Test : PaRappa The Rapper Remastered (PS4)

La PS4 a donné lieu à de multiples remasters de jeux, notamment PS3, plus ou moins intéressants, par rapport à leur vécu récent et la forte éventualité pour la majorité du public d’avoir déjà acquis l’originel. En revanche, lorsque l’on s’attaque à des licences laissées sur le bord de la route, tel un canidé lors du départ en vacances, cela s’avère tout autre. C’est justement le cas de PaRappa The Rapper Remastered, reste à savoir si la magie opère toujours deux décennies après sa sortie sur la première PlayStation, ainsi qu’un saut sur PSP pas anodin, par rapport à la version dont nous allons traiter.

8 mile

PaRappa The Rapper Remastered, c’est un peu l’histoire de la vie, voyez donc ! PaRappa, sympathique toutou au bonnet orange qui ferait pâlir d’envie tout employé de la DDE, désire charmer la superbe Sunny Funny. Mais bien sûr, une damoiselle qui a du chien n’est pas sans plaire à d’autres, en l’occurrence, ici, Joe Chin. Nous nous retrouvons ainsi en lutte avec lui, afin de s’attirer les faveurs de la donzelle. Deux rivaux ayant pour objectif une relation plus qu’amicale avec une tierce personne… on y flaire le coup classique.

Toutefois, point de bagarre avec ses poings pour remporter la miss, les coups seront donnés avec style dans des battles de rap. Notre héros n’étant pas encore le meilleur au micro, il partira vers un voyage initiatique comportant six rencontres avec des personnages tout aussi farfelus les uns que les autres, dont le senseï Chop Chop Master Onion, assurément accro à « Kung fu fighting ».

Croix croix carré rond rond rond et triangle, carré et triiiangleuh

Heureusement, de la manette PS One à celle de PS4, en passant par les touches de la PSP, on a conservé à peu près la même configuration chez Sony. Ouf, le logiciel d’origine ne réclamait pas subitement de presser Select, on aurait été bien ennuyé, sinon… Ce que l’on nous demandait à l’époque est donc de retour trait pour trait, bien que l’on n’ait pas refait le premier en parallèle pour vérifier.

Ainsi, il s’agira de suivre l’écran indiquant les boutons sur lesquels appuyer au moment opportun. Comme chez chaque jeu de rythme, ce qui il y a une vingtaine d’années n’était pas une classe courante et encore moins en Occident, il sera nécessaire de trouver la bonne technique, afin de parvenir à maitriser PaRappa The Rapper Remastered. Si certains sont permissifs et laissent une marge certaine dans le temps mis pour cliquer, ici il faudra davantage anticiper l’action sous peine de rater le coche. En agissant autrement, les loupés seront au rendez-vous et il en résultera une expérience à la difficulté bien présente. Cependant, il suffit juste de trouver « le truc » et ce sera parti pour une folle aventure finalement assez brève.

C’est d’ailleurs le seul défaut que l’on peut réellement trouver : sa durée. Même si comme nous l’évoquions précédemment, il est fort probable que vous ayez l’impression qu’il est complexe, dans le cas où vous n’arriveriez pas à vous caler sur le rythme du système de jeu et non celui des paroles/touches affichées. Ce qui pourra ajouter quelques minutes ou heures, selon les cas, avant que vous ne trouviez la clé. Bien que l’on vienne de tout gâcher en vous confiant de quelle manière l’appréhender.
Du moins, cette technique vous permettra de le terminer, mais de là à affirmer que vous n’obtiendrez plus que « cool » à chaque action, n’y croyez pas trop. Si vous êtes un(e) acharné(e), vous y dénicherez l’intérêt de la perfection en y rejouant encore et encore. Néanmoins, contrairement à il y a une vingtaine d’années, beaucoup moins de monde sera attiré par cet aspect. En ces temps anciens, on avait largement moins de divertissements vidéoludiques à disposition et l’on complétait plus que de raison les rares, parfois même le seul, que l’on possédait.

