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Test : Like A Dragon: Infinite Wealth (PS5)

Depuis la sortie de Yakuza: Like a Dragon, la série essaie de changer quelques habitudes et de se débarrasser de son héritage de mafieux japonais. C’est pourquoi le titre du nouvel opus perd le terme « yakuza » qui devient « like a dragon« . Suite directe de Yakuza: Like a Dragon, Like a Dragon: Infinite Wealth raconte comment Ichiban essaie de se réinsérer dans la société. Mais peut-on vraiment en finir avec Yakuza ? Des éléments de réponse, sans tarder !

La fin d’une époque

Le changement de titre n’est pas un simple caprice des développeurs ! En 2022, Yakuza: Like a Dragon était le premier titre de la série à prendre la forme d’un JRPG au tour par tour. Puis, le studio Ryu Ga Gotoku, responsable de la série, a sorti Judgement, un autre jeu d’action tiré de Yakuza. Afin de différencier les deux séries, Yakuza s’intitule maintenant Like a Dragon.

Ce changement se retrouve aussi dans le scénario. Quelques années après le jeu précédent, Ichiban Kasuga essaie de s’insérer dans une société japonaise qui n’aime pas les anciens yakuzas. Une loi a été votée et interdit aux anciens mafieux d’avoir un compte bancaire pendant cinq ans, ce qui réduit considérablement leurs chances de retrouver une vie normale. Heureusement, Ichiban a pu se faire embaucher comme contractuel chez Hello Works (ceux qui suivent ses aventures reconnaitront cette entreprise) et tente tant bien que mal d’aider les anciens Yakuzas à se reconstruire. Tout irait pour le mieux si, subitement, une célèbre influenceuse ne l’avait pas accusé, sur sa chaîne, de jouer un double jeu et de continuer ses activités louches. Ichiban se retrouve ainsi licencié sans raison et perd tout sans rien comprendre, entrainant également ses vieux amis dans sa chute. C’est alors qu’un personnage qu’on croyait mort refait surface, et lui révèle que sa mère est toujours en vie, à Hawaii. Voulant en savoir plus sur ses origines et découvrir ce qui se trame dans l’ombre, Ichiban part à Honolulu sur les traces de son passé. Mais les mafieux sont sur ses talons !

JRPG ou drama ?

Il faut avouer que le début du jeu est très long. Il faut arriver au 3e chapitre pour que l’histoire démarre réellement. Au début, on ne fait que planter l’histoire et raconter la vie d’Ichiban et ses amis à la façon d’un drama. La narration est soignée : on se croirait vraiment devant une série TV, entrecoupée de quelques séquences de jeu vidéo. L’histoire se suit agréablement : on retrouve les personnages qu’on aimait bien dans Yakuza: Like a Dragon, on suit leurs nouvelles vies et on essaie de faire évoluer leurs relations. Ichiban est toujours puceau à 45 ans et tente maladroitement de déclarer sa flamme à son amour secret, mais c’est un échec. Passion, mélodrame et yakuzas en quête de rédemption vont occuper les premières heures du joueur, jusqu’à la rencontre fatidique qui va tout bouleverser. Un retournement de situation inattendu que certains auraient aimé voir plus tôt, mais il fallait le temps de planter le décor. Cela peut paraître long, mais c’est très bien fait et on va comprendre au fil des chapitres suivants pourquoi il était important de développer l’histoire des héros du jeu précédent avant de tout chambouler. Néanmoins, les fans d’action vont se demander si on est dans un jeu ou une série mélodramatique tant les deux genres s’entremêlent.

Hawaii : paradis ou enfer ?

C’est donc à Hawaii qu’on va pleinement profiter du jeu. On se balade dans une ville immense, Honolulu qui fait presque trois fois la taille d’Isezaki Ijincho du jeu précédent, remplie de boutiques et d’activités à en donner le tournis. Il y a de nombreux gangs qui sillonnent les rues, mais à l’inverse du jeu précédent, c’est beaucoup mieux équilibré. On ne passe donc plus son temps à se soigner après chaque combat ! Bien entendu, certains quartiers restent plus dangereux que d’autres : il faudra patienter un peu et améliorer son équipe et son équipement avant d’explorer toute la ville. Il y a tellement de voyous à affronter qu’on se demande si Hawaii est vraiment un paradis !

