Test : Silence (The Whispered World 2) sur PS4

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Silence ! Non je ne vous donne pas un ordre, je parle du jeu qui se nomme : Silence (The Whispered World 2), suite du point’n click de Daedalic sorti en 2009 : Les Chroniques de Sadwick : The Whispered World. Voyageons ensemble dans le mystérieux royaume de Silence pour voir si nos autres sens restent en éveil…

Si lent ce… jeu ?

L’histoire met en scène Noah et sa jeune sœur Renie, deux enfants aux prises avec la guerre. Tout commence lors du bombardement de leur ville et leur fuite dans un bunker… Et ce début de jeu annonce clairement la couleur ! Silence n’est pas un petit conte mignon et pétri de bons sentiments, mais plutôt un récit doux-amer, qui se situe entre l’insouciance de l’enfance et la dureté de la vie… ou de la mort, d’ailleurs, car le royaume de Silence se situe clairement entre les deux.
Alors qu’il essaye de changer les idées de sa petite sœur en lui racontant une histoire, une bombe tombe sur leur abri, séparant Noah et Renie… Et le grand frère part donc à sa recherche, se retrouvant comme par magie dans cet autre monde.
Il n’est pas utile d’avoir joué au premier épisode pour cette suite qui se veut bien différente, mais de nombreuses allusions, ainsi que le personnage de Sadwick semblent être déjà connus et ne sont donc pas vraiment présentés, ce qui peut déstabiliser le nouveau joueur qui aura même parfois l’impression de passer à côté de quelque chose.

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Silence ! On tourne

Silence est un point’n clik d’aventure, mais notons tout de même que le jeu tire beaucoup plus vers la narration, ainsi que le déroulement des événements que le pur point’n clik. Le joueur ne possède donc pas d’inventaire et ne collectionne pas non plus les objets et, ici, il faudra surtout trouver les différents éléments cliquables du décor. D’ailleurs, à vous de choisir dans les options, soit de les afficher (les éléments cliquables), ainsi que d’avoir un indice sur la progression à l’écran, soit de réfléchir sans aucune aide.
Le jeu nous raconte une histoire, un récit qui met en scène la fratrie et nous fait ressentir le lien fort qui les unit. Il ne nous reste plus qu’à savoir comment enchaîner les découvertes, et cliquer sur différents éléments pour déclencher certains événements.

Tout commence donc avec Noah qui retrouve très rapidement Spot, sorte de petite chenille mignonne et verte, probablement issue du premier volume, car Spot semble connu de tous. Le joueur pourra donc alterner de l’un à l’autre afin de progresser dans les environnements. Spot a une place primordiale dans l’histoire et devra très souvent déclencher toutes sortes d’éléments dans le tableau. Pour cela, il peut se gonfler pour devenir un sorte de boule, ou même s’aplatir comme un tapis pour servir de pont pour un personnage, ou de planche pour faire levier et soulever quelque-chose. Spotty peut également manger ou lécher presque tout ce qu’il trouve, ce qui fait de lui un gros dégueulasse… Euuh, un membre de l’équipe indispensable pour libérer la voie ou découvrir des éléments cachés.
Plus il progresse dans l’histoire, plus le joueur alterne régulièrement entre Renie, Noah et Spot, qui sont même parfois dans 3 tableaux différents, mais qui doivent agir en quasi-simultané pour débloquer la situation.
Rapidement, nos 3 héros vont rencontrer d’autres personnages, habitants du monde de Silence, tel que Kyra qui mène la rébellion et ses camarades, mais, gros point noir : on ne comprend pas trop ce qu’ils font, d’où ils sortent et encore moins leurs motivations. En effet, les relations entre les personnages sont bâclées et assez incompréhensibles.
Très proches lors d’un passage, ils sont à deux doigts de se taper dessus quelques secondes plus tard, se séparent, se retrouvent, se trahissent, s’entraident… Cela reste difficile à suivre et surtout, ils semblent, du coup, sans profondeur. Dommage. Ce sentiment déstabilisant est probablement accentué par un parti pris graphique très intéressant, mais aussi très surprenant.

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En Silence, ok mais on y voit quoi ?

