Test : RunGunJumpGun (PC)
Il y a une catégorie de jeux que j’affectionne particulièrement et que je surnomme « les petits jeux ultracheum mais hypercool mais ultracheum quand même », on y trouve pêle-mêle : Super Amazing Wagon Adventure, ÜBERMOSH (qui porte bien son nom), Super House of Dead Ninjas, Devil Daggers, DISCROOM… Tous ces titres ont pour point commun d’être visuellement affreux limités, mais proposent tous un gameplay arcade nerveux, précis et surtout, foutrement addictif. Et RunGunJumpGun est de ce tonneau.
(Je vous avertis, je ne vais pas m’amuser à taper le nom en entier à chaque fois, donc à partir de maintenant ce sera RGJG.)
Jump’n shoot
Comme son nom l’indique, RGJG est un runner où il faut tirer. Résumé ainsi, c’est certain, le jeu de Thirty Three Games n’envoie pas du rêve. Je pourrais même en rajouter une couche en précisant qu’il s’agit d’un auto-runner, ces infâmes non-jeux à la Temple Run où l’on ne contrôle que la direction d’un personnage qui court automatiquement. Sauf que contrairement à Temple Run, RGJG est un bon jeu (rangez vos fourches, je trolle).
En fait, RGJG serait le rejeton, un brin sadique, né de l’accouplement entre Super Meat Boy et Jetpack Joyride. Du premier, il en reprend sa nature de die’n’retry’n’die’n’retry’n’die en 2D, ainsi que ses niveaux courts, mais blindés d’obstacles qui vous tuent à la moindre touchette. Du second, c’est son système de déplacement et d’esquive desdits obstacles que l’on retrouve, à un twist près : équipé d’une gatling, notre personnage peut décoller du sol quand il tire vers le bas, la gravité se chargeant de le ramener vers le plancher des vaches (hérissé de pointes, le plus souvent), mais il faudra aussi envoyer la purée devant vous, sous peine de vous manger une scie circulaire ou un missile qui se trouvera évidemment sur le chemin. Un jeu à deux boutons donc, dont la précision diabolique demande des réflexes de PGM et risque d’en faire rager plus d’un.
Shoot’n Jump
Car oui, RGJG est difficile : si les premiers niveaux disposent de checkpoints après chaque obstacle, ce luxe disparaît rapidement au profit de niveaux parfois plus courts, mais bien plus denses en menaces. Patterns millimétrés au poil de pixel, surabondance de boulettes à l’écran, vu de loin RGJG fait un peu peur et à raison : le titre de Thirty Three Games n’est pas pour les « casu » et vous le fera rapidement comprendre. Pour autant, si vous souhaitez vous lancer dans des titres qui offrent un challenge corsé mais toujours juste, inutile de tergiverser plus longtemps, RGJG est un bon départ dans le genre.
Son gameplay immédiat ne nécessite que peu d’adaptation (si tant que vous avez joué à Jetpack Joyride ou un infinite runner au moins une fois dans votre vie) et surtout, il ne bloque jamais la progression : un niveau vous résiste ? Passez directement au suivant ! Le jeu est découpé en zones qui regroupent une dizaine de niveaux chacune, niveaux qui sont tous débloqués, dès lors que vous avez battu le dernier niveau de la zone précédente. De plus, la hitbox du personnage est relativement permissive – relativement, car le jeu balance parfois tellement d’éléments létaux en même temps qu’il est difficile de déterminer les limites de cette hitbox. Pensez à récupérer des « atomiks », bidules laissés ça et là qui obligent à une certaine trajectoire dans le niveau, pour débloquer des mondes différents avec de nouveaux twists de gameplay.
Le jeu de Thirty Three Games ne s’embarrasse pas d’un scénario hyper développé (on incarne un Exterminateur qui vient voler les atomiks des mondes aliens, point) et concentre toutes ses idées dans ses mécaniques de jeu, impitoyables et parfaitement exécutées.
RunGunJumpGun est rapide (chaque mort vous ramène instantanément au départ du niveau), nerveux et hypnotique. Ce n’est qu’une fois que l’on est entré dans la « zone », cet état de transe où nos réflexes prennent le pas sur notre intellect, que le jeu prend toute sa saveur et que l’on se sent tout puissant. À réserver aux fans de SUPER HEXAGON et consorts, ainsi qu’aux joueurs curieux de se frotter à un titre qui ne les brosse pas dans le sens du poil !
Go-Ichi
Points forts :
- Une difficulté toujours juste et jamais bloquante.
- Un gameplay simple et efficace.
- L’ambiance délirante et l’univers de science-fiction WTF.
Point faibles :
- Difficile dès le début.
- Les graphismes piquent un peu les yeux.
La Note : 14/20
La Note : 14/20
Développeur : Thirty Three Games
Éditeur : Gambitious
Genre : Auto-runner hardcore
Supports : PC (Windows, MacOS)
Date de sortie : 31 août 2016