Les habitués vont vite reprendre leurs marques, car le gameplay est toujours le même : les combats se font au tour par tour, il y a de nombreuses quêtes annexes et des coffres disséminés dans toute la ville. Les affrontements suivent toujours les mêmes règles : on choisit d’attaquer simplement, d’utiliser une aptitude qui consomme des PM, d’utiliser un objet ou de parer. On peut changer d’adversaire et se repositionner si besoin afin d’optimiser les actions des personnages. Par exemple, attaquer un adversaire dans le dos double les dégâts. Attaquer un adversaire à terre lui inflige de lourds dégâts et, sous certaines conditions, des actions spéciales se déclenchent avec d’autres membres de l’équipe. Si on se trouve à proximité d’un objet (vélo, table, chaise, pancarte, etc.), il sera automatiquement ramassé pour servir d’arme même si on en possède déjà une ! Bien entendu, l’humour et la dérision restent les marques de fabrique de la série et Ichiban voit toujours ses adversaires de façon très spéciale : loups-garous, hommes-ballons, sorcières, culturistes, pervers et bien plus apparaissent subitement sous les yeux du héros, le temps d’un combat.

Humour, dérision, drague et fan service

Like a Dragon ne serait pas un jeu de la série Yakuza s’il n’y avait pas une pointe d’humour et de dérision, mais également de la drague et de la nostalgie. La tradition est respectée, aussi bien en combat que dans les quêtes annexes ou les dialogues. Il est question des relations humaines, des amours d’Ichiban ou d’autres protagonistes, de la vie en général. C’est traité soit de façon sérieuse, soit de façon humoristique. On oscille entre le loufoque et le dramatique, sans tomber dans le graveleux. Pourtant, il s’en passe des choses : Ichiban se retrouve tout nu sur une plage, en pleine journée, ou doit se lier d’amitié avec 200 habitants connectés à une application sociale locale. Il peut aussi aider une vieille femme exubérante a améliorer son application de rencontre lors d’un mini-jeu où il recevra des photos un peu coquines. De véritables photos de jolies filles, soit dit en passant, qui constituent un des éléments qui font que ce jeu est classé PEGI 18. Les thèmes du jeu sont variés : violence, famille, trafic, amitié, amour, politique, religion… Fidèle à la tradition, on croise des gangs mafieux japonais ou locaux, des policiers corrompus et une institution religieuse locale bien ancrée dans les mœurs hawaïennes. Ce mélange est bien fait, bien amené et très plaisant, même si on peut passer de scènes absurdes et vraiment très drôles à des séquences d’une barbarie élevée.

On a le choix entre les voix japonaises ou anglaises et des sous-titres français. Pour les voix anglaises, Ryu Ga Gotoku s’est alloué les services de Daniel Dae Kim (Saints Row) et Danny Trejo qui prêtent leurs voix à des personnages secondaires. Ce n’est pas rien !

Les développeurs n’ont pas oublié les fans et ont inclus des personnages anciens en plus de quelques nouveaux. On retrouve avec plaisir Kazuma Kiryu dans les personnages principaux, accompagné du chauffeur de taxi Eric Tomizawa et de Chitose, une jeune étudiante japonaise. Chaque protagoniste porte un lourd fardeau sur ses épaules et leurs histoires sont révélées petit à petit. Des jeux vidéo SEGA anciens sont jouables dans les boutiques : UFO catcher, SEGA Bass Fishing, SpikeOut et Virtua Fighter 3tb. Dans les quêtes annexes, on trouve un mini-jeu de livraison à vélo qui fait furieusement penser à Crazy Taxi. On croise quelques adversaires uniques et très forts un peu partout en ville. Quand on les affronte, on pense souvent aux boss psychopathes de Dead Rising. Des quêtes annexes de Yakuza: Like a Dragon sont de retour, comme le sujidex ou le robot aspirateur. Les quêtes sont nombreuses, variées et très inspirées. Elles mettent en scène aussi bien des inconnus dans des situations cocasses ou dramatiques qu’Ichiban dans des rôles farfelus ou tendres. On peut prendre des photos d’exhibitionnistes dans le tramway afin de les dénoncer à la police (oui, c’est un véritable mini-jeu à la Pokémon Snap). D’ailleurs, un autre mini-jeu fait penser à Pokémon : la ligue Sujimon. Il faut capturer des sujimon et les entraîner, les faire évoluer pour créer une équipe de six qui viendra à bout des autres dresseurs et dont les quatre maîtres de la ligue. Si ce n’est pas une parodie de Pokémon, je ne m’y connais plus !