Visuellement, le jeu est un enchantement pour les yeux. Les décors sont somptueux, magnifiques, colorés et détaillés comme autant de peintures impressionnistes. La lumière ainsi que quelques autres effets (particules, flocons, pétales, etc.) viennent sublimer l’ensemble. Le jeu est vraiment réussi de ce côté, et l’impression de semi-3D (les tableaux sont fixes, mais en reliefs) apporte aussi, bien sûr, en profondeur… Seulement les personnages semblent avoir été designés par une autre équipe. Je trouve vraiment qu’ils ne s’accordent pas du tout au décor et qu’ils sont presque ratés, surtout au niveau des visages, le pire étant clairement les nez (comme le nez rougeaud et minuscule de Renie).
Renie, justement, est malgré tout une belle réussite sur tous les domaines (sauf son nez) : de sa silhouette à ses habits, son large capuchon et son écharpe, ses petites jambes frêles et fragiles, son caractère, sa voix et ses mimiques, tout est top chez cette petite fille. Son innocence, ses peurs, sa façon de se tromper en comptant ou de commettre des erreurs d’enfant, tout est là pour nous toucher et en faire un personnage crédible et profond. De plus, son voyage dans le monde de Silence, sorte de voyage initiatique, bien sûr, nous prouve aussi sa force, son courage, ainsi que son rôle crucial dans l’aventure. Elle est la vraie réussite de ce récit, accompagnée de Noah (qu’on a un peu de mal à cerner, même s’il fait tout pour sa sœur) et de Spot, réussi également, mais qui semble malgré tout… un peu en décalage.
Cette dissonance permanente, autant graphique qu’au niveau des relations entre les personnages, rappelle l’étrange sentiment et même le malaise que l’on peut éprouver lorsque l’on rêve : entre quelque chose d’agréable et de joli et de cauchemardesque et dérangeant. Comme il s’agit là du thème même du jeu, un monde entre les mondes, je trouve que c’est assez réussi du coup, dans le ressenti en tout cas.
Notons également que les Traqueurs, les ennemis malfaisants, sorte de sans visage au corps disloqué, comme tout droit sortis d’un dessin-animé de Hayao Miyazaki sont, eux aussi, une véritable réussite. Ils nous font trembler tout le long du jeu.

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Chut ! On dort !

Silence est un chouette jeu, une belle aventure qui se termine malheureusement assez rapidement (à peine 5 ou 6 heures) et qui vous demandera un peu de réflexion. Même si les énigmes ne sont pas très difficiles en elles-mêmes, et qu’en plus vous pouvez afficher des indices pour vous aider, le gameplay est également doté de quelques mini-jeux qui permettent de varier les plaisirs et donc de ne pas s’ennuyer. Il faudra parfois garder l’équilibre à l’aide de la manette, viser une cible précise, trouver une mélodie ou un bon enchaînement et j’en passe.
Ici, les voix sont uniquement en anglais, mais vous pourrez choisir entre beaucoup de sous-titres, y compris le français et, durant les dialogues, vous aurez quelques choix à faire. Même si ces derniers ne changent pas radicalement le jeu (à part un choix ultime à la fin de l’aventure) c’est toujours plaisant d’avoir un peu de marge de manœuvre.
Par contre, un des éléments pénibles du titre, ce sont les déplacements dans le décor. Parfois, l’on reste bloqué bêtement, car notre personnage n’arrive pas à atteindre un endroit particulier dû à une motte de terre ou un bout de racine mal venus. Compte tenu des tableaux en 2D avec un effet de profondeur, ce genre de situation peut devenir bien agaçant, surtout quand on recommence plusieurs fois certaines actions avant de se rendre compte qu’on était bloqué pour rien, simplement à cause d’un décor peu lisible.
L’impression générale est donc un mélange de styles et de sensations, parfois réussi et parfois à l’image du titre : étrange.

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Silence The Whispered World 2 est prenant, tantôt agréable et beau, tantôt déstabilisant et dérangeant… À l’image des rêves. Et ça tombe bien, car c’est justement l’essence même du titre. Entre une Renie très réussie et touchante, d’autres personnages beaucoup moins intéressants et au design pas toujours pertinent, des décors fabuleux et un monde féérique mais dangereux, Silence séduira tous les amateurs de réflexion, d’aventure et de monde imaginaire. Vous voilà prévenu.

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Points forts :

– Les décors, somptueux
– Le déroulement, sympathique
– Les énigmes, plutôt chouettes
– Renie, une vraie réussite

Points faibles :

– Le design et la profondeur des persos
– Scénario et cheminement difficiles à suivre
– Des styles graphiques pas vraiment compatibles

LA NOTE : 15/20

Éditeur / Développeur : Daedalic Entertainment
Genre : Aventure / Point’n Click
Support : PC, PS4, Xbox One
Date de sortie : 15 novembre 2016 sur PS4

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