Test : Satellite Reign (PC – Steam)
Pour les plus âgés, vous vous souvenez peut être de Syndicate, un jeu cyberpunk génial où vous contrôliez 4 cyborgs pour effectuer des missions au nom de la mafia. Alors réjouissez-vous, car Satellite Reign développé par l’équipe « indé » 5 Lives Studios s’inspire très largement de ce hit des années 90 et se veut son successeur spirituel. Jusqu’à aujourd’hui, personne n’avait réussi à égaler ce titre de notre enfance qui avait réussi à introduire le principe de jeu de stratégie temps réel combiné au hack’n slash dans un univers réaliste.
Un peu d’histoire
Dans un monde futuriste cyberpunk, la société Dracogenics a trouvé un moyen d’extraire la conscience d’une personne et de la télécharger dans une autre personne faisant apparaître l’idée d’une immortalité potentielle. Bien sûr, suite à cette découverte, cette compagnie devient surpuissante et plusieurs hommes politiques se rangent à ses côtés. Résultat, petit à petit, la société devient alors complètement corrompue et soumise à Dracogenics. Mais, un groupe de résistant décident de lutter contre ce monopole du contrôle de la conscience. Et c’est là que vous entrez en jeu.
Pour bien entrer dans l’histoire, le jeu débute par un tutoriel vous expliquant que vous dirigez un groupe d’agent grâce à une vue des satellites. Bon, il faut tout d’abord, reconstituer votre équipe. Ainsi vient la présentation des différentes classes de personnage. On commence d’abord par le soldat, qui est plutôt fort en combat, par contre, il n’a pas vraiment de capacités particulières à part celles d’être plus résistant que les autres et de faire plus de dégâts. Ensuite vient le hacker qui lui est capable de pirater les distributeurs de cash, de désactiver les portes et les caméras, mais aussi de prendre le contrôle d’une personne et d’en faire un esclave ou un clone dans lequel vous pouvez vous réincarner. Il existe comme dans toute équipe qui se respecte, un support qui peut soigner l’équipe mais aussi scanner les environs pour savoir où se trouve l’alimentation ou l’interrupteur d’une porte automatique ou d’une caméra. Et finalement, pour clore cette équipe de cyborgs, il y a un spécialiste de l’infiltration qui à la capacité de devenir invisible et qui faire des headshot dévastateurs.Une fois tous ces points tout juste maîtrisés, vous entrez dans la ville avec peu d’information. Et vous voila à la découverte de ce monde contrôlé Dracogenics, avec son fonctionnement, ses pièges, mais aussi ses faiblesses.
Le Gameplay
Le jeu se présente donc avec une vue en 3D du dessus en prenant comme prétexte que c’est le réseau satellitaire qui permet de voir vos agents ce qui est une bonne idée. Il est dans l’esprit d’un RTS, c’est à dire qu’on clique sur un lieu pour que vos agents se dirigent vers ce point et sur un ennemi pour l’attaquer. Pour l’instant, rien de révolutionnaire. Mais, vous allez vite vous rendre compte en vous baladant dans la ville, que des caméras de surveillance parsèment la ville et sont capables de vous reconnaître une fois que vous aurez commis un crime. Il faudra donc infiltrer le centre de contrôle de caméra afin de les rendre moins efficaces. Pour ce faire, vous devrez analyser les lieux, trouver le moyen d’entrer le plus discrètement que possible et surveiller les patrouilles pour ne pas déclencher d’alerte. Et au fur et à mesure que vous remplirez les missions, d’autres apparaîtront quelquefois en lien avec le challenge qui vient d’être rempli.