Raplapla the rapper

Si vous vous dites qu’un rappeur ne sera pas trop votre tasse de thé musicalement parlant, sachez qu’il ne s’agira pas de gangsta rap ou autre hip-hop hardcore. Les influences et les différents flows restant très « accessibles », comme l’on dit dans le milieu, ceci sans pour autant appauvrir la qualité sonore. Les compositions de Matsuura Masaya s’avérant d’excellente qualité, avec en sus une véritable ouverture musicale de par des sonorités rap également funky beat par-ci, raggae par-là, le tout prolongé par des vocaux très compréhensibles de la part de Parappa et consorts, avec des voix rigolotes. Chacun possédant son propre style, correspondant à son genre musical de prédilection. De quoi constamment renouveler l’expérience, d’autant plus que les divers interprètes ont également des attitudes et looks très typés, ressortant par leur univers sonore et leur fonction avec tout l’enrobage en découlant : les lieux, les situations rencontrées, les manières de se mouvoir…

Concernant l’intégralité de ces à-côtés, PaRappa The Rapper est assurément l’un des jeux, si ce n’est le meilleur, au niveau des jeux de rythme. Une catégorie se cantonnant souvent à ne montrer que les boutons sur lesquels il faut réagir, parfois avec des animations sympathiques, mais sans fond. Ceci, sans même revenir sur l’histoire et l’apprentissage allant de paire, donnant envie de continuer. Là où la concurrence se base généralement sur un tas de chansons au sein desquelles piocher, cet ensemble s’avère ce qui pousse à aller vers l’achat, tellement il le rend unique.

La papatte graphique avait déjà su marquer en son temps et la sensation perdure via PaRappa The Rapper Remastered. Rodney Greenblat ayant délivré une approche originale, par le biais de créatures 2D aplaties comme les crêpes d’un tout petit Breton, évoluant dans un milieu en 3D. On est immédiatement marqué par cette touche artistique, d’autant plus qu’elle n’a pas subi les affres du copié-collé dans la foulée (on ne compte pas PaRappa The Rapper 2 et UmJammer Lammy, bien sûr), ni dans une période plus récente, le pixel art et le low poly qui sont à la mode. Un bienfait pour toujours bénéficier de sa fraîcheur en le (re)découvrant.

Les phases jouables semblent avoir su profiter de la remasterisation, même si la version originelle s’en sort toujours très bien grâce à ses graphismes si particuliers et aussi tout bonnement le fait qu’ils accompagnent et ne sont pas l’action même, contrairement aux beat’em all ou simulations sportives en 3D sur une période similaire, leur faisant aussi subir un sacré coup dans la maniabilité, là où PTR tient la route en tant que rhythm game. En revanche, cela n’est pas le cas des cinématiques nous laissant plus que sur notre faim. Pour un soft labellisé Remastered, on s’attend au moins à ce que ces passages soient tout autant lissés que les séquences de jeu et non compressés comme la ribambelle de clichés volés que PaRappa doit détenir de Sunny sur ses téléphones portables de 1996 et 97.

 

En conservant les ingrédients du CD d’antan : des musiques de qualité, son attirance visuelle non tombée en désuétude, une aventure tordante et un système original oscillant entre rythme et flow, PaRappa The Rapper Remastered s’avère un très bon jeu de base, avec des graphismes gagnant un certain lissage, plus de bonnes vibrations au niveau de la jouabilité. Par contre, les cinématiques laissées pour compte et son faible contenu dans la quantité peuvent laisser réfléchir.

Inod

Points forts :
– Bande-son
– Patte graphique
– Univers délirant et accrocheur
– L’aventure et non juste une liste de morceaux

Points faibles :
– Hyper court/peu de pistes
– La « remasterisation » des cinématiques

La note : 15/20

Développeur : Sony Interactive Entertainment Inc.
Éditeur:
SIEE
Genre :
Rythme
Support :
PlayStation 4
Date de sortie :
4 avril 2017

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