Test : Oceanhorn: Monster of Uncharted Seas (PC)
Après avoir fait ses armes sur plateforme mobile, Oceanhorn: Monster of Uncharted Seas débarque le 17 mars 2015 (hier donc) sur PC (et bientôt sur Mac et Linux) via Steam. Dans le monde du portable il s’agissait d’un blockbuster ayant amené « un jeu d’aventure à la Zelda » sur ces plateformes parfois en manque de gros jeux. Mais qu’en est-il une fois sur PC où les exigences peuvent être plus importantes ? La réponse tout de suite !
Sir, j’aimerais bien qu’on me considère en tant que tel
Lorsque l’on commence à jouer à Oceanhorn, quelque chose saute aux yeux, et qui mérite d’être discuté. L’influence de la série des Zelda sur le système de jeu est évidente, parfois troublante. D’abord sur le gameplay en lui-même : armé d’une épée, d’un bouclier, d’un arc et de bombes, vous devez explorer des donjons pour avancer dans l’histoire, chacun renfermant de nombreuses énigmes à résoudre. Un système de « cœurs », que vous pouvez augmenter en ramassant des fragments (il en faut quatre pour en créer un nouveau), permet de contrôler votre jauge de vie. Il est aussi possible de ramasser des objets, notamment des jarres, et de les projeter soit sur des ennemis pour s’en débarrasser, soit simplement pour les briser et vérifier si elles ne contenaient pas des points de vies, des munitions, ou des pièces d’or. Du côté des attaques, le jeu a même intégré la fameuse attaque circulaire de Link !
L’approche scénaristique est aussi très similaire : chacun des donjons que vous devrez traverser et en fait une épreuve initiatique mise en place par les Dieux et qui vise à vous faire récupérer des reliques et à vous forger un caractère de héros avant d’affronter la menace utltime (ici, le monstre Oceanhorn). Et comment ne pas noter les similitudes entre le monde d’eaux d’Oceanhorn et celui de Zelda : The Wind Waker, notamment lors des phases de navigation !
Heureusement, les finlandais de Cornfox & Brothers apportent aussi quelques nouveautés. Par exemple, même si les marchands existent et permettent d’acheter quelques objets spéciaux supplémentaires, pas besoin de passer par eux pour améliorer votre équipement (comme la possibilité de transporter plus de flèches) puisque c’est géré par un système de niveaux. Chaque combat ou quête vous permet en effet de récupérer et d’accumuler des cristaux d’expériences, et ainsi grimper dans la hiérarchie de la guilde des explorateurs. A chaque fois que vous progressez un niveau, vous gagnez une amélioration ou une nouvelle capacité. Ce système intéressant permet de donner une dimension RPG plus poussé au jeu et de vous pousser à ne jamais refuser un combat pour progresser le plus vite possible ! La possibilité d’utiliser des sorts de magie est aussi une nouveauté appréciable qui permet de varier les plaisirs dans les combats et les énigmes.
Pastiche 51 ?
Mais il serait injuste de considérer Oceanhorn comme un simple « clone » du héros au chapeau vert tant il dégage une personnalité propre. L’histoire de Tom, parti à la recherche de son père et du monstre Oceanhorn, bien que classique, ne laisse pas indifférente. L’ensemble est en plus remarquablement mis en scène.
Les graphismes, complètement revus depuis la version mobile, sont détaillés et l’aspect « cubique » des environnements donne une patte originale qui fonctionne bien. Les dialogues, sous-titrés en français, sont accompagnés, lors des cutscenes, par des voix, en anglais cette fois, ce qui est toujours un plus pour donner vie au personnages.
Enfin, que dire des musiques composées en partie par Kenji Ito et Nobuo Uematsu qu’on ne présente plus, qui sont au pire excellentes, et qui au mieux participent à rendre certaines scènes épiques !
Les fans de l’immersion pourront quand même regretter l’enchainement très rapide des évènements et le manque de profondeur des personnages secondaires, défaut probablement hérité de l’origine du jeu qui a dû s’adapter aux contraintes de la mobilité.
Larguez les amarres
L’aventure se déroule donc dans un monde d’eaux, où il vous faudra explorer différentes îles à l’aide de votre bateau. Ces terres ne seront pas toutes accessibles dès le début du jeu puisqu’il vous faudra d’abord trouver leurs coordonnées soit en discutant avec les différents personnages, soit en trouvant des messages dans des bouteilles. Chacune des îles renferme généralement trois quêtes que vous pouvez accomplir, certaines étant évidemment facultative. Votre progression sera ralentie par des portes fermées, des ponts brisés, ou des falaises à escalader, votre héros ne pouvant pas sauter. Il faudra trouver un moyen de contourner tous ces obstacles en résolvant des énigmes pour la plupart assez classiques qui ne devraient pas vous poser beaucoup de problème : allumer des torches, pousser des caisses dans le bon ordre ou faire exploser un mur fissuré sont quelques exemples de ce que vous serez amené à faire. Il faudra aussi compter sur les nombreux monstres et boss de fin de donjon. Si ces derniers sont très réussis et imaginatifs, le verdict est moins flatteur pour les monstres « de base ». Souvent déjà vu mainte fois en terme de design, et dotés de comportements douteux lors des combats, le seul intérêt restera les fameux cristaux d’expériences que vous récolterez en les éliminant.
Arriver au bout de l’aventure principale ne devrait pas être trop laborieux : les évènements s’enchainent sans flottement, et il n’est jamais difficile de savoir où il faut se rendre pour progresser. Comptez environ une dizaine d’heures pour en faire le tour, un peu plus si vous souhaitez trouver tous les objets et accomplir toutes les quêtes secondaires, ou flâner à la pêche.
Oceanhorn : Monster of Uncharted Seas passe le cap du PC sans encombre. C’est clair, il prend beaucoup à Zelda, mais il apporte aussi ses originalités pour en faire un véritable jeu à part entière. Quelques aspects venus probablement du fait que le jeu est d’abord sorti sur plateforme mobile peuvent apparaitre aujourd’hui comme des défauts sur PC, par exemple sa durée de vie assez courte et son univers pas suffisamment approfondi pour être complètement immersif, mais rien ne gâche le plaisir. A tous les amateurs d’action/aventure, qui ne souhaite pas investir 40 heures pour terminer un jeu, Oceanhorn : Monster of Uncharted Seas est fait pour vous !
cymoril
Points forts
- Un Zelda sur une autre plateforme
- Une réalisation impeccable
- Les musiques
- Court mais efficace
Point faible
- Énigmes simplistes
- Personnages secondaires pas très développés
La note Gamingway : 16/20
La note Gamingway : 16/20
Développeur : Cornfox & Brothers
Editeur : FDG Entertainment
Genre : Action – Aventure
Supports : PC (et bientôt Mac et Linux)
Date de sortie : 17 mars 2015