Test : Majin and the Forsaken Kingdom (Xbox 360)

Namco Bandai nous propose pour la fin d’année un jeu d’aventure action de Yoshiki Okamoto, fondateur de Game Republic et ayant travaillé notamment sur Street Fighter II et Resident Evil. Une production à la hauteur de son créateur ? Réponse un peu plus bas.

Un monde envahi par les ténèbres

Il y a 100 ans, les ténèbres envahissaient le monde, dévastant tout sur leur passage. Les guerriers des ténèbres étant immortels, l’armée royale ne résista pas longtemps et les hommes furent contraint de fuir les villes, trouvant refuges où ils pouvaient. C’est ainsi que le Royaume commença à s’endormir dans les ténèbres. Cependant, l’existence d’ un être incroyable suscitait l’espoir. Une créature magique appelée Majin, capable de détruire les ténèbres et de ramener la paix. Malheureusement, ce dernier restait introuvable…

Tepeu, jeune voleur vivant dans une forêt isolée, voit un jour sa quiétude menacée par les ténèbres. Ses amis les animaux avec lesquels il peut communiquer librement souffrent de cette situation; aussi se décide-t-il à partir pour le royaume endormi en quête du Majin pour sauver sa forêt. Dès son arrivée, il découvre un monde sortant à peine de sa torpeur et en proie à un danger permanent…

En pratique, les événements anciens sont rappelés sous forme d’ombres chinoises, donnant au jeu une ambiance de conte pour enfants. Original et de nature à nous rappeler d’autres ovni-vidéoludiques comme Okami ou A Shadow’s Tale.

               

Un gameplay riche et varié

Le premier niveau consiste à trouver cette étrange créature et à la sauver. Le héros se présentant sous la forme d’un jeune voleur, il se montre particulièrement agile et rapide, deux notions bien retranscrites par les commandes du pad. Comme dans tous les jeux d’action, le héros sait courir, sauter, s’agripper aux rebords, interagir avec les objets, attaquer, esquiver, marcher accroupi etc. Des commandes nombreuses mais qui s’affichent à l’écran pour ne pas perdre le joueur. Un bon point. Le stick gauche sert à déplacer le joueur et le stick droit permet de régler la caméra  que l’on déplace facilement à l’endroit voulu, ce qui est très agréable. Un autre bon point.

Tepeu ne pouvant tuer ses adversaires, il doit donc se faufiler discrètement entre les ennemis. Paramètre demandant un peu de pratique, la maîtrise des notions d’infiltration étant primordiales, cette méthode se répétant tout au long du jeu. On arrive rapidement à la prison du Majin, ce dernier se joignant à nous, pour peu que l’on trouve rapidement le moyen de le libérer. Ensemble, les ennemis ne vous font plus peur ! D’ailleurs, en libérant le Majin du pieu qui le maintenant captif, Tepeu a, tel Arthur arrachant Excalibur de son rocher, gagné une arme dotée de la force du monstre et donc maintenant capable de vaincre les ténèbres. Mais le Majin a plus d’un tour dans son sac : il peut cibler et attaquer les ennemis, soigner Tepeu, interagir avec l’environnement, suivre le joueur ou rester dans un coin, s’accroupir… Les possibilités sont nombreuses. Interagir avec l’environnement est d’ailleurs un point crucial : si vous voulez avancer dans le jeu, il va falloir trouver la bonne action à accomplir, seul ou avec le Majin. Il y a vraiment matière à se faire plaisir. Tepeu peut déplacer des objets et les lancer (pierres, tonneaux de poudre etc) mais aussi activer des leviers. Le Majin peut quand à lui soulever des portes, démolir des rochers, faire rouler des pierres, déclencher des catapultes, faire tomber des murs sur les ennemis et plus encore.

Au début, le Majin, (Teotl, de son vrai nom) a perdu ses pouvoirs mais aussi ses souvenirs. Tepeu doit donc tout faire pour redonner au monstre sa puissance passée. L’alternance du jour et de la nuit permet de découvrir des bribes de mémoire qui n’apparaissent qu’à la tombée de la nuit, permettant d’en savoir plus sur ce qui est arrivé à Teotl. Mais -bien heureusement- Majin and the Forsaken Kingdom ne se limite pas à une simple fouille des niveaux pour rendre sa mémoire à un monstre.

D’autre part, Teotl étant assez lent et imposant, il faut veiller régulièrement à ce qu’il ne se fasse pas cerner par de nombreux ennemis ou qu’il ne reste pas bloqué dans un coin. Avancer sans réfléchir est donc à proscrire pour ne pas perdre prématurément. Tout au long du jeu, des animaux peuvent aussi donner des indices sur les objets, énigmes et pièges à proximité. C’est très appréciable, encore un point de satisfaction…

              

Jeu d’aventure ou RPG ?