Vous trouverez aussi des missions plus classiques pour des révolutionnaires, c’est à dire, qu’il vous faudra identifier une personne puis l’éliminer sans attirer l’attention, corrompre des chercheurs pour qu’ils adhérent à votre cause, infiltrer une zone sécurisée pour vous faciliter la vie, ou alors aller voler une armes dans un complexe militarisée.Sur le principe, vous devrez d’abord hacker une porte pour accéder à la zone concernée, puis surveillez les patrouilles pour essayer de les contourner tout en désactivant les caméras. Vous passerez beaucoup de temps à observer pour trouver la méthode la plus judicieuse pour aller au but. Attention, ici, nous avons affaire à un jeu de stratégie d’infiltration, donc pas question de foncer dans le tas et de tirer sur tout ce qui bouge, car dans ce cas, je ne donne pas cher de votre peau. Non, ici , il faut couper le courant pour que les caméras s’arrêtent et que la lumière s’éteigne, contourner et se cacher des patrouilles et éventuellement, monter des escarmouches pour éliminer des gardes en prenant soin de surveiller que personne n’arrivera à déclencher l’alarme. Donc, les personnes qui aiment monter une stratégie d’infiltration en fonction des environnements vont se régaler.
Pour moi ça a été un vrai bonheur de chercher la faille d’une zone sécurisée, puis de s’infiltrer, monter une diversion avec un « esclave » pour que mon équipe puisse passer discrètement derrière, désactiver des caméras, etc… Malheureusement, plusieurs missions demandent d’entrer dans la même zone, résultat, une fois qu’une stratégie s’est révélée efficace, il n’y a aucun intérêt à recommencer pour aller chercher un autre objet. Quel dommage, car ces missions répétitives représentent quand même 1/4 du jeu. Un autre aspect pénible est la faible possibilité de rester discret. Il est fort probable qu’à un moment donné de la mission, vous ayez à engager le combat et là le jeu devient frustrant car il vous faudra résister à des vagues d’ennemis, l’unique espoir étant qu’à un moment donné, un garde oublie de sonner l’alerte.
De la recherche et de l’optimisation
Les développeurs de 5 Lives Studios ont également eu l’excellente idée de travailler la gestion du matériel et des caractéristiques. Du coup, à chaque fois qu’une arme, une amélioration (armure par exemple) est récupérée, il est soit possible de l’affecter à un agent qui sera seul à la posséder, soit de la mettre en recherche. Une fois terminée, ce reverse engineering permettra de fabriquer l’arme en question pour en équiper tous ces agents. Bien sûr, pour lancer cette phase, il faut des chercheurs que vous devrez identifier dans la rue et corrompre pour qu’ils bossent pour vous. Tout ça, demande beaucoup d’argent, donc n’hésitez pas à pirater tous les distributeurs que vous trouverez pour remplir vos poches. Malheureusement, cette gestion de la recherche est mal équilibrée et devient pénible. En effet, les temps pour découvrir les secrets de ces objets sont trop longs surtout au début et leur coût de recherche trop élevé. Très rapidement le joueur stagne car il doit tout simplement attendre que sa recherche d’une arme ou armure fondamentale se termine. Résultat, vous vous retrouverez plusieurs fois dans la situation de tenter une mission en mode suicide pour patienter le temps qu’une meilleure arme rende la mission faisable.
Une idée vraiment originale est la gestion de la mort de nos agents. En effet, dans le cas où un membre de l’équipe se fait dégommer, tout d’abord, vous avez 10 secondes pour le ranimer avant une mort définitive. Mais, pas de panique, sa conscience a été sauvegardé et il est possible de la télécharger dans une personne dont on aura pris le contrôle. Il suffit de se le faire livrer et hop, un clone de conscience est prêt à prendre sa revanche. Il faut donc gérer son stock de clones en analysant les gens rencontrés dans la rue. Et dès qu’une personne se révèle avec de fortes caractéristiques, n’hésitez pas à prendre son contrôle et ensuite de l’envoyer dans le stock de clones.
Un peu de technique
Sur le plan des graphismes, les développeurs de 5 Lives Studios ont fait de l’excellent travail. L’atmosphère est très bien rendue. Les décors sont détaillés et remplis de détails qui rendent le monde réaliste. Les transitions entre les quartiers riches et pauvres de la ville sont vraiment bien réalisées et du coup, rien qu’à l’environnement, on sait quel type de population le groupe va rencontrer. La ville est vivante, il y a toujours des gens dans la rue qui ont leur propre réaction. Ainsi, lorsqu’on se permet un acte violent, certaines personnes s’enfuient, alors que d’autre vont se dirigent vers les gardes de sécurité, d’autres détournent juste leur chemin. Donc, un grand bravo pour ce côté. Même la caméra a sa petite touche d’originalité, car cette vue bouge légèrement comme si la vue était prise d’un avion ou un satellite en mouvement sans pour autant donner la nausée.
