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Test : Lone Survivor : Director’s Cut (Wii U – eShop)

Lone_survivor_wiiu_titleLe monde des survival-horror a vraiment changé sur les consoles depuis Silent Hill ou Dead Space, ils se sont en effet orientés pour la plupart vers des jeux d’action remplis de monstres. Et on ne retrouve le monde de la peur à l’état pur que dans les essais de quelques indépendants. Jasper Byrne, avec peu d’argent et beaucoup de talent, a développé « Lone survivor » en tant que « jeux indé » qui se risque dans ce monde. Initialement sorti sur PC, puis sur PSVita et PS3, voici enfin un portage sur Wii U.
Alors, comment un simple développeur solitaire peut tenir tête aux multinationales du jeux ? réponse tout de suite.

Un petit peu d’histoire

Vous jouez donc le rôle d’un héros anonyme car « ça n’a pas d’importance », cloîtré chez lui suite à un virus qui a ravagé le monde. Muni d’un masque de chirurgien et à court de moyen de subsistances, il doit se résoudre à sortir de chez lui pour chercher à manger et continuer de vivre. Bien sûr l’extérieur est infesté de monstres-zombies, on ne sait pas trop.
On retrouve très vite l’atmosphère malsaine d’un Silent Hill où le malaise s’installe et où on ne comprend pas bien l’environnement qui nous entoure et l’endroit s’amuse à nous déstabiliser en brisant tous nos repères. Par exemple, le héros tombe souvent dans les pommes, et se réveille « ailleurs »… il voit des gens vivants, puis quelques secondes plus tard, ces personnes disparaissent… Tous les points d’accroche que notre esprit essaie désespérément d’attraper sont réduits à néant par le génie de Jasper Byrne.

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Le gameplay

Le jeu se joue de profil, un peu comme un jeu de plateforme, mais ici , pas question de courir ou sauter, on ne peut que bouger de droite à gauche. On peut utiliser les objets, les combiner et tirer sur les ennemis. Finalement, le maniement est très simple ce qui permet de se concentrer sur l’atmosphère et non sur la manipulation.

Pour passer un monstre, plusieurs possibilités s’offrent à nous : il est possible de tirer dessus pour le tuer, avec l’option de tir à la tête pour éliminer les zombies rapidement, mais par contre cela signifie qu’ils doivent être proches, l’option de tirer sur le corps est plus longue, mais permet de tirer de loin, et, finalement, il reste toujours l’option de viser les genoux pour les faire reculer; mais il est possible également de contourner ces monstres pour économiser des munitions, en se cachant dans des recoins le temps que le monstre passe devant, ce qui permet d’économiser des précieuses munitions.

Il faut également gérer sa lampe de poche car la batterie s’épuise vite et, surtout, elle attire les monstres. Par contre, il fait tellement sombre que l’utilisation de cette lampe est obligatoire, mais avec parcimonie. Justement, la gestion de cette lampe apporte une dose de stress bien importante. Vous devrez également en permanence chercher de la nourriture, mais attention, il ne suffit pas seulement de la trouver et de la manger, il faut aussi cuisiner les ingrédients pour faire de bons petits plats qui seront plus réparateurs, et bien sûr pour cuisiner, il faut du gaz, denrée rare ! Donc, le jeu tourne autour de 3 éléments fondamentaux : de la nourriture, des munitions et des piles pour votre lampes de poches. Un véritable survivor donc.

Une particularité du jeu est qu’il n’y a pas de jauge de vie : on sait que le héros va mal lorsqu’on entend le cœur battre rapidement et que tous les décors sont rouges et se troubles. En plus de la santé physique, il faut prendre en compte la santé mentale du héros. En effet, il faut l’alimenter correctement de nourriture convenable, ne pas abuser de pilules etc… sinon, c’est la folie assurée.

En gros, ce jeu n’est pas du tout un jeu d’action mais plutôt un jeu d’aventure réflexion où il faudra comprendre chaque situation et essayer de les passer en optimisant ses ressources au maximum afin d’en économiser les plus rares.

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Un peu de technique

Bon, je vous avoue que la première chose qui marque, ce sont les graphismes d’un autre temps : dehors la 3D et vive la 2D ! Et oui, nous avons affaire à des images dignes des consoles 8 bits comme, par exemple, la console NES :). Mais, je vous arrête tout de suite, même si les pixels sont gros et peu nombreux, les décors sont magnifiques, ou plutôt magnifiquement dérangeant et les jeux de lumière sont incroyablement bien réalisés, il suffit de voir comment les fusées éclairantes illuminent l’endroit que vous redoutez. D’ailleurs, je me demande si la faible définition n’est pas volontaire car, du coup, notre esprit s’imagine encore plus l’horreur de la scène. En tout cas, je peux vous dire que vous serez en permanence angoissé par l’ambiance graphique et l’atmosphère lourde qui règne dans ce titre.

