Test : Intruders: Hide and Seek (PS4 )

En ce moment, les développeurs de jeux en réalité virtuelle tentent de plus en plus de nouveaux concepts et c’est une bonne chose. Ainsi, Tessera Studios se lance dans un essai sous tension à la sauce Hollywood. Et pour la première fois, on a affaire à un jeu d’infiltration qui n’est pas sur un thème de film d’horreur, donc qui va être accessible à un plus grand public. Eh oui, malheureusement, jusqu’à maintenant les amateurs de jeux de « cache-cache » avec les ennemis sans que ce soit des montres avides de sang n’étaient pas très gâtés avec la VR, alors que c’est une technologie qui s’y prête. Donc, est-ce que « Intruder: Hide and Seek » va réconcilier tout le monde ?

Histoire : un scénario très inspiré des thriller d’Hollywood.

Vous jouez le rôle de Ben, un jeune garçon qui part avec ses parents et sa petite sœur en week-end dans la maison de campagne familiale, au fin fond de terres reculées à des kilomètres de la civilisation. Votre père est un éminent chercheur de l’industrie pharmaceutique et va travailler un peu dans son labo qu’il a fait construire dans cette maison, pendant que vous et votre sœur, qui est atteinte d’une maladie un peu particulière, allez profiter du séjour. Le temps est pour l’instant plutôt ensoleillé, mais dans la soirée, un orage s’annonce. Et voilà, le décor est posé et le scénario d’un thriller à suspens peut commencer.
L’histoire commence dans la voiture où vous vous familiarisez avec votre famille. Tout le monde arrive dans la maison de campagne et vous pouvez découvrir l’immense villa dans laquelle vous allez évoluer. Le côté amusant est que vous êtes un enfant, donc la vue en réalité virtuelle est déstabilisante, car tout vous semble grand, étant donné que votre tête arrive tout juste au niveau de la table. Tout se passe bien, vous jouez avec votre sœur et participez à la vie de la maison, jusqu’au moment où trois intrus s’introduisent dans la propriété et commencent à violenter vos parents avant de les enfermer à la cave. Heureusement, vous et votre sœur avez trouvé une salle cachée, une « panic room » avec une vue sur toutes les caméras de la maison. En tant que grand frère, vous allez essayer de chercher de l’aide pendant que votre sœur, reliée par talkie-walkie, vous donnera des indications sur l’emplacement des trois cambrioleurs. Mais dans votre recherche de secours, vous allez découvrir le terrible secret que cache la maison et votre famille. Dans ce scénario fortement inspiré des thrillers hollywoodiens, votre aventure commence pleine de tension.

  

Un jeu d’infiltration sans stress

Dans Intruders: Hide and Seek, tout se passe en vue à la première personne, dans les yeux de Ben. Vous allez devoir parcourir la maison à la recherche d’objets pour accomplir vos objectifs. Par exemple, une fois les intrus dans la maison, votre première « mission » sera de trouver le smartphone de votre père pour appeler au secours. Puis, il faudra chercher l’ordinateur pour pouvoir envoyer un email à la police pour obtenir de l’aide, etc. Bien sûr, tout ne se passe pas comme prévu et vos visiteurs vont ratisser la maison pour vous trouver. Heureusement, l’électricité ne fonctionne plus et toutes les lumières sont éteintes. Du coup, vous pourrez vous dissimuler dans la moindre zone sombre pour échapper à vos agresseurs. Il est également possible de se cacher dans plusieurs armoires ou placards. Ainsi, tout le jeu devient alors une immense partie de cache-cache où il faut parcourir la maison à la recherche d’objets tout en gardant un œil sur les trois intrus pour éviter de se faire prendre et trouver en permanence un moyen de les contourner. Et là, il faut avouer que la VR se prête de façon idéale à ce type de jeu. En effet, à chaque pas réalisé, on peut regarder tout autour de nous pour contrôler que personne n’est dans le coin. Au début, au moindre son, on sursaute et on cherche partout ce qui a bien pu causer ce bruit.

Tous les éléments étaient réunis pour se retrouver dans un jeu haletant et plein de stress. Malheureusement, la réalisation et la mise en scène ne sont pas au rendez-vous. En effet, toute la tension dans ce type de film ou jeu vient de la relation entre le prédateur et la proie dans un jeu du chat et de la souris. En général, le traqueur met la pression avec un long monologue bien sadique, à voix haute pour que la victime entende et fasse une erreur. Ici, rien de tout cela. Le joueur ne croise que très rarement les intrus et la tension est à peine perceptible. On n’a même pas l’impression que les agresseurs recherchent les enfants. Pourquoi ne remettent-ils pas le courant ? Ça serait plus facile pour eux… Il fait d’ailleurs tellement sombre dans la maison, qu’on peut se promener tranquillement avec très peu de chance de se faire repérer. Je n’ai presque jamais utilisé de cachettes. L’intelligence artificielle des ennemis frôle le zéro absolu. Quand ils entendent du bruit, ils ne se réunissent pas pour nous traquer, seul celui qui a entendu approche tranquillement, regarde un peu autour, puis repart. Les trois intrus ne donnent pas l’impression de chercher les enfants, mais plutôt de faire des rondes dans la maison. Résultat, il suffit de les observer et d’attendre le bon moment pour avancer sans passer dans leur champ de vision. Ils ne se retournent pratiquement jamais à l’impromptu, avancent lentement et peu à peu, le sentiment de crainte de se faire repérer disparaît complètement. Je dois même avouer que n’ayant plus peur du tout, j’ai beaucoup couru dans la maison sans crainte de me faire attraper à cause du bruit ou d’une rencontre incongrue. De plus, il n’y a aucun risque de faire de maladresses bruyantes avec les trois voleurs qui rappliqueraient en courant. Hélas non, il est vraiment difficile de se faire repérer si on fait un peu attention, et même dans ce cas, il suffit de courir en direction opposée dans les couloirs pour semer son poursuivant qui vous oubliera au bout de quelques secondes. Résultat, un jeu qui aurait pu être un vrai cauchemar à la « Alien isolation » devient une petite promenade de santé limite agaçante, car elle nous oblige à faire des aller-retour dans toute la maison.

 

    

La profondeur du gameplay est également est assez faible. En effet, les différents types de sols ne sont pas gérés : marcher sur du parquet ou sur un tapis a le même impact en termes de discrétion, donc pas besoin de s’en soucier. Les ennemis ne placent aucun piège pour nous retrouver. De plus, il n’est nul besoin de créer de diversion pour attirer un ennemi qui bloquerait un passage. Non, il suffit d’attendre patiemment qu’il s’en aille. Un petit concept de poser des pièges à la « Maman, j’ai raté l’avion » n’aurait pas fait de mal. Il n’y a même pas besoin d’essayer de localiser en permanence les trois intrus pour être sûr de ne pas se faire surprendre, car chacun cherche dans son coin, donc le jeu se résume à ne surveiller qu’une seule personne à la fois. Le stress et l’excitation du jeu disparaissent assez vite.

 

Technologiquement d’un autre âge

Le design graphique est acceptable, mais pas au top. En effet, le premier contact avec les visages de votre sœur et de vos parents risque de vous faire sursauter d’effroi. Après avoir vu ce que le PSVR pouvait faire avec « Déraciné », on est très déçu par le rendu de « Intruder: Hide and Seek ». Pareil pour les animations des personnages qui restent très rigides et rappellent les animations de la PS2. Les décors sont assez détaillés, ce qui est très agréable, mais finalement ils ne sont là que pour le côté esthétique. Il n’y a aucune interaction possible avec. En ce qui concerne l’ambiance sonore, là aussi, on reste dans l’acceptable. En effet, je m’attendais à sursauter au moindre bruit derrière moi, à entendre des grincements stressants dans toute la maison. Mais surtout, je m’attendais à entendre les intrus et pouvoir évaluer ma distance avec eux. Hélas, que nenni, la gestion des bruits en fonction des distances est très sommaire et seul un contact visuel permet vraiment d’évaluer le danger. Et il n’y a aucun bruit vraiment stressant dans cette maison. Résultat, la tension n’est pas omniprésente, ce qui est vraiment dommageable pour ce type de jeu.
On ne trouve pas de fonctionnalité multijoueur local ou en réseau, mais on en attendait pas spécialement. La difficulté est pratiquement inexistante, ce qui enlève complètement le côté stressant qu’aurait dû avoir le jeu. De plus, la durée de vie est très faible : 2h-3h tout au plus et ce n’est pas les trois fins qui vont favoriser la rejouabilité, car elles ne sont issues que d’un choix dans la dernière scène. Mais en même temps, comme le jeu ne se renouvelle pas, cela est bien suffisant.

   

Pour conclure : un super concept, mais hélas décevant dans sa réalisation

« Intruder: Hide and Seek » est donc un jeu avec un concept de maison cambriolée très intéressant. Hélas, le manque de mise en scène ainsi que la réalisation peu inspirée ne permet pas au dernier né des studios Tessera de créer la bonne surprise. Avec les dernières sorties de la concurrence sur PSVR, ce jeu ne se montre pas à la hauteur. C’est dommage, car s’il avait réussi à créer un peu de stress avec une meilleure IA et d’émotion par de la mise en scène, il aurait pu être une tentative réussie.

  

 

Points Forts

  • Un scénario dans le style hollywoodien
  • Enfin un survival sur PSVR qui n’est pas horrifique
  • un concept huis-clos bien sympa

Points Faibles

  • Une mise en scène inexistante
  • Une réalisation moyenne
  • Un gameplay sans inspiration

La Note : 09/20

Éditeur : Tessera Studios
Développeur : Tessera Studios 
Genre : survival
Plateforme : PS4 – PSVR
Date de sortie : 13 fevrier 2019

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