Test : Hatoful Boyfriend (PC – Steam)
Parfois, j’ai du mal à avoir l’air crédible. Par exemple, quand je dis « Non, les Japonais ne sont pas tous excentriques » ou « Non, les Japonais ne sont pas tous des pervers », des fois, même moi, je doute de mon affirmation. La dernière fois que je me suis senti vraiment mal, c’était en découvrant une certaine chanson d’une certaine Momochi. Je vous passe les détails, mais depuis, je n’avais jamais touché le fond à ce point ; sauf là. Non vraiment, même moi, là, je suis obligé de dire « Il n’y a que les Japonais pour faire ça ! ».
Pourquoi tant de haine pour la logique, la cohérence et les bonnes idées ?
Un visual novel totalement absurde
Hatoful Boyfriend, car c’est le nom du sujet du jour, est un « visual novel » très classique (oui, il s’agit plus un visual novel qu’un jeu de drague comme on aurait pu le croire), très… « japonais » dans le concept. Il s’agit d’un jeu de mot avec le mot anglais « hateful » et « hato » qui veut dire « pigeon » en japonais, vous allez mieux comprendre par la suite…
Le jeu est sorti le 30 octobre 2011 au pays du soleil levant. On le doit à PigeoNation Inc., cachant en réalité un unique mangaka nommé Moa Hato. A la base, ce n’était qu’un simple poisson d’avril, qui est donc devenu un « vrai jeu » avec le temps… Mais genre un vrai jeu vendu contre de l’argent ! Une version en anglais a permis au jeu de connaître une certaine réputation dans le monde.
Et c’est sans doute à cette occasion que l’éditeur indépendant, Devolver Digital, visiblement composé de fous furieux, décide de ressortir le jeu dans une version HD qu’ils confient aux Britanniques de Mediatonic (connus, si je puis dire, pour divers titres mobiles, web, ou Facebook). Cette nouvelle version est donc arrivée sur Steam fin août 2014, en japonais et en anglais. Notons aussi que le titre était un véritable phénomène ayant connu une adaptation en manga, en quatre CD drama et même en une web série.
Du non sens, vraiment
L’histoire raconte des choses à dormir debout dont je n’avais rien à faire. Pour faire court, vous arrivez dans le plus grand lycée d’oiseau du monde et pourtant vous êtes un humain – ou plutôt vous découvrirez stupéfait que votre personnage est en réalité unE humainE. D’avance, sachez que le titre est totalement absurde et n’a aucun sens, c’est pour cela que notre héroïne vit dans une grotte, seule, est « chasseur-cueilleur » et, enfin, a une grande connaissance des différentes sortes d’oiseau (logique après coup, c’est une chasseuse).
L’intérêt principal de ce type de titre est, bien entendu, de découvrir les nombreuses fins du jeu (14 d’après les succès steam) qui surviennent selon vos choix (du genre : quel club rejoindre ou que faire pendant cette journée) pour ainsi développer vos liens avec vos camarades aillés.
Pour ceux qui posent la question, dans la vraie vie, je suis un garçon
Malgré tout, ce soft se rapproche plus du visual novel qu’au jeu de drague à proprement parlé : il n’existe aucune manière de savoir comment avancent vos relations. En effet, vous êtes obligé de faire ce qu’on vous propose au rythme que l’on vous impose… Finalement, les choix réguliers sont le seul impact du joueur. Ah si, il y a aussi des statistiques : de temps en temps, en allant en cours soit de maths, soit d’EPS, soit de musique (effectivement, vous n’avez que trois types de cours… *sic*), vous augmenterez respectivement vos stats de sagesse, de vitalité ou de charisme (ce dont vous avez, selon moi, besoin… Référence à ma blague contenue dans les paragraphes si dessus) et surtout, cela pourra avoir un impact pour débloquer telle ou telle fin. Mais, malheureusement, pas d’autres interactions sont réellement possibles, et le fait que le jeu soit en anglais en rebutera sans doute certains.
Rassurez-vous : il est d’ores et déjà annoncé que la traduction française arrive.
« Mais… Pourquoi ?! » demanda-t-il soudainement en se levant de sa chaise
C’est vrai que, dans l’idée, simplement remplacer les humains par des oiseaux est fondamentalement fun, mais dans les faits, pourquoi avoir fait quelque chose d’aussi original ? Pour être critique sans doute, mais vis-à-vis de quel sujet ? D’après mon vécu je suis tenté d’avancer l’hypothèse que le jeu cherche à se moquer des jeux de drague de manière générale en caricaturant les archétypes du genre (avec, par exemple, les personnages standards : le meilleur ami, le hautain Français, l’asocial enfermé dans la bibliothèque…). Pourtant, le jeu n’arrive pas à être juste dans sa réflexion et finalement, n’offre rien d’original dans sa démarche.
Pire, s’il peut faire rire n’importe qui, cela ne marche qu’une fois. Et là est tout le souci. Répétitif à cause de son concept même, le jeu n’a pas grand-chose à apporter de neuf, à part son univers débile et assumé. Dans ce registre, on peut aussi noter des finesses qui m’ont fait hurler de rire malgré tout (quand un de vos camarades vertébrés tétrapodes ailés s’en va, on entend des bruits de pas, ce qui n’a aucun sens). Dommage aussi que l’écriture ne soit pas mémorable (parce que la structure narrative reste très classique) et qu’au moment de cette critique, le jeu ne soit qu’en anglais (ce qui, le le répète, va changer normalement bientôt).
Faut-il acheter Hatoful Botfriend ? Pas au plein tarif j’en ai peur, c’est sûr, attendez les prochains soldes Steam, à -75 % le jeu paraîtra beaucoup plus agréable ou fun en fait. Juste fun.
lic007
Points forts :
– Délire assumé jusqu’au bout
– Aussi bizarre que ça puisse paraître, certaines musiques sont superbes
Points faibles :
– Très court, une heure pour un premier run…
– … Drôle qu’une seule fois
– HD ? Sans doute, m’enfin, ça crève pas les yeux
– Me suis quand même ennuyer parfois…
– Forcément, si tu n’aimes pas lire, passe ton chemin (surtout en anglais)
Points qu’il fallait mettre, mais personne ne sait où :
– Mon cerveau a fondu pendant le jeu
La note Gamingway – Note de qualité (et du délire total de cet OVNI) : 13/20
La note Gamingway – Note de qualité (et du délire total de cet OVNI) : 13/20
La note Gamingway – Note franche et personnelle du rédacteur qui n’a pas été totalement convaincu : 07/20
La note Gamingway – Note franche et personnelle du rédacteur qui n’a pas été totalement convaincu : 07/20
Editeur : Devolver Digital
Développeur : Mediatonic
Genre : Visual Novel / Jeu de Drague
Support : PC (steam)
Date de sortie : 21 août 2014