Test : Persona 3: Dancing in Moonlight (PS4, Vita)

Jamais deux sans trois, ou plutôt, un sans deux… un peu comme Bonnie et Clyde, Laurel et Hardy, Mario et Mario Vert, Persona 3: Dancing in Moonlight est le parfait accompagnateur du raffiné Persona 5: Dancing in Starlight. À vrai dire, ils vont si bien ensemble qu’on pourrait croire qu’ils ne font qu’un. Un jeu appréciable seul, mais tellement plus goûtu quand accompagné de sa moitié !

 

On ne sait pas vraiment ni pourquoi ni comment, mais le dortoir d’Iwatodai tout entier se retrouve enfermé à devoir danser jusqu’à épuisement. Ça tombe bien, on attendait que ça. Comme dans Persona Q, l’histoire joue la carte de l’amnésie à venir ; nos héros ne se souviendront de rien une fois cette parenthèse finie. Une pirouette narrative qui fonctionne difficilement ici, à cause de l’impossibilité de se faire dérouler les événements après l’aventure principale si on veut retrouver tout le monde. De toute façon, Persona 3 FES et les deux Persona 4 Arena auront suffisamment raconté l’après P3, sans compter l’erreur humaine que peut être Persona 3: Trinity Soul qu’Atlus a tenté de cacher en la rendant non-canonique et en produisant quatre très bons longs métrages retraçant la trame originale. Et c’est sans compter sur les manga, les pièces musicales ou le « remake » Persona 3 Portable… En bref, on peut profiter de la musique tranquillement, on les a déjà assez entendus discuter comme ça ! C’est parti !

L’hymne à la joie

Vous l’aurez compris, à la manière de Persona 5: Dancing in Starlight, point de scénario alambiqué à l’horizon, mais plutôt des liens sociaux ; en d’autres termes, des discussions bonus parsemant votre longue progression au travers de la vingtaine de titres disponibles… J’ai dit « longue » ? À moins de vouloir débloquer toutes ces vidéos, le mot « court » me semble plus approprié : comme pour son homologue de deux épisodes son aîné, la faible playlist est remplie de remix, certains rapides, à ne plus savoir qu’en faire, Burn my Dread en tête. Il est néanmoins plus facile de pardonner la répétition, la bande-son du titre initial ne comportant pas autant de pistes chantées ou entraînantes que ses suites. On rappelle que l’ambiance y était morbide, avec une population plongée dans la dépression et le thème du suicide omniprésent.
Pour rattraper le coup, on a alors le droit à quelques petites surprises plus que bienvenues. Un peu de Persona Q par ici, du Persona 3 Portable par là… L’équipe a été forcée d’aller chercher un peu plus loin que l’opus canonique et c’est pour le mieux. Il est alors dommage de pas revoir quelques têtes liées aux différents morceaux bonus joués. Wipe All Out, le thème de combat du personnage féminin bonus du remake portable y est par exemple présent, mais sans l’héroïne que le fandom réclame de voir en HD. Elle est venue comme elle est partie, mal-aimée d’Atlus. Un choix surprenant quand on remarque la présence de Theodore, le petit frère d’Elizabeth et de Margaret de la Velvet Room, et par-dessus tout un personnage inédit de la version PSP. Il faudra beaucoup de feu pour Brûler mon Effroi face à cette injustice.

Une mise à jour réussie

Comme dans tout jeu musical qui se respecte, la course au score est ce qui fait revenir sur le titre pendant longtemps, avec ici la touche Persona en plus. Les vidéos jouées en fond sont de qualité, colorées et fluides. On se prend aisément à rêver d’un remake moderne de ce troisième épisode, tant la modélisation et les teintes y sont parfaites, aussi bien sur Vita que sur PlayStation 4 (avec, bien sûr, une vitesse d’animation un peu plus élevée sur cette dernière). Certaines pistes sont accompagnées de séquences particulièrement bien mises en scène et animées, comme des cutscenes que l’on nous aurait cachées toutes ces années. Les fans y trouveront leur compte, les autres resteront pour le scoring ou bien ils se convertiront à la série, ce qui est dans l’ordre naturel des choses.
Le gameplay reste le même que dans P4D et P5D, avec ces cercles de lumières entourant l’écran et au joueur de ne manquer aucune touche de sa manette pour atteindre le petit « perfect » tant apprécié. Le système reste un peu rigide, on est loin du dynamisme d’un Project DIVA ou d’un Elite Beat Agents, mais il fait l’affaire. Il reste également plus facile d’obtenir le sésame sur un petit écran, bien sûr, les notes étant concentrées sur un espace plus restreint, mais le confort d’une manette autonome reliée à une image de plus de cinq pouces reste un avantage à prendre en compte. Attention au délai des télévisions modernes qui peut devenir assez frustrant pour les chansons les plus compliquées…

Un en deux

Le constat final reste le même que celui de Persona 5: Dancing in Starlight et c’est bien pour ça que les critiques et les louanges restent les mêmes. Bien que le quota fan service soit relativement bien rempli (je te vengerai, Personnage Principal Féminin !) avec une grande quantité de dialogues et des environnements richement détaillés, la liste des morceaux reste rachitique et les DLC nombreux. On recommande de vous procurer un pack P3D+P5D plutôt que de les acheter séparément, et ce, malgré le prix plus élevé. La version PS4 vous offrira par ailleurs Persona 4: Dancing All Night au passage, pour effectivement une playlist qui vous fera danser toute la nuit. Ce qui aurait pu être un gros jeu est vendu en plusieurs parties et sous différentes formes : les épisodes annexes, les pistes téléchargeables ou encore les costumes bonus, tout semble avoir été fait pour cacher au joueur des dépenses pour obtenir la version complète du titre.
Il est vrai qu’on en veut toujours plus, mais dans un univers – et sur une même console – dans lequel existe Project DIVA Future Tone avec ses bonnes 220 chansons pour moins cher, la pilule passe un peu plus difficilement, liens sociaux ou pas. Et contrairement à la star virtuelle et ses amis, les possibilités VR sont ici plutôt restreintes. Pas de jeu ou de danse en 3D, juste des modèles plus ou moins statiques à admirer et des chambres à visiter.

Persona 3: Dancing in Starlight est tout aussi bon à jouer qu’il est agréable à admirer, mais quel dommage d’obtenir, au final, un contenu aussi rachitique et des mécaniques de jeu malheureusement pas totalement au point. Le plaisir reste néanmoins là, et tout fan de Persona peut foncer les yeux fermés. Quant aux autres… Saviez-vous que ne pas aimer la série était punissable de la peine de mort ? Non mais !

Marynou

Points forts :

– Persona
– Ses personnages
– Sa bande-son
– Les remix de qualité
– Les très nombreuses interactions sociales…
– … Qui n’entravent pas la progression
– Voix japonaises disponibles d’office

Points faibles :

– Beaucoup trop de remix
– Certains personnages clés absents
– Impression de jeu en kit, DLC nombreux
– VR inutile
– Pas de cross-buy

La note : 14/20

Éditeur / développeur : SEGA / Atlus
Genre : Musical, Danse
Plateforme : PlayStation 4, Vita
Date de sortie : 4 décembre 2018

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