Test : Kunai (PC)

Des tablettes numériques ninja dans un Metroidvania, un concept qui nous fait nous demander si le genre n’a pas un peu atteint ses limites.

Le Metroid/Igavania aura largement alimenté la scène indépendante ces dernières années, un peu comme le monde ouvert du côté des triple A. Nous l’avons vu à toutes les sauces, des oiseaux aux insectes, avec plus ou moins de bits et de pixels. Aujourd’hui, c’est dans un style faussement monochrome qu’il revient, offrant la vision d’un monde post-apocalyptique dans lequel l’humanité aurait cédé sa place aux robots, tablettes et smartphones.

Teenage Mutant Ninja Tablette

S’il y a bien un aspect par lequel le titre de TurtleBlaze ne brille pas particulièrement, c’est par la densité de son scénario. L’humanité a fini par laisser sa place aux machines, et maintenant, deux camp s’opposent. Vous incarnez (obviously) l’élu du camp du bien, l’âme d’un guerrier ancestral réincarnée dans une tablette numérique. rapidement équipé de tout l’attirail classique du ninja, il vous faudra affronter des hordes de machines belliqueuses afin d’offrir la victoire aux rebelles.
Si cette histoire est aussi sommaire que saugrenue, elle propose néanmoins une écriture fort sympathique lors des rencontres avec les divers PNJ ; sans être hilarants, les dialogues sont souvent drôles et assez fins. Un emballage narratif assez minimaliste d’une grande cohérence avec le design général du titre.

L’académique des Ninja

En lançant Kunai (huhu) les habitués de Metroidvania se sentiront comme à la maison, tant le jeu répond aux codes du genre. On retrouve tous les éléments classiques, exceptés les téléporteurs qui n’auraient de toute façon que peu de pertinence dans un monde si petit. Car oui, Kunai est un peu une sorte de Metroidvania de poche, misant sur le dynamisme de ses déplacements pour ne pas lasser le joueur avec un backtracking incessant. C’est très scolaire, permettant à la fois aux connaisseurs de retrouver leurs marques, mais représentant également une bonne initiation pour le novice, tant il est simple de comprendre comment s’articulent les environnements. Aucune mécanique particulièrement compliquée, tout est immédiatement compréhensible, à l’image de ces shurikens électriques destinés à enclencher les interrupteurs. L’originalité du titre vient de l’arme qui lui donne son nom, le ou plutôt les Kunais qui permettent au joueur de se déplacer à grande vitesse en s’accrochant aux surfaces (murs et plafonds). Le gameplay est aussi simple qu’efficace, chaque kunai associé à une gâchette, gauche ou droite, permet de se hisser dans les airs puis se balancer à la manière d’un Spiderman. Assez rapidement, il est également possible de débloquer un skill offrant la possibilité d’utiliser les grappins afin de se catapulter. Une fois maîtrisée, cette mécanique de déplacement est un réel bonheur à utiliser, rendant les retours en arrière assez peu pénibles.
Les divers skills sont eux aussi très classiques, voire dispensables pour une bonne partie d’entre eux. On les achète auprès de routeurs wifi généralement installés dans les camps alliés, mais ces derniers sont plus là pour offrir du confort de jeu que de vrais avantages décisifs. Les améliorations indispensables à la progression se débloquent, quant à elles, auprès de PNJ ou durant l’exploration.

Obsolescence programmée

Le terme qui définit le mieux Kunai est la cohérence, dans son gameplay, son univers et ses dimensions. On joue une tablette, dans un monde qui semble dessiné sur un PDA, la notion de monde de poche un peu désuet côtoie un thème qui semble lui aussi sortir des années 90. Tout ceci est extrêmement efficace. Esthétiquement, Kunai possède une vraie identité, même si on aurait apprécié la voir un peu plus poussée dans ces nuanciers, surtout vu les dimensions réduites des environnements, les déplacements sont aussi fluides qu’agréables et les mécaniques sont rapidement maîtrisables. Malgré quelques passages plus tendus, le jeu est plutôt simple, bien plus en tout cas que les autres titres du genre ; une facilité qui ne représente pas un défaut, car elle offre, comme je l’ai déjà précisé, une bonne introduction au Metroidvania.
Au final, le plus grand reproche que l’on pourra faire au titre est sa faible durée de vie, quatre ou cinq heures tout au plus, et une rejouabilité quasi inexistante. Kunai ne restera peut-être pas dans les mémoires comme un incontournable, mais s’avère une expérience fort agréable pour ceux qui seraient en manque d’exploration/plateforme 2D.

Ominae

Points forts :

  • Une esthétique très originale
  • Les déplacements aux kunais
  • L’accessibilité
  • L’écriture des dialogues
  • Les chapeaux :3

Points faibles :

  • Peut-être un peu trop classique
  • Court, très court
  • On aurait aimé un peu plus de folie

La note : 16/20

Développeur : TurtleBlaze
Éditeur :
The Arcade Crew, Gamera Games
Genre :
Metroidvania
Support :
PC, Nintendo Switch
Date de sortie :
6 février 2020

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