Test : Shovel Knight (3DS – eShop)

shovel-knight-1Shovel Knight est une déclaration d’amour…Au jeu-vidéo en général, bien sûr, mais surtout à l’époque bénie des jeux de plateforme sur NES. Duck Tales, Castlevania, Super Mario Bros. 3, MegaMan, Zelda II… Les références fourmillent dans chaque écran du jeu de Yacht Club Games, mais, à trop regarder dans le rétroviseur, le jeu ne risque-t-il pas d’oublier d’avoir une identité ? Ou pire : de ne pas être un bon jeu en 2014 ?

Legend of Shovel

Je coupe court à ce suspense parfaitement artificiel : Shovel Knight est l’un des meilleurs plateformers de 2014 (et des années 2000, pas moins). Après tout, le jeu est déjà sorti cet été sur PC et il n’est pas improbable que vous ayez déjà entendu le concert de louanges que la presse lui a réservé. Shovel Knight était un excellent jeu sur PC et il le reste évidemment sur 3DS : vous pouvez d’ores et déjà arrêter la lecture de cette critique et foncer l’acheter sur l’eshop, merci, bisous.

Pour ceux qui n’en aurait pas entendu parler, Shovel Knight entend ressusciter une certaine vision de la plateforme qui avait cours dans les années 80-90, mais avec des fonctionnalités modernes. Les développeurs ont souhaité créer un jeu qui aurait l’apparence exacte d’un jeu NES, jusque dans ses limitations en termes de résolution d’écran et de palette de couleurs. Le jeu affiche un pixel-art à très gros pixels du plus bel effet, avec un peu de scrolling parallaxe dans le fond des décors afin de donner un peu de profondeur à ces derniers.

Le jeu emprunte beaucoup de ses mécaniques aux titres mythiques cités dans l’introduction : Duck Tales et le saut « pogo » (sur la pelle, à défaut de la canne de Picsou) qui permet de rebondir sur les ennemis ; Super Mario Bros. 3 et sa minimap qui se débloque avec la progression dans les niveaux, ainsi que des ennemis qui s’y baladent à la façon des Frères Marteau ; MegaMan et ses combats de boss aux patterns uniques ; et enfin Castlevania et sa ribambelle d’objets secondaires.

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Pelle d’amour

S’il reprend beaucoup d’idées de jeux existants, Shovel Knight reste un titre foncièrement original, grâce à ce mélange des genres surprenant et son univers gentiment vieillot : on incarne le Chevalier à la Pelle dont la quête est se débarrasser de l’Enchanteresse et son Ordre des Chevaliers de Pas de Quartier (1) dans ce qui sera une succession de niveaux à l’ambiance et aux mécaniques uniques.

Chaque niveau met en scène des gimmicks qui ne seront pas réutilisés dans les suivants, approfondissant chaque idée à l’intérieur de ce même niveau : le cimetière et ses buissons qui servent de plateformes temporaires, avec une nuit d’orage qui illumine les écrans par intermittence ; le niveau souterrain avec son gros scarabée qui vous permet de traverser les étendues de lave ; le niveau sous-marin où la physique change du tout au tout selon qu’on se trouve au sec ou au fond de l’eau… Il y a une dizaine de niveaux principaux, ce qui peut paraître un peu léger pour un titre vendu 15€, mais il faut également compter autant de zones bonus et combats optionnels qui servent à collecter un peu d’argent.

Car il est possible de faire évoluer l’équipement de son personnage, sa barre de vie et de magie grâce à des vendeurs présents en ville. Toutefois, une mécanique empruntée à la série des Souls vient compliquer les choses : à chaque trépas, vous laissez derrière vous une partie de votre pécule et il vous faudra retourner à l’endroit de votre mort pour le récupérer. Et si vous venez en mourir en chemin, cet argent disparaît définitivement. Heureusement, des checkpoints sont placés à intervalles réguliers pour ne pas frustrer le joueur : checkpoints qu’il est possible de détruire pour récupérer un petit paquet d’argent…

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La Pelle du devoir

L’autre gros morceau du jeu est son cast de boss, tous plus charismatiques les uns que les autres : Mole Knight, Propeller Knight, Plague Knight… Ils sont 8 en tout et pour tout, auxquels il faut rajouter des vagabonds errant sur la carte et un boss récurrent, votre Némésis et ennemi juré : le Black Knight. Ils concluent systématiquement le niveau que vous parcourez et possèdent chacun des patterns uniques qu’il sera avisé de mémoriser pour s’en sortir. Chaque combat vous demandera d’utiliser un objet précis pour éliminer le boss efficacement, bien qu’il soit tout à fait possible de le vaincre à la seule force de votre pelle.

Passons maintenant aux spécificités de cette version 3DS : la 3D relief et l’intégration de StreetPass. En un mot comme en cent : inutiles. La 3D est sympathique dans les premiers instants mais reste un gadget encombrant qui diminue la netteté du jeu. Le StreetPass permet simplement de faire le meilleur temps dans une arène fermée où il faut récupérer le plus de joyaux possible dans le temps imparti. Inintéressant.

Un dernier point avant de conclure : la B.O. du jeu. Composée par Jake « Virt » Kaufman, elle tutoie la perfection en matière de chiptune et de cohérence : chaque morceau correspond parfaitement au niveau qui lui est associé et confère sa dimension épique à chaque affrontement contre un boss. Vous pouvez l’écouter et la télécharger gratuitement sur le BandCamp de Virt.

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Grâce à sa gestion de la difficulté parfaite, Shovel Knight s’impose clairement comme un indispensable sur tous les supports : cette version 3DS a l’énorme avantage d’être transportable et son look retro convient parfaitement au petit écran de la console de Nintendo. Toutefois, les spécificités de cette version sont dispensables, voire inutiles, la 3D en tête. Shovel Knight était et reste un excellent jeu pour les fans de plateformes à l’ancienne. De plus, néophytes comme hardcore gamers devraient y trouver leur compte, le jeu étant pensé autant comme une expérience « casu » que pour le speedrun.

(1) Toutes les traductions sont parfaitement non-officielles.
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Go-Ichi

Points forts :
– Identique à sa version PC
– Mécaniques solides
– Look retro du plus bel effet
– Difficulté parfaitement dosée
– B.O. fantastique (et gratuite !)

Points faibles :
– 3D Relief inutile
– Possibilités Streepass inintéressantes

La Note Gamingway : 18/20

Développeur : Yacht Club Games
Éditeur : Nintendo
Genre : Plateforme
Support : 3DS/WiiU (eshop)
Date de sortie : 6 Novembre 2014

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