Un autre point fondamental qui contribue énormément au sentiment de peur et de malaise, c’est la bande son. L’ambiance sonore est fantastique et rappelle les sons dérangeants des meilleurs moments de Silent Hill. Ainsi on retrouve les grincements mélangés au vent qui participent à faire monter le stress. Je vous conseille vraiment de jouer dans le noir et avec un son immersif, ou alors des écouteurs. Vous verrez qu’au bout de quelques minutes, vous serez angoissé et mal à l’aise. Comme disait un certain maître Yoda : « peur, tu auras … »

En ce qui concerne la durée de vie, pour terminer une fois le jeu, j’ai eu besoin de 6h. On peut sûrement aller plus vite, mais l’angoisse fait qu’on scrute tous les recoins à la recherche de munition et de nourriture, plutôt que de foncer et canarder sur tous les monstres comme dans la majorité des jeux de survival-horreur actuels. On ne peut sauvegarder que lorsqu’on dort dans sa chambre, donc autant vous dire que vous ne ferez pas de « quick-save » devant chaque monstres qui montre le bout de son nez. Cette impossibilité de pouvoir sauvegarder quand on le veut apporte pas mal de stress pendant les phases de découvertes.

Le jeu est plutôt difficile, car les munitions sont peu nombreuses, et les choix sont définitifs et forts de conséquences. Il existe également 2 niveaux de difficultés : normal et expert. Personnellement, je n’ai pas ressenti de difficulté fondamentalement différentes, sauf que la carte n’est plus disponible ce qui est pénible pour se diriger ainsi que les objets qui ne sont plus indiqués.
Pourquoi cette version est une director’s cut ? Et bien, c’est parce qu’on y retrouve 5 fins, de nouveaux objets, de nouveaux lieux, de nouvelles quêtes, qui ne seront disponibles qu’après avoir terminé une fois le jeu.

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Que du bon alors?

Il faut avouer que les avantages cités plus hauts ont également leur côté négatif.
En effet, le fait de ne pouvoir sauvegarder que dans sa chambre fait que l’on passe son temps à faire l’aller-retour entre le lieu qu’on visite et notre havre de paix, résultat, on perd un temps fou en aller-retours.
La gestion de la faim est intéressante, mais devient très vite lassante car le héros se plaint vraiment très, trop souvent de souffrir de la faim. Et finalement, le fait de ne donner aucun point de repère fait qu’on passe son temps à ne pas trop savoir quoi faire et on tourne en rond à la recherche d’objectifs ou de missions. Résultat de la combinaison de tous ces points, c’est que l’on se promène beaucoup dans le lieux en tournant en rond sans trop savoir quoi faire, ce qui finalement agace le joueur et le sort de l’immersion.

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Pour conclure

C’est un plaisir de retrouver une atmosphère dérangeante dans un jeu d’horreur qui nous met mal à l’aise. Je n’avais pas ressenti cette terreur depuis bien longtemps, celle qui, après avoir joué, continue de vous trotter dans l’esprit et qui vous empêche de descendre à la cave la nuit ;).
Jasper Byrne signe ici un jeu de référence en terme d’atmosphère et les grands studios devraient s’en inspirer. Malgré tout, ce jeu n’est pas incontournable car le stress généré par le génie de Jasper est gêné par l’agacement de ne pas avoir d’objectif plus clair et de sans cesse aller chercher de la nourriture et revenir au point de départ pour sauvegarder. Résultat, l’immersion est coupée dans son élan.
Donc, ce jeu est vraiment à essayer pour les grands fans de l’horreur, les vrais, pas ceux qui aiment « casser » du monstre, et à conseiller pour les autres.

Acerico

Points forts :

– Une ambiance graphique et musicale exceptionnelle
– Un sentiment de malaise permanent, idéal pour ce genre de jeu
– Des graphismes pixelisés mais plutôt bien réussis

Points faibles :

– La gestion de la faim qui est sympa au début mais qui tape sur les nerfs au bout d’un moment
– Le manque d’objectif clairement défini
– Le fait de devoir revenir au début pour sauvegarder

La note Gamingway : 16/20

Éditeur : Curve Studios
Développeur : Superflat Games – Jasper Byrne
Genre : survival horreur
Plateforme : Wii U / e-shop
Date de sortie :  16 octobre 2014

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