D’un point de vue de l’ambiance sonore, elle est plutôt correcte, elle sait se faire discrète tout en restant utile. Elle retranscrit bien l’ambiance et au bout d’un moment, il nous arrivent d’identifier les ennemis qui arrivent et par quel endroit rien qu’en entendant le bruit d’une porte qui s’ouvre, ou alors des grincements de robots mécaniques. Le son des armes également est caractéristique de son type ce qui permet de rapidement savoir si on va prendre le dessus ou s’il faut vite battre en retraite et trouver une autre solution.
En ce qui concerne la durée de vie, difficile de se prononcer. Le jeu est long, et personnellement, il m’a fallut plusieurs dizaines d’heures pour arriver au bout. Par contre, vous passerez beaucoup de temps à attendre que les finances soient suffisantes ou qu’une recherche soit terminée, tout en se promenant dans la ville. Il est également plutôt difficile. En effet, il vous faudra en général quelques essais avant de trouver la bonne façon de procéder pour s’introduire dans une forteresse. Quel bonheur d’essayer une tactique, puis une autre, ainsi de suite, en analysant ce qui a marché dans chacune d’elle avant de réaliser la tactique ultime. De plus, au début, vous n’aurez accès qu’au centre ville, mais au bout d’un moment vous aurez l’occasion de basculer dans d’autres quartiers ce qui rend la ville immense! Vous auriez vraiment de quoi vous amuser. Par contre, les missions sont souvent répétitives. Globalement, il faudra vous introduire dans une zone sécurisée pour entrer dans un bâtiment précis, puis ressortir de la zone. Un peu plus de variété dans l’objectif aurait été le bienvenu.
Le point le plus négatif de ce jeu est la gestion des combats qui peut se révéler assez brouillonne. En effet, il vous arrivera souvent que vos agents tirent dans le mur de façon répétée sans toucher un ennemi ce qui pour conséquence de baisser bêtement vos munitions, mais surtout de laisser le temps à cet ennemi d’appeler du renfort. Résultat, il vous arrivera souvent d’enclencher un combat puis de replacer manuellement vos agents pour qu’il fasse mouche sur l’ennemi ciblé. Cela est encore acceptable lorsque les gardes ne sont qu’au nombre de 2 ou 3, mais lorsqu’ils sont une dizaine débarquant de plusieurs endroits différents, il devient impossible de gérer la situation. Une solution, la fuite!
Conclusion
Satellite Reign est donc une vraie bonne surprise. Si vous aimez les jeux de stratégie temps-réel tout en retirant la lourdeur de la gestion des ressources avec une pointe de Hack’n Slash, n’hésitez pas une seconde, foncez! Il n’est certes pas parfait mais rappelle les bons moments passés sous Syndicate. Je vous garantis que vous passerez du temps dessus, déjà parce qu’il est long, mais, aussi, parce que c’est un vrai plaisir d’analyser et de trouver la meilleure stratégie pour résoudre une mission.
Malgré une gestion des améliorations un peu poussives, l’idée de la mise en recherche des armes et armures est vraiment excellente et aurait mérité une meilleure optimisation de cadence et d’efficacité pour ne pas ralentir le jeu.
Acerico
Points Forts
- Une ville magnifique, réaliste qui met vraiment dans l’ambiance.
- La mise en recherche des objets trouvés.
- Le level design bien pensé qui permet des heures d’analyse tactique
Points Faibles
- Le peu d’autonomie des agents lors des combats.
- La recherche qui ralenti le jeu
- Le manque d’originalité des missions
La note Gamingway : 15/20
La note Gamingway : 15/20
Éditeur : 5 Lives Studios
Développeur : 5 Lives Studios
Genre : RTS tactique sans gestion des ressources
Plateforme : PC(Steam)
Date de sortie : 28 Aout 2015