Test : Nihilumbra (Wii U – eShop)
Vous cherchez un petit jeu sympa, pas trop prise de tête, avec des phases de plateforme et quelques puzzles ou énigmes ? Si possible avec des graphismes qui sortent un peu du lot ? Nous allons voir si Nihilumbra, sur l’Eshop de la Wii U, répond à tous ces critères.
Un jeu vide ?
Le jeu débute alors que nous ne sommes qu’une petite boule informe, faite de Vide, qui progresse horizontalement dans les niveaux du jeu. C’est un paradoxe à dire, mais le Vide tiens une place très importante dans Nihilumbra, d’où le nom du jeu d’ailleurs, subtile mélange du latin nihil, “rien” et umbra pour (j’imagine) “ombre” (bien que cela me fasse plutôt penser aux jardins de l’Alhambra, les développeurs, Beautifun Games étant Espagnols… mais je m’égare un peu). Je disais donc, le Vide tient une place très importante dans le jeu. En effet, il semblerait que le joueur, la petite boule, se soit échappé d’une plus grande entité appelée : le Vide.
Pire, celle-ci veut le rattraper car le vide ne doit faire qu’un tout. Tout cela semble bien mystique, mais rassurez-vous, en vérité c’est plutôt simple. En gros, le héros est souvent poursuivi par une matière informe noire et violette qui envahit l’écran et qui déclenche sans scrupule un “game-over” si elle arrive à le rattraper.
The Meaning of Life
Tout commence donc par la petite boule fuyant son passé. Après avoir vu un épouvantail sur son chemin, elle prend alors forme humaine, ce qui lui permettra notamment de sauter pour éviter obstacles et trous. C’est donc par mimétisme de forme, pour tenter de s’adapter, que la petite partie de vide que le joueur contrôle, se change en humain.
Pendant ce temps, une voix tout droit sortie d’outre-tombe, mélange entre celle d’un chanteur de new wave des années 80 et d’une bande son de relaxation ou de yoga, nous donne approximativement un conseil par tableau parcouru… en anglais. Parfois le narrateur nous blâme aussi, nous rappelant que nous ne sommes rien, que nous ne pourrons pas fuir et que nous n’appartenons pas à ce monde. Bref, il crée un univers particulier et apporte malgré tout un intérêt et un souffle très singulier à l’histoire du jeu, car, finalement, nous sommes uniquement guidés par le son de sa voix durant toute l’aventure. Notons que tout ce qu’il dit est traduit en Français, à l’aide de phrases qui apparaissent un peu aléatoirement à l’écran, entre deux objets du décor par exemple. Cet effet de style, tout à fait artistique et purement visuel, renforce l’effet étrange et envoûtant du jeu. Graphiquement, même si le tout reste assez simple et épuré, le petit côté griffonné et certaines textures assez étranges, voire organiques, ajoutent à l’atmosphère assez particulière du titre et créé un univers à part. Nihilumbra n’est donc pas qu’un simple jeu de plateforme, un aspect philosophique élève la réflexion et apporte une dimension toute particulière sur le sens de la vie et sur le déroulement des choses.
Les fleurs c’est périssable
Les décors varient depuis des cimes enneigées jusqu’à une forêt profonde selon les niveaux parcourus, qui sont au nombre de 5, mais ce n’est pas tout. Là où tout change, c’est lorsque le héros trouve une première fleur de couleur. Celle-ci est bleue dans le premier niveau. A chaque découverte de fleur, on parcourt alors un petit niveau bonus, vrai tutorial qui permet d’apprivoiser la nouvelle couleur et ses capacités. En effet, le bleu-glace par exemple, sert à givrer des surfaces afin que notre héros glisse dessus pour prendre de la vitesse et donc effectuer des sauts plus longs. Nous découvrirons ensuite d’autres couleurs, comme le vert par exemple qui permet de recouvrir le sol de verdure et de rebondir dessus comme sur un trampoline afin de sauter plus haut, et ainsi de suite. Cela change donc radicalement le gameplay et, pour recouvrir les surfaces du décor, le joueur devra utiliser la partie tactile du gamepad. L’utilisation de ce dernier est donc bien mise à contribution et apporte un vrai plus à Nihilumbra. Il est également possible de jouer à 2, l’un avec la Wiimote dirigera le personnage, tandis que le deuxième devra s’occuper, à l’aide de gamepad, de recouvrir les surfaces avec une des couleurs. Cela n’a pas vraiment d’intérêt mais c’est toujours appréciable de faire participer quelqu’un à sa partie de temps en temps dans les jeux de platforme puzzle, qui se jouent d’ordinaire seul.