Les niveaux sont immenses avec de nombreux recoins à visiter et des énigmes à foison. Il faut fouiller, explorer, combattre pour dénicher des coffres renfermant des fragments de vie pour Tepeu voire, un nouvel équipement. Si l’aventure commence avec un équipement rudimentaire, il est possible de trouver de nouvelles pièces (casque, cape, arme, gant) attribuant des bonus au joueur. Items à équiper uniquement aux points de sauvegarde, heureusement disséminés partout. Pour faire évoluer Teotl, il faut également trouver de gros fruits spéciaux et les lui faire manger afin de le rendre plus fort, plus résistant ou lui apprendre de nouveaux pouvoirs (feu, foudre…). Trouver des coffres ou des fruits n’est pas la seule façon de faire évoluer les personnages, les combats représentant aussi une bonne opportunité de renforcer ce duo incroyable. En effet, Teotl ayant la capacité d’ étourdir les ennemis (s’exclamant au passage « Je vais t’envoyer voler »), il faut en profiter pour se précipiter sur l’ennemi inconscient et l’achever à l’aide d’une attaque combinée (le bouton B s’affiche alors), puis répéter l’opération jusqu’à ce que tout les adversaires soient vaincus. Plus on enchaîne les attaques combinées, plus elles gagnent en puissance, permettant de déclencher des fatalités assez spectaculaires. Les monstres vaincus de cette façon libèrent des fragments de vie et des fragments d’amitié capables de renforcer non seulement le héros mais aussi son partenaire. Il faut donc faire preuve de tactique et d’habileté lors des combats pour gagner un maximum de fragments.

Enfin, on est amené à revenir dans d’anciennes zones après avoir acquis plus de puissance ou de nouveaux pouvoirs pour découvrir tous les coffres cachés ou ouvrir des portes auparavant impossible à déverrouiller. Un aspect re-jouabilité non négligeable. Reste que, dans cette optique, des déplacements plus rapides du personnage auraient été les bienvenus…

Une intelligence artificielle assez convaincante

Même si les ennemis se montrent aux aussi assez lents, ils sont placés de façon stratégique afin de couvrir une large zone. De plus, certains (les singes) peuvent s’agripper au dos de Teotl et le rendre totalement incapable de bouger. L’entraide est donc importante. Mais les ennemis sont aussi capables d’appeler du renfort, de se précipiter au moindre bruit, de poursuivre le joueur ou encore de tirer de loin. Il faut donc régulièrement penser à se cacher pour les attaquer par surprise ou leur tendre des pièges. Un soupçon de tactique permettant de rompre toute forme de monotonie dans ces affrontements.

              

Perfectible mais attachant !

Dans un jeu d’aventure avec un monde aussi vaste et ouvert, une carte s’avère indispensable. Heureusement, une « map » détaillée affiche le nom de chaque zone, les objets découverts (et ceux qui restent à découvrir) ainsi que les portes verrouillées. Très pratique pour ne pas se perdre ! A ce niveau, appréçions donc à s ajuste valeur cette navigation aisée.

Cependant, afin d’aborder un point plus « technique », notons la présence de graphismes assez vieillots. On a d’ailleurs parfois l’impression de se retrouver face à un jeu « ancienne génération ». Dommage car il se dégage par ailleurs de l’aventure une atmosphère attachante et « bon enfant », un peu comme dans un conte interactif. Teotl et les animaux s’expriment aussi de façon naïve, ce qui pourrait nous faire penser que le « soft » a été conçu pour de jeunes joueurs. Mais il n’en est rien ! Doté d’un gameplay riche et varié, et de niveaux très bien pensés autorisant une exploration intense, Majin and the Forsaken Kingdom dispose d’un véritable capital séduction. On y alterne régulièrement les phases d’infiltration à 1 joueur et les phases d’aventure/action à 2 joueurs ce qui empêche toute monotonie et linéarité. Un travail admirable réalisé en amont, néanmoins nuancé par une réalisation un peu vieillissante dans sa globalité. Par contre, musiques et bruitages contribuent positivement à l’ambiance de conte oriental ou de monde onirique qui s’éveille peu à peu. D’autre part, pendant les phases d’infiltration, dès qu’un ennemi repère le joueur la musique s’accélère progressivement pour signaler l’imminence du danger: l’immersion est totale ! Côté doublages, l’ensemble est plutôt bon mais on aurait préféré une voix plus adulte pour Teotl. Même constat d’un point de vue du visuel de notre héros, le design « enfantin » étant une nouvelle fois privilégié.

A la conclusion, il faut bien avouer que le plaisir de jeu est ici bien réel. Une grande aventure que nous livre Namco Bandai, une expérience comparable à un Zelda qui combine parfaitement les combats nerveux de Street Fighter et le côté exploration/survie de Resident Evil. On a tellement envie d’en savoir plus sur le héros, Teotl, qu’il est difficile de décrocher de l’histoire. D’autant que la découverte de tous les secrets et bonus du jeu vous occupera une bonne vingtaine d’heures . Un titre fabuleux et envoutant, à posséder absolument !

Enguy

 

Points forts :

 – l’expérience de Yoshiki Okamoto

– un gameplay solide, riche et varié (mélange d’ aventure, action, infiltration et RPG)

– le game level intelligent, évitant la monotonie

– la durée de vie

– un univers onirique fort et attachant

Points faibles :

des graphismes plutôt simples et « vieillots »

– un monstre un peu trop enfantin

 

La Note Le Mag Jeu Vidéo: 17/20

Éditeur : Namco Bandai

Genre : Aventure/Action

Supports : PS3, XBOX 360

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