Le jeu passe constamment de l’absurde au dramatique, pour le plaisir des joueurs, mais certains défauts subsistent.

Une technique qui a peu évolué

Like a Dragon: Infinite Wealth commence à montrer les limites du moteur du jeu. Les personnages sont bien modélisés, le jeu est coloré et présente de beaux effets lumineux. Les rues sont animées, pleine de monde et de détails, mais on a une impression de travail mal fini. Cela passe, mais les plus exigeants préfèreraient largement des graphismes plus dignes d’une PS5. Là, on est plutôt sur de la PS4. Le jour, certains décors ne sont pas très beaux, surtout à Hawaii. On sent que le moteur graphique a été pensé pour le quartier de Kamurocho et pas pour le reste. L’arrivée à Hawaii pique les yeux tant on se retrouve devant des décors peu flatteurs pour les yeux. Beaucoup d’éléments brillent sans raison apparente et font croire qu’il y a un objet à ramasser. Il y a aussi de jolis paysages, mais sans plus. Sans parler des animations, parfois trop rigides, comme des mannequins désarticulés ou des personnes qui disparaissent soudainement alors qu’elles passent près de l’équipe.

Bien que cela ne soit pas vraiment dérangeant, il serait temps de penser à élever le niveau technique, car cela commence à devenir très limite.

UN JRPG qui a évolué vers d’autres médias

Like a Dragon: Infinite Wealth suit les aventures dIchiban Kasuga, héros de Yakuza: Like a Dragon. Suite directe du jeu précédent dont il reprend de nombreux éléments, il en est aussi une évolution de par sa narration très soignée et qui respecte les codes des meilleurs dramas. Ainsi, on se demande régulièrement si on est toujours face à un JRPG ou à une série. Les thèmes abordés sont nombreux et destinés à un public adulte, mais traités avec intelligence. Fidèle à la série Yakuza, ce nouvel épisode apporte aussi son lot d’humour et de violence, ainsi que quelques nouveautés qui plairont aux fans qui n’ont pas peur des belles et longues histoires. Ichiban incarne un anti-héros atypique mais très attachant. Il a grand cœur et sa naïveté est tout sauf un défaut. Néanmoins, quelques faiblesses subsistent comme des graphismes un peu limites pour une PS5 et un farming à outrance pour améliorer son équipe.

Like a Dragon: Infinite Wealth est une nouvelle perle de JRPG pour adulte, pleine d’humour, de dérision et de violence. Entre jeu vidéo et série dramatique, cet épisode traite de nombreux thèmes sensibles et montre que se réinsérer dans la société n’est pas facile quand on a un lourd passé. Une œuvre subtile, pleine d’humour et de parodies mais aussi de tendresse et de violence. Plus qu’un jeu, un média qui ne laisse pas indifférent malgré quelques longueurs.

Enguy

 

Points forts :

– Narration qui reprend les codes des dramas
– Voix anglaises ou japonaises
– Humour, dérision, parodie, situations loufoques à outrance
– Des thèmes sensibles très bien traités

 

Points faibles :

– Niveau technique qui commence à se faire vieux
– Quelques longueurs
– Du rééquilibrage mais encore beaucoup de farming
– Des coquilles mais aussi des maladresses dans les sous-titres français

 

 

LA NOTE : 16/20

Éditeur / Développeur : SEGA / Ryu Ga Gotoku
Genre : aventure, JRPG, tour par tour
Support : PC (Steam), PS4, PS5, Switch, Xbox One, XBOX Série S/X
Date de sortie : 26 janvier 2024

2 réflexions sur “Test : Like A Dragon: Infinite Wealth (PS5)

  • Ce jeu offre une narration immersive. Les joueurs peuvent choisir entre voix anglaises ou japonaises. L’humour, la dérision, et la parodie abondent, créant des situations loufoques à outrance. Il explore également des thèmes sensibles.
  • En effet, c’est un bon résumé de ce qui est écrit dans le texte. Mais PEGI 18 malgré tout.

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