Test : OlliOlli World (Xbox Series)
Ce n’est pas comme si on avait trop de jeux de skate, alors quand, en plus, l’objectif est de devenir un grand mage de la discipline, notre intérêt ne peut être que démultiplié.
Née en 2014 sur Vita (avant d’arriver sur PC), la licence de Roll7 a remporté un petit succès d’estime auprès de la presse et des joueurs. Une suite a vite été mise en chantier pour une sortie en 2015, restant sur une formule identique et perdant ainsi un peu de sa fraicheur malgré les qualités toujours présentes. OlliOlli pourrait être défini comme un runner die and retry avec un skate, simple et terriblement addictif.
Voici que près de 7 ans après, débarque une suite qui reprend la recette tout en ajoutant son lot de nouveautés.
Les dieux sont tombés sur le skate
Alors aussi étonnant que cela puisse paraitre, OlliOlli World propose une histoire. Fraichement débarqué·e à Radlandia, le royaume de la glisse, il va vous falloir faire vos preuves pour plaire aux dieux et devenir un grand mage du skate. Cinq zones et autant de divinités à impressionner pour obtenir le titre espéré. Ce troisième épisode rompt assez sèchement avec les deux précédents, partant dans une espèce de délire un peu psychédélique, que ce soit au niveau de l’histoire ou même de la direction artistique. Une patte graphique qui s’inscrit d’ailleurs très bien dans la vague indépendante actuelle, aux côtés d’un Minute of Islands ou d’un Spiritfarer, des mondes colorés et faussement enfantins.
Aïe Olli
Parce que si OlliOlli World se pare d’atours qui rappellent une ribambelle de livres pour enfants, le gameplay, lui, est sans pitié. Ne nous y trompons pas, le jeu est un die and retry dans la plus pure tradition du genre ; il ne faut pas espérer enchaîner les niveaux avec force improvisation. Si l’on a quelques réflexes, il est bien entendu possible de finir bon nombre de parcours une fois les bases assimilées, mais la plupart des tracés demanderont à être refaits quelques fois avant de passer la ligne d’arrivée. Le jeu a néanmoins le bon goût de ne pas nous obliger à remplir x conditions pour avancer dans l’aventure, le simple fait de passer la ligne d’arrivée étant le principal objectif à atteindre. Le titre de Roll7 sait se faire suffisamment exigeant sans pour autant être trop frustrant pour peu que l’on accepte de se contenter d’une simple victoire. Les plus acharnés, quant à eux, auront tôt fait de se lancer à corps perdu dans la quête du score parfait.
Juste un doigt
Ce qui rend le jeu aussi addictif, en plus de la vitesse à laquelle on relance sa course, c’est la simplicité (apparente) de ses contrôles. Une pression vers le bas sur le stick gauche pour armer son saut, le stick droit qui permet d’effectuer divers tricks et un bouton pour changer de voie durant les parcours. Ce sont surtout le timing des inputs et la maitrise des divers rampes ou obstacles qui feront la différence ; pas besoin dans ces conditions d’utiliser vingt cinq combinaisons de touches. Un excellent choix de game design, car avec l’exigence que demandera parfois le jeu, il est heureux qu’il ne faille pas en plus se faire moult nœuds au cerveau en cherchant où appuyer. Au final, la plus grosse réflexion qui nous sera demandée consistera à choisir entre les différents tracés d’un même parcours, sachant que la ligne droite est généralement plus simple que les voies alternatives.
Olli days in Radlandia
Il est peu probable que l’entrée remarquée de la discipline aux jeux olympiques y soit pour quelque chose, mais entre Session et autre Tony Hawk’s Pro Skater 1+2, ce retour en grâce du skate dans le monde du jeu vidéo fait extrêmement plaisir. Même si OlliOlli World lorgne plus du côté de l’arcade que de la simulation, il est hors de question de bouder notre plaisir, la planche à roulettes, c’est la vie. Difficile de reprocher quoi que ce soit à un titre qui donne autant d’amour aux joueurs qui accepteront de relever le défi. Peut-être un léger manque de visibilité sur les parcours qui pourrait être amélioré en augmentant un peu le champ de vision, histoire de laisser plus de place à l’improvisation. Sinon, c’est du tout bon, la maniabilité est impeccable, l’OST est efficace et que dire de cette création d’avatar qui fait vraiment honneur à la sublime direction artistique du jeu. Tout y est pour rendre l’expérience aussi agréable que possible et, ainsi, inciter le joueur à revenir améliorer son score.
Si vous aimez le skate et ne craignez pas trop les écorchures aux genoux, OlliOlli World est fait pour vous.
Ominae
Points forts :
- La direction artistique splendide
- La prise en main immédiate
- Les sensations
- Exigeant mais jamais frustrant
- L’éditeur de personnages
- Un contenu conséquent
Points faibles :
- L’aspect die and retry un peu trop prononcé parfois
La note : 18/20
La note : 18/20
Développeur : Roll7
Éditeur : Private Division
Genre : Plateforme, arcade, runner, sport
Support : PC, Switch, PS4, PS5, Xbox One, Xbox Series
Date de sortie : 7 février 2022
*Pour raison technique, ce sont des screens éditeur, mais ils sont en tout point conformes au rendu du jeu.