Les couleurs ainsi découvertes et au nombre de 5, sont ensuite stockées dans un arbre camouflé sur la droite de l’écran, sorte de menu, que l’on peut ouvrir afin de choisir sa palette. Un bouton sert également de raccourci pour switcher d’une couleur à l’autre rapidement. Notons également que, de base, nous avons en notre possession, et en toute logique, le vide, qui permet d’enlever une couleur que l’on aurait appliquée à tort. Plus qu’un simple jeu de plateforme, le titre demande alors une certaine réflexion et adaptation selon les environnements à traverser… Avec parfois un enchaînement de deux couleurs différentes à effectuer afin de s’agripper et de rebondir par exemple. Le jeu est donc plus subtil qu’il ne semble l’être au premier abord.
Void afficher(void)
L’aspect puzzle du titre se retrouve dans la progression des niveaux où il faudra avoir un peu de jugeote. Parfois, des monstres sont présents et il faudra : soit les éliminer, soit les esquiver, soit même les mettre à contribution pour actionner des interrupteurs, souvent à l‘aide de caisse par exemple. Les interrupteurs permettent, comme souvent, d’actionner des portes afin de continuer sa progression. Le jeu, heureusement, est parsemé de checkpoints ce qui permet de reprendre à peu près au dernier puzzle et de le refaire sans recommencer tout le niveau.
A la fin de chacun des 5 environnements différents, le vide débarque pour tout aspirer sur son passage et il faudra alors parcourir un niveau en scrolling gauche/droite au pas de course afin de lui échapper. Une petite phase de jeu centré sur l’action et la vitesse qui procure une petite dose de stress presque équivalente à un boss de fin de niveau.
L’aventure principale se termine en 2 ou 3 heures mais cela reste suffisant pour ce genre de titre. Et puis, c’est là que tout se corse. Une fois le jeu terminé une première fois, le joueur peut se lancer dans le mode “Void” véritable version hard du jeu (dans le sens “difficile” hein, pas autre chose).
Tout ce qu’on avait pu faire jusque-là n’était qu’une promenade de santé, une sorte de vaste entraînement pour ce mode de jeu. Cette fois ci les pièges sont très nombreux, parfois difficile à esquiver voire quasiment impossibles à appréhender. Les monstres quant à eux sont plus présents et les couleurs rendues certaines fois inutilisables à cause de méchantes fleurs qui absorbent leur pouvoir. Le petit jeu mignon du dimanche après-midi jouable en duo avec ses enfants devient alors un vrai puzzle/plateforme démoniaque, sans transition dans la difficulté.
A vous de voir si vous allez vous arrêter après avoir fini une première fois le jeu, ou persévérer dans la partie plus ardue, mais il serait dommage de passer à côté.
Nihilumbra est un jeu visuellement intéressant, qui se situe entre une quête spirituelle et un petit jeu de plateforme agrémenté de puzzle et de réflexion. Si le jeu se termine en 2 ou 3 heures et qu’il permet de passer un bon moment, poétique mais non dénué de réflexion, le mode Void qui se débloque une fois le jeu terminé une première fois, tranche très clairement, proposant un challenge vraiment difficile, voire infaisable. Le contraste entre les deux est un peu trop flagrant mais Nihilumbra permet vraiment de passer un bon moment, adapté à la Wii U. Il serait dommage de passer à côté de ce titre.
Sironimo
Points forts
- Graphiquement intéressant et original
- Le système de couleurs
- Plateforme et puzzle-game équilibré
- Idée originale
Points faibles
- Pas de transition avec le mode Void très compliqué
La note Gamingway : 16/20
La note Gamingway : 16/20
Développeur : Beautifun Games
Editeur : Beautifun Games
Genre : Réflexion | Plate-Forme
Supports : PC/Mac, PSVita, iOS, et Wii U (eShop)
Date de sortie : 28 Juin 2012 sur iOs, 25 sept 2013 sur PC/Mac, 24 mars 2014 sur PSvita 14 mai 2015 sur Wii U