parfois décider d’éviter ou non.

Leur but : fuir les Dredges dans un premier temps. Cependant, The banner saga force à lire un peu entre les lignes. Il faut fuir certes, mais fuir tout en combattant les créatures qui vous envahissent et en préparant la contre-attaque. Il faut alors souvent faire le choix entre sauver un maximum de gens au prix de quelques valeureux guerriers envoyés face aux Dredges pour les retenir quelques temps, ou fuir lâchement en se disant que les pertes collatérales sont inévitables et qu’il vaut mieux garder une armée complète le plus longtemps possible.

Lequel de vous deux je préfère ?

C’est dans ces choix que toute la saveur des Banner Saga réside. La renommée bâtie à force de choix et affrontements permettra alors de gonfler les rangs, équiper les guerriers où les faire monter en niveau. Mais il faudra parfois choisir entre gagner encore plus en renommée où mettre la priorité sur les vivres pour que le cortège ne soit pas affamé. Pendant votre périple, les choix peuvent être cruciaux. Lors de rencontres avec des inconnus, le choix de la confiance ou du défi peuvent vous mener dans bien des chemins différents. Une pression supplémentaire s’installe lorsqu’il faut compter les jours de trajets restants et que les vivres se font rares, ce qui mène en général, ne nous leurrons pas, à des affrontements sanglants inévitables pour la survie du plus grand nombre.

Les combats sont assez particuliers. Disposés sur une grille, les combattants que vous aurez choisis auront chacun leur petite spécificité (archer, guerrier au bouclier et à la hache, lancier…) ainsi qu’un pouvoir spécial qui leur est propre, afin d’ajouter quelques effets à vos coups (étourdir le temps d’un tour, pousser l’ennemi de plusieurs cases, etc.). Ce qui surprend au départ, c’est que les points de vie et les dégâts de vos personnages sont la même et unique statistique, la force. Si bien que chaque coup encaissé réduira alors cette force et par conséquent, les dégâts que l’on peut infliger. Il faut alors en permanence revoir sa stratégie et ne pas envoyer bêtement l’unité qui frappe le plus fort, car elle frappera surement un grand coup au premier tour, mais si elle encaisse trop, elle ne fera pas plus mal qu’un moustique une soirée d’été trop humide.

Par-dessus cette couche de base, chaque unité a des points d’armure. Tant que ces points d’armure sont supérieurs à votre force, vos coups ne pourront retirer qu’un seul point de vie à votre cible. Il faut, du coup, à chaque attaque, choisir entre : infliger des dégâts d’armure qui est un investissement sur le long terme, puisque les dégâts seront de plus en plus grands à mesure que l’écart entre armure et force sera grand, ou bien infliger des dégâts directs avec l’aide de la volonté, autre « points de capacité » utilisable pour booster de 1 à 3 dégâts les coups portés.

C’est en jonglant avec tous ces éléments que la mécanique, à première vue injuste, du jeu s’en retrouve finalement très riche et ouverte à de nombreuses possibilités. On regrettera, malgré tout, la frustration face au fait que les unités ennemies attaquent entre chaque action que vous faites (il n’y a pas de notion de vitesse, et vous pouvez donc vous retrouver 5 (vous) contre 2 (eux) avec l’ennemi qui portera tout autant de coups que vous, car jouera entre chaque action de chaque personnage, quoi qu’il arrive.

Jamais deux sans trois

Ainsi, en faisant ce savant mélange de combats tactiques et de dialogues à choix multiples et aux conséquences parfois graves (on est presque dans du Games of thrones, tellement les pertes sont fréquentes), Stoic entertainment arrive à impliquer le joueur dans cette histoire pourtant complexe. Les enjeux politiques et les noms nordiques lâchés dans tous les sens en perdront d’ailleurs plus d’un.

L’histoire s’étale donc sur 3 volets, en sachant que le deuxième épisode laisse un peu moins de possibilités et a tendance à laisser tomber certaines parties de l’histoire, mais n’en reste pas moins au niveau du premier épisode. Les combats gagnent aussi un peu en variété avec l’arrivée de nouvelles classes et compétences. Il est certain que c’est un jeu qui plait ou ne plait pas, le rythme est lent, l’histoire ne peut aller que dans un sens, les animations sont rares et les dialogues non doublés, mais nul doute que le rôliste y trouvera son compte, ainsi que ceux qui aiment participer à un univers solide et cohérent.

Pour les intéressés, donc, il est impératif de commencer par le premier, sans quoi vous aurez l’impression de lire La Coupe de Feu sans avoir lu les premières aventures d’Harry Potter. Voici d’ailleurs le lien Kickstarter pour le 3e et dernier volet qui saura sans nul doute clôturer une bien belle trilogie d’un genre qui est rarement exploré de cette manière là dans un jeu vidéo. La sortie prévue pour le mois de décembre 2018 devrait être maintenue, puisqu’ils ont déjà récolté deux fois la somme visée !

Biglova

Points forts :
– Le style visuel dessiné somptueux
– Le mélange dialogues à choix multiples / combats tactiques

– L’ambiance générale cohérente et immersive
– Des choix cornéliens aux conséquences terribles

Points faibles :

– Beaucoup de chargements
– Un univers qui va en perdre plus d’un
– Quelques problèmes de traduction qui n’aident pas

– Un ensemble rigide

La Note 15/20

Développeur : Stoic
Éditeur : Versus Evil
Genre : Stratégie / Narratif
Supports : PC / PS4 / XboxOne / PSVita / iOS / Android
Date de sortie : 1 et 2 déjà disponibles / The Banner Saga 3 en décembre 2018

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