Test : Guild of Dungeoneering (PC)
Vous rêvez d’aventure au tour-par-tour, de loot et de donjons toujours plus retors à explorer ? Vous ne craignez ni la permadeath, le grinding un peu relou ou une difficulté mal équilibrée ? Cool, ce Guild of Dungeoneering est fait pour vous !
Dungeon Maker
Dans ce petit jeu indépendant à la direction artistique originale (crayonné façon croquis sur papier millimétré), vous vous retrouvez aux commandes d’une guilde d’explorateurs de donjons dont l’objectif ultime est d’être la meilleure-Guilde-du-monde-de-l’univers (comprendre : débloquer toutes classes et objets disponibles en allant tataner la tronche des seigneurs du Mal des alentours). Une voix-off vient régulièrement d’ailleurs commenter vos hauts-faits ou échecs cuisants avec des répliques cinglantes, typiques de l’humour british.
La particularité du titre de Gambrinous est de vous donner les pleins pouvoirs sur les donjons que vous allez piller : vous allez créer sa configuration, tour par tour, avec des salles, monstres, trésors… A vous de poser les cartes les plus intéressantes et de faire rapidement monter le niveau de votre explorateur pour accomplir l’objectif du donjon. On commence évidemment par avoir des monstres de niveau 1 (de même que l’équipement) et le bestiaire se renforce avec la montée en puissance de votre personnage. Comme vous ne contrôlez pas directement l’explorateur en goguette, il faut attirer son attention avec des pièces d’or et autres diamants brillants afin qu’il n’aille pas directement se friter contre un monstre bien plus costaud que lui.
Fighting Fantasy
Les combats contre les monstres se règlent via un mini-jeu évoquant le Shi-Fu-Mi : chacun à votre tour, vous jouez une carte Attaque/Défense (ou les deux), sachant que votre deck dépend de l’équipement de votre personnage. Une carte Défense de niveau 1 bloquera une Attaque, certaines Attaques sont imbloquables, les Attaques magiques demandent des Défenses magiques pour être contrées, etc. Le système est suffisamment complexe pour que les combats ne soient pas un bête Pierre-Feuille-Ciseaux mais suffisamment simple pour être assimilé immédiatement : toutefois, il arrive régulièrement de tomber contre un ennemi qui peut vous enchaîner sans possibilité de l’interrompre, à cause d’un deck pas adapté à la situation.
D’où l’intérêt de multiplier les combats avant d’aller affronter un boss, histoire de faire le plein de points de vie et d’équipements de haut niveau (donnant accès à des cartes puissantes). Cela dit, on sent très vite une lassitude s’installer dans la mesure où ce schéma se répète à chaque nouveau donjon : en effet, vos héros – même s’ils ont survécus à la mission précédente – commencent un donjon au niveau 1, sans équipement et avec des cartes nazes.
Kill, loot, repeat
Et c’est là le gros point noir du titre de Gambrinous : il est foncièrement répéti(titi)tif et n’est supporté par aucune narration ou sentiment de progression venant relancer l’intérêt du joueur, qui décline au fur et à mesure de ses pérégrinations dans des donjons toujours identiques (les pérégrinations, pas les donjons, hein – quoique). Il y a bien les multiples classes de personnages qui se jouent différemment mais la plupart ne sont adaptées que pour une mission précise, si bien que l’on se rabattra généralement sur la même (de mon côté, j’aime beaucoup le « Bruiser » qui permet d’infliger des dégâts quand on bloque toutes les attaques ennemies lors d’un tour) et de compter sur un deck versatile pour faire face à n’importe quelle situation.
De plus, le grind omniprésent n’est pas aussi gratifiant que dans un hack’n’slash à la Diablo ou n’importe quel MMORPG : on se retrouve à régulièrement faire des runs dont on sait qu’elles sont vouées à l’échec, simplement pour grappiller quelques pièces d’or afin de débloquer un item ou une classe permettant de vaincre un donjon récalcitrant. Malheureusement, la quantité d’or demandée pour débloquer le deuxième set d’objets est tellement élevée qu’il faut grinder des parties durant pour pouvoir acheter ne serait-ce qu’un seul objet ! La construction de la guilde, salle par salle, est complètement anecdotique et manque clairement de vie : un petit côté gestion aurait été intéressant, avec des synergies dans le placement des salles, des bonus associés pour les personnages, un recrutement des aventuriers plus poussé, etc.
Pris en période de soldes, Guild of Dungeoneering a tout du petit jeu sympathique : il vous occupera une poignée d’heures, sans laisser un souvenir impérissable mais avec le sentiment que le prochain titre de Gambrinous sera potentiellement plus complet et ambitieux. Vendu actuellement 15€, il risque de vous paraître un poil léger, pas bien profond et frustrant à cause d’un grind omniprésent et peu gratifiant.
Go-Ichi
Points forts :
- Une direction artistique originale
- La construction salle par salle des donjons
- La voix-off cynique qui vient commenter nos réussites/échecs
Points faibles :
- Trop répétitititif
- Mécaniques peu profondes
- Absence de véritable narration
- Difficulté mal équilibrée
La Note Gamingway : 12/20
La Note Gamingway : 12/20
Editeur/Développeur : Gambrinous
Genre : Dungeon Maker/Crawler
Plateforme : Windows, Mac
Date de sortie : 14 Juillet 2015