Test : Patapon Remastered (PS4)
Après Parappa The Rapper et LocoRoco, Patapon est le troisième jeu ayant le droit au lifting de la remasterisation intégrale dont l’annonce a été faite durant la dernière PlayStation Experience, et dont le but est de rendre honneur aux grands titres de la marque et de les faire découvrir à un nouveau public.
Hybride entre un jeu de rythme, jeu de stratégie et un jeu de rôles, Patapon et ses deux suites ont participé aux belles heures de la PSP.
Comme LocoRoco et Parappa the Rapper Remastered, on a ici le droit à quelques ajustements et nouveautés, dont le plus notable est le bond en résolution : 1080p pour les joueurs standards, et 4K pour les possesseurs d’écrans adaptés et de PS4 Pro.
Cet OVNI a t-il bien résisté aux affres du temps près de 10 ans après sa sortie ? C’est ce que nous allons voir.
Panel de Patapon
« Il y a bien longtemps, les Anciens Patapons possédaient sagesse, courage et force grâce au tambour du Tout-Puissant, le Tambour des miracles.
Guidés par le Tout-Puissant, les Anciens Patapons s’aventurèrent à Earthend, pour le trouver.
>Pour les Anciens Patapons, nul ennemi n’était de taille, nul trésor inaccessible, et aucune terre hors de portée.
Les Anciens se bâtirent avec courage au nom du Tout-Puissant et firent naître une légende qui traversa les âges.
Mais aujourd’hui, les Patapons sont bien loin de leur gloire passée …
A ceux qui cherchent Earthend :
Si vous avez trouvé le Saint Tambour, les Patapons seront vos fils. Que vous ayez du rythme ou pas, bougez les hanches, suivez les pas.
Vos efforts porteront leurs fruits, les Patapons vous loueront ainsi.
“Tout-Puissant, Seigneur des Patapons, nous vous remercions pour vos bienfaits.
Notre gloire nous est rendue ; Merci d’avoir signé le Saint Pacte !”
Une fois le contrat signé avec la tribu des Patapons et endossé le manteau du Dieu, votre objectif sera simple : faire grossir votre armée, mener vos compagnons à la victoire et remporter la bataille séculaire contre les Zigotons, les ennemis jurés des Patapons, tout en gardant le tempo, et ce afin de pouvoir sereinement atteindre la Terre Sacrée. Facile, non ?
Certes, c’est le pitch de n’importe quel J-RPG venu, mais l’originalité de Patapon vient surtout de son système de jeu très original et de son esthétique très simpliste mais léchée.
Saturday Night Fever
Patapon n’est pas un RPG où l’on donne des ordres au tour par tour à ses unités. On ne déplace pas non plus ses troupes sur le champ de bataille d’un mouvement de stick.
Non, il faut avoir le sens du rythme et prouver à ses sbires que l’on détient le groove.
Pour cela, il faudra faire usage des 4 touches de la manette PlayStation (▢, ◎, △, X), lesquelles correspondent chacun à un Tambour Mystique, selon un tempo bien défini, et en suivant la bonne partition.
Ainsi, pour avancer, il faudra lancer un Pata, Pata, Pata, Pon (soit carré, carré, carré, rond). Pour attaquer ce sera plutôt Pon, Pon, Pata, Pon.
Pour se défendre il faudra lancer un Chaka, Chaka, Pata, Pon (triangle, triangle, carré, rond) et ainsi de suite.
A la manière d’un Ocarina of Time, on trouve de nouveaux chants en progressant dans le jeu, lesquels nous rendront encore plus polyvalents pour affronter les troupes ennemies et les divers obstacles qui se dresseront sur notre route.
Invoquer la pluie permet ainsi d’éteindre le feu, tandis que la défense sera bien utile pour faire face aux boss une fois que l’on a bien identifié leurs patterns.
Les Patapons sont présents en plusieurs unités lesquels possèdent leurs propres avantages et caractéristiques.
Les Yaripons, les troufions de base, attaquent les ennemis avec des lances. Les Tatepons sont des bourrins qui se battent avec des haches et des épées et peuvent porter des boucliers. Les Yumipons sont des archers qui restent à l’arrière de la mêlée pour pouvoir décocher tranquillement leurs flèches. On en découvrira progressivement dans l’aventure, et d’autres apparaîtront dans les suites.
Il est possible de faire prendre part au combat 9 Patapons à la fois (répartis en 3 rangées de 3 Patapons), en plus du Hatapon, le porteur du Drapeau. On peut choisir dans chacune des 3 rangées quel type d’unité l’on désire, et ainsi s’adapter au type de niveau que l’on va lancer. Les guerriers par exemple ne sont pas les plus adaptés pour les niveaux de chasse.
Au cours d’une bataille lorsque l’on parvient à enchaîner 10 combos d’affilée on déclenche un état de “Fever”, ce qui renforce nos attaques, les archers pouvant alors décocher plusieurs flèches au lieu d’une seule.
C’est sur le champ de bataille que l’on trouvera de nouveaux équipements et de nouvelles ressources qui permettront de rendre nos guerriers encore plus redoutables.
Petit à petit de nouveaux Patapons spéciaux rejoindront la ville de Patapolis, notre QG, afin de débloquer de nouveaux mini-jeux qui permettent d’avoir accès à de nouvelles compétences et options.
Un autel permet d’invoquer de nouvelles unités en échange de certaines ressources, et de ressusciter les Patapons tomber au combat à condition que l’on ait récupéré leur casque (certains Boss dévorant les Patapons avec le casque inclus, cela rend leur remplacement bien moins aisé).
Pan le Pakapon est un trompettiste qui, en jouant de son instrument auprès d’Ubobon l’arbre géant en échange d’un bout de viande tendre, peut récolter divers feuillages nécessaires à notre craft.
Rah le Gashapon, le cuisinier, peut préparer des plats renforçant temporairement nos Patapon lors d’un combat. Tom Kampon quant à lui permet de forger des alliages et de l’équipement en échange des pierres que l’on trouve au coeur de notre quête.
En plus de l’ambiance sonore et des musiques comparable à nulle autre, la direction artistique, toute en ombres chinoises et en couleurs chaudes, est une des grandes réussites de ce jeu. Le design global est très inspiré, et il est difficile de ne pas craquer devant nos petits Patapons tout fripons n’ayant qu’un seul oeil, et même devant leurs ennemis aux formes circulaires et aux bouilles toutes mignonnes.
Avant même les Limbo et autres Donkey Kong Country Returns dans ses niveaux de crépuscule, Patapon a su marquer durablement son empreinte visuelle en faisant un usage habile des clair/obscur.
Et ron, et ron, petit patapon
Quel bonheur de retrouver ces charmants Patapons après tant d’années.
Comme pour LocoRoco il est vraiment dommage que cette version HD ne soit pas disponible sur PS Vita, le format portable étant bien plus adapté à ce type de jeu.
Un peu comme dans REZ (lui aussi remasterisé récemment sur PS4 dans une version Infinite), les interactions du joueur sont en adéquation totale avec l’ambiance sonore et musicale. Le joueur participe réellement à la musique du jeu, et s’il sort du tempo, tout s’arrête brutalement. Rien ne vaut une bonne paire d’écouteurs ou un casque pour entrer en symbiose avec l’univers de Patapon, en enchaînant les combos sans aucune fausse note.
Espérons maintenant que Patapon 2 et Patapon 3 aient le droit au même traitement HD si cette édition Remastered se vend bien. Si cela permet d’avoir un jour un Patapon 4 encore plus déjanté, je signe de suite !
Falcon
La Note : 16/20
La Note : 16/20
Points forts
Pata pata pata pon !
Mécanique de jeu ultra addictive
Esthétique sublime
Compositions musicales entêtantes
Le plaisir de faire progresser son équipe
Prix tout doux
Points faibles
Pas de version Vita
Les cinématiques d’origine, très pixelisées
Assez court en ligne droite (5-6 heures)
Quand on a joué aux 2 et aux 3 difficile de revenir en arrière
Développeur : Sony Japan Studio / Pyramid
Editeur : Sony Interactive Entertainment
Genre : Rhythm game/RPG/Stratégie
Support : PS4 (PSP et PS Vita pour le jeu original)
Date de sortie : 1er août 2017 en remastered