Test : Hammerwatch (PC)

hammerwatch-jaquette-coverL’un des mots que le monde du jeu vidéo indépendant a le plus à la bouche ces derniers mois est « Greenlight ». Ce feu vert étant un cap à passer pour voir son logiciel disponible sur Steam. Certains studios y proposent des jeux déjà sortis, tandis que d’autres ne jurent quasiment que par lui pour terminer son développement. Hammerwatch participait au Steam Greenlight alors que le titre était encore en développement, mais cela n’a pas empêché le public de voter pour lui, si bien qu’il a été accepté sur Steam en avril dernier.
Quatre mois plus tard, ce hack’n slash créé par Jochum Skoglund et Niklas Myrberg est arrivé sur PC, Mac et Linux.

Si j’avais un marteau

Pas de scénario dans Hammerwatch, sitôt sa difficulté et son personnage choisis, on se retrouve envoyé au fin fond d’un château dans un univers heroic fantasy. Il s’agira donc de gravir les étages du château Hammerwatch, en affrontant toute sorte de créatures, plus ou moins imposantes, rapides et violentes. Ces adversaires ne seront d’ailleurs pas obligatoirement à éliminer, l’important ici étant de récupérer les clés ouvrant de nouvelles voies et d’enclencher les interrupteurs dégageant des murs ou bloquant des pièges. Ces derniers prenant la forme de pics vous infligeant un game over direct ou bien encore de tirs de flèches.
Les ennemis étant nombreux et attirés par le personnage, il sera tout de même grandement compliqué de les éviter sans que cela ne se termine en une poursuite infernale à un contre cent. Même en choisissant le mode facile, qui reste vraiment accessible à tous, il ne faudra pas s’enflammer sous peine d’être submergé, les niveaux moyens et difficiles sauront vous en convaincre. Le défi est donc très intéressant si l’on désire un jeu punitif. Il ne faudra jamais se croire à l’abri et penser que les opposants resteront en file indienne, le gameplay  « frappe tout droit », propre à cette 2D pixelisée, nécessitant de se trouver en face de son assaillant.
La manette étant supportée sur ce jeu, il s’avère plus évident par ce biais de bien se placer, qu’avec le clavier. En plus de la castagne éventuelle et des courses d’un point à l’autre du tableau pour activer des mécanismes ou récupérer un item, on aura aussi quelques puzzles à résoudre pour découvrir de nouveaux passages.  Des passages secrets seront aussi de la partie. Le premier que nous ayons trouvé nous faisant croire à un bug, il fut plutôt amusant de se balader au travers d’un mur tout en craignant pour notre sauvegarde.

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J’me suicide au marteau piqueur

Le gros point fort d’Hammerwatch est la possibilité de jouer avec quatre personnages différents, possédant chacun des qualités propres. Chaque perso ayant droit à son arme, lui servant pour un coup simple, ainsi qu’un coup spécial demandant une certaine dose de mana. La taille de départ de la jauge de mana et de celle de vie, connait également quelques différences entre les cogneurs et les habitués de la magie. On retrouve donc le paladin et son épée, le guerrier et son arc, le magicien et le sorcier avec chacun sa baguette magique. Ce quatuor évite la redondance habituelle des hack’n slash lorsque l’on joue seul, puisque l’on peut changer de héros selon son gré.
Mais le plus intéressant reste la possibilité de jouer à quatre, en cross platforms, en local, LAN ou en ligne. De quoi former son équipe comme sur un MMO. La possibilité d’acheter de nouvelles capacités, grâce aux pièces glanées dans le jeu, accentue cette impression. Il sera possible d’obtenir de plus grandes capacités destructrices avec notamment des pouvoirs spéciaux, mais également d’augmenter ses barres de mana et de santé. Très important pour cette dernière, car la restaurer n’est que rarement possible. Les pommes et autres oranges redonnant des points de vie n’étant pas légion. En ce qui concerne celle de mana, elle se restaure d’elle-même petit à petit, mais des bonus la rétablissant plus vite sont également disséminés sur votre parcours. Ceux-ci sont, fort heureusement, bien plus nombreux. Mais il est possible de retirer cette régénération si vous trouvez cela trop simple.
Beaucoup d’options sont disponibles afin de rendre Hammerwatch encore plus ardu. Pour les bidouilleurs, un mode éditeur est également inclus, de quoi changer le game de fond en comble.

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MC Hammer

L’aventure pouvant s’avérer longue, on a la chance d’être accompagné par une bande-son de qualité typée heroic fantasy. Cette dernière a été composée par le studio Two Feathers, formé d‘Elvira Björkman, également bassiste du groupe Overworld, et de Nicklas Hjertberg.
Bien que l’on pourra passer énormément de temps in game, la musique ne connaitra pas de lassitude à nos oreilles. Pourtant on l’écoute et la réécoute pendant toutes ces heures, mais sa qualité fait qu’elle sait nous accompagner sans agacer. Evidemment on y retrouvera de longues plages ambiantes durant les traversées de chaque niveau, mais également des instants épiques revigorant la bande-sonore dès les prémices d’un combat titanesque. En téléchargeant Hammerwatch sur son site officiel, l’OST vous sera d’ailleurs offerte, une initiative de plus en plus courante. On souhaite que cela perdure et pas que chez les indépendants.

Jonatan Pöljö, réputé pour son travail d’orfèvre du pixel que les fans de Minecraft connaissent peut-être, s’est lui chargé de la base graphique pixelisée. Dernièrement, pléthore de jeux foncent vers le pixel art et les graphismes 8 bits, cela étant devenu tendance et vendeur. Malheureusement on sent bien que le but de la plupart est purement mercantile et comme c’est moins compliqué à réaliser qu’un FPS AAA ou un jeu de football avec toutes les licences officielles… Sur Hammerwatch on ne ressent pas ce mauvais côté, déjà par l’apport de Pöljö, chez qui le pixel n’est pas une lubie qui vient juste de débarquer pour une commande. Le tout est en plus finement amené, on n’est pas surchargé du style par les décors, ni même par de pseudos références pour attirer le gamer des 80’s. Hammerwatch possède sa propre patte, avec ses personnages pixelisés qui en deviennent assez mignons.

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Si les hack’n slash ont souvent du mal à tenir sur le long terme, Hammerwatch s’en sort plutôt bien grâce à la possibilité de changer de personnage dans sa partie. Ceux-ci se différencient dans leurs capacités et leur évolution, donnant ainsi l’envie d’aller plus loin pour découvrir les divers combos. Encore meilleur à plusieurs.

Inod

Points forts :
– L’univers graphique
– La bande-son
– Les quatre personnages bien distincts
– Le multijoueurs en cross-platforms
– Le mode éditeur

Points faibles :
– Difficulté pouvant rebuter une partie des joueurs
– Bien que très bon, ça reste du hack’n slash

La Note Gamingway :  14/20

Développeur : Crackshell
Editeur : Crackshell
Genre : Hack’n slash
Supports : PC, Mac et Linux
Date de sortie : 12 août